(Paris) Francesca « Fran » Jones est née avec quatre doigts à chaque main, résultat d’une anomalie du développement embryonnaire, mais elle a un rêve : « devenir un grand nom du sport ». Lundi, elle a atteint le 2e tour des qualifications des Internationaux d’Australie.

« Mon syndrome est très rare. C’est compliqué parce qu’il y a de nombreux symptômes. Les miens sont que j’ai trois orteils au pied droit, quatre au gauche, quatre doigts à chaque main », raconte la joueuse britannique de 20 ans, dans une vidéo publiée par la Fédération internationale (ITF).

« Les médecins m’ont dit que je ne pourrais pas jouer au tennis. Et ma réaction a été “puisque vous avez dit ça, je vais vous prouver que vous avez tort” », lance-t-elle de sa voix ferme et déterminée.

« Mon corps n’est pas prévu pour devenir celui d’une athlète, disons, mais pour moi, ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas le devenir. Même une Rolls-Royce est construite à partir de rien », affirme la joueuse née à Leeds, actuellement classée 241e à la WTA.

La pathologie génétique dont elle est atteinte, le syndrome d’ectrodactylie-dysplasie ectodermique-fente labiopalatine (syndrome EEC), lui pose notamment « un gros problème d’équilibre ».

« Quand on a moins d’orteils, il est plus difficile de mettre du poids sur les pieds », explique-t-elle, soulignant également le risque accru de blessures.

Il y a aussi « les regards, les questions, la sympathie, ou au contraire la haine » qu’elle attire.

Ses participations à Wimbledon (éliminée au 1er tour des qualifications en 2018 et 2019) restent gravées dans son esprit comme certains des plus grands moments de sa vie.

« Entendre les gens scander ton nom, ça veut tout dire. Se sentir soutenue, en fait, c’est ça : se sentir soutenue », souligne-t-elle.

Après avoir éliminé la Roumaine Monica Niculescu (144e à la WTA, mais ex-top 30) au 1er tour des qualifications pour les Internationaux d’Australie, délocalisées à Dubai pour raisons sanitaires, la Britannique doit affronter la Croate Jana Fett (209e) pour continuer d’espérer jouer son premier tournoi du Grand Chelem (8-21 février).