(Los Angeles) La Japonaise Naomi Osaka, lauréate des derniers Internationaux des États-Unis de tennis, a annoncé jeudi son forfait pour Roland-Garros (27 septembre-11 octobre) en raison d’une blessure persistante à une cuisse.

« Malheureusement je ne pourrai pas jouer à Roland-Garros cette année. Ma cuisse me fait encore mal et je n’aurai pas le temps pour me préparer à la terre battue », a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

« Ces deux tournois étaient trop proches l’un de l’autre pour que je puisse les enchaîner cette année », a ajouté celle qui a remporté le 12 septembre à New York son troisième tournoi du Grand Chelem.

Deux semaines séparent ces deux Majeurs, Roland-Garros ayant été reprogrammé en raison de la pandémie de coronavirus qui a mis sous cloche la saison pendant quatre mois voire six pour certains joueurs et joueuses, comme Osaka, qui n’ont fait leur retour à la compétition que fin août.

La Japonaise, 3e mondiale, a d’abord disputé le tournoi de Cincinnati, délocalisé dans la bulle de Flushing Meadows, parvenant à se hisser jusqu’en finale. Mais elle a renoncé à la disputer, blessée à l’adducteur gauche, pour préserver son physique et ses chances en vue des Internationaux des États-Unis qui démarraient dans la foulée.

Bien lui en a pris, puisque quinze jours plus tard, elle a inscrit une deuxième fois son nom au palmarès du Majeur new-yorkais, en battant la Bélarusse Victoria Azarenka en finale. Elle s’était déjà imposée en 2018 et s’était ensuite adjugé les Internationaux d’Australie 2019.

A de 22 ans, Osaka a aussi pris une autre dimension en dehors des courts de par son activisme dans la lutte contre le racisme.

Après la mort de Jacob Blake, qui s’est fait tirer plusieurs fois dans le dos par un policier dans le Wisconsin, elle a suivi le mouvement de boycott lancé par l’équipe des Milwaukee Bucks pendant les séries éliminatoires NBA, et a refusé de jouer sa demi-finale de Cincinnati.

Le circuit WTA et les organisateurs du tournoi s’étant montrés à leur tour solidaires en annulant les matchs prévus ce jour-là, elle est finalement revenue sur sa décision.  

Aux Internationaux des États-Unis, elle a maintenu sa volonté de réveiller les consciences dans le microcosme feutré du tennis en portant, à son arrivée sur le court lors de chacun de ses sept matchs, un masque avec le nom d’une personne noire victime de violences policières aux États-Unis.