(Paris) Naomi Osaka a révélé sur Twitter que « la meilleure chose pour le tournoi » était qu’elle se retire de Roland-Garros, un dénouement dramatique pour la quadruple championne en Grand Chelem et ancienne numéro 1 mondiale.

Cette décision a été confirmée par son agent, Stuart Duguid, dans un échange de courriels avec l’Associated Press.

Pour sa part, le président de la Fédération française de tennis a déclaré que le retrait d’Osaka était « malheureux », et il lui a souhaité « un prompt rétablissement ».

Dans un communiqué remis aux journalistes à Roland-Garros, Gilles Moretton a dit que « d’abord et avant tout », ils étaient « tristes et désolés pour Naomi Osaka ».

Moretton a ajouté qu’il avait hâte « de retrouver Naomi à [leur] tournoi l’an prochain », et il a souligné que les organisateurs de Roland-Garros avaient à cœur « le bien-être de tous les athlètes ».

Osaka avait annoncé avant le tournoi qu’elle ne parlerait pas aux représentants des médias et elle a écopé d’une amende de 15 000 $ US après avoir raté la conférence de presse d’après-match, dimanche, à la suite de sa victoire au premier tour.

« Longues périodes de dépression »

Lundi, elle a indiqué sur son compte Twitter : « Je pense que maintenant, la meilleure chose pour le tournoi, les autres joueuses et mon bien-être, c’est que je me retire pour que tout le monde puisse se concentrer à nouveau sur le tennis qui se joue à Paris. »

Elle a également écrit qu’elle avait « souffert de longues périodes de dépression » depuis les Internationaux des États-Unis en 2018, qu’elle a remportés en battant l’Américaine Serena Williams lors d’une finale pleine de controverse.

En plus de son amende de dimanche en lever de rideau du tournoi parisien, elle a reçu un avertissement surprenant des quatre tournois du Grand Chelem selon lequel elle pourrait faire face à des sanctions plus sévères, y compris la disqualification ou même la suspension, si elle continuait d’éviter les médias.

Osaka était de retour à Roland-Garros après avoir raté le tournoi l’année dernière et elle a remporté une victoire de 6-4 et 7-6 (4) malgré de nombreuses fautes directes contre la Roumaine Patricia Maria Tig, 63e joueuse mondiale.

Naomi Osaka avait annoncé la semaine dernière sur les réseaux sociaux qu’elle ne parlerait pas aux représentants des médias et elle a tenu promesse.

Quelques heures plus tard, Osaka s’est tournée vers sa méthode de communication privilégiée ces jours-ci, en écrivant sur Twitter : « La colère est un manque de compréhension. Le changement rend les gens mal à l’aise. »

Les joueurs de tennis sont tenus d’assister aux conférences de presse quand cela leur est demandé. L’amende maximale, bien entendu, n’est pas un gros problème pour Osaka, l’athlète féminine la mieux rémunérée du monde grâce à des contrats de commandite totalisant des dizaines de millions.

Osaka a présenté l’affaire comme un problème de santé mentale, affirmant que cela pouvait susciter un doute sur soi que d’avoir à répondre à des questions après une défaite.

D’autres joueurs, notamment l’Espagnol Rafael Nadal, champion à 13 reprises à Roland-Garros, et l’Australienne Ashleigh Barty, numéro 1 mondiale, ont déclaré qu’ils respectaient le droit d’Osaka de prendre position, mais ont expliqué qu’ils considéraient que parler aux journalistes faisait partie du travail.

Williams, triple championne à Roland-Garros, s’est d’ailleurs fait poser une question à propos d’Osaka, lundi, après avoir gagné le premier match disputé en soirée de l’histoire du tournoi.

« Je me sens mal pour Naomi. Je souhaiterais simplement la prendre dans mes bras parce que je comprends ce qu’elle vit. Il faut simplement la laisser gérer ça de la façon qu’elle le veut et de la façon qu’elle croit être la meilleure pour elle. C’est tout ce que je peux dire. Je crois qu’elle fait tout en son pouvoir. »