Félix Auger-Aliassime s’est offert une entrée en matière amusante, lundi à l’Omnium Banque Nationale, quand il a fait équipe avec son bon copain Alexis Galarneau.

Les deux joueurs, qui se côtoient depuis leurs débuts en compétition, il y a une bonne douzaine d’années, ont livré une chaude lutte aux Russes Karen Khachanov et Andrey Rublev avant de s’incliner, 4-6 et 6-7(6), en un peu plus de 95 minutes.

C’est justement Khachanov qui avait mis fin au beau parcours de Félix, il y a deux ans, lors de la dernière présentation du tournoi au stade IGA. Le Québécois, qui n’avait alors que 19 ans, avait bien failli surprendre le huitième favori au troisième tour dans un match très intense au cours duquel le public avait chahuté le Russe.

Deux ans plus tard, maintenant solidement installé dans le top 20 mondial, Auger-Aliassime espère aller plus loin. Neuvième favori cette semaine à Toronto, il bénéficie d’un laissez-passer au premier tour et affrontera mercredi (11 h) le vainqueur du match disputé mardi entre le Serbe Dusan Lajovic (44e) et le Finlandais Emil Ruusuvuori (72e).

À 21 ans, il se croit mieux armé pour composer avec la pression d’évoluer chez lui au Canada. « En 2019, j’étais encore tendu, un peu crispé, et je ressentais vraiment toute la pression de jouer à la maison, devant le public montréalais », a expliqué Auger-Aliassime, lundi, en visioconférence.

Je suis maintenant plus calme, plus posé, plus serein aussi à l’idée de jouer à la maison. Je peux maintenant transformer cette pression en quelque chose de positif, et c’est important parce qu’à ce niveau, tous les matchs sont difficiles.

Félix Auger-Aliassime

« Je m’efforce de garder la même routine, la même préparation, sans trop penser à la pression et en me nourrissant de l’énergie de la foule », a-t-il ajouté.

Avec une fiche de 25-16 cette saison, Auger-Aliassime a connu de bons moments, mais aussi des déceptions. Avec deux finales (Melbourne et Stuttgart), une qualification en quart de finale à Wimbledon et un quatrième tour aux Internationaux d’Australie, le Canadien a confirmé ses progrès, sur le gazon en particulier.

Il n’a toutefois pas encore réussi à enlever un premier titre et a été battu d’entrée à Roland-Garros et aux Jeux de Tokyo. « Il y a eu des tournois où cela a bien été, d’autres un peu moins, a-t-il reconnu. Je ne suis pas vraiment satisfait, mais si je l’étais, je serais numéro un ou deux mondial !

« Je pense avoir eu un excellent tournoi à Wimbledon et cela m’a procuré beaucoup de confiance. Mais c’est déjà derrière moi. Je dois maintenant me concentrer sur la suite de la saison et, cette semaine, toute mon attention est sur ce tournoi, ici à Toronto. »

Auger-Aliassime espère néanmoins bâtir sur les acquis des derniers mois. « J’aimerais continuer sur ma lancée de Wimbledon et de la saison sur gazon, a-t-il souligné. Je dois continuer de jouer de façon agressive, d’imposer mon jeu, tout en cherchant à trouver les solutions aux problèmes que vont me poser mes adversaires sur le court.

« Parce que chaque match est un bras de fer, dès les premiers tours. Rien n’est jamais acquis. »

Une longue amitié

Auger-Aliassime est évidemment revenu sur son match de double et sur sa longue amitié avec Galarneau.

PHOTO CHRISTOPHER KATSAROV, LA PRESSE CANADIENNE

Alexis Galarneau et Félix Auger-Aliassime

« Nous nous sommes rencontrés dans des camps de Tennis Canada, ici à Toronto, quand nous avions 8 ou 9 ans, a-t-il rappelé. Nous avons grandi ensemble, puis nos routes se sont un peu séparées quand je suis arrivé sur le circuit et que lui est allé à l’université aux États-Unis.

« C’est l’un de mes meilleurs amis encore aujourd’hui, aussi bien sur les courts que dans la vie. Nous sommes toujours en contact et, en plus, c’est un très bon joueur. Nous nous entraînons ensemble chaque fois que c’est possible.

« C’était amusant d’avoir la possibilité de jouer en double ici cette semaine et, honnêtement, je pense que nous avons joué un bon match contre un excellent duo. Nous avons commis quelques petites erreurs en première manche, mais cela a été très serré dans la deuxième. Nous avons été malchanceux sur quelques points au bris d’égalité, que nous aurions dû gagner, mais cela a quand même été un bon match pour nous deux. »