(New York) Le numéro un mondial Novak Djokovic et le Canadien Vasek Pospisil seraient les coprésidents d’un nouveau groupe qu’ils tentent de créer dans le but de représenter les joueurs professionnels de tennis masculin.

Une lettre envoyée par courriel aux joueurs, et obtenue vendredi par The Associated Press, incite à la formation de l’Association des joueurs professionnels de tennis (PTPA).

Envoyée peu de temps avant le début des Internationaux des États-Unis, qui s’amorceront lundi, la lettre indique que son objectif est de « solliciter le soutien des joueurs dans le but de former une association qui a pour mandat de promouvoir, protéger et représenter les intérêts de ses joueurs et de protéger l’avenir du tennis ».

Les joueurs de tennis n’ont jamais eu de syndicat, comme c’est plutôt le cas dans les sports d’équipe nord-américains. Chaque joueur est considéré comme un entrepreneur indépendant.

« Contrairement à plusieurs autres sports professionnels, le tennis masculin n’a jamais eu d’organe qui représente les joueurs et qui est fait par les joueurs », était-il écrit dans le courriel.

Le circuit de tennis masculin est organisé par l’ATP alors que le circuit féminin est géré par la WTA.

Il y a eu des discussions plus tôt cette année, largement inspirées par les gazouillis de Roger Federer, 20 fois champion d’un tournoi du Grand Chelem, sur la possibilité de fusionner les deux circuits.

L’association représenterait uniquement les joueurs du top-500 en simple et du top-200 en double.

« L’objectif de la PTPA n’est pas de remplacer l’ATP, mais bien de fournir aux joueurs une structure d’auto-gouvernance indépendante de l’ATP et qui répond directement aux besoins et aux préoccupations des joueurs-membres », pouvait-on lire dans le courriel.

La lettre indiquait que la PTPA serait gérée par un conseil d’administration composé d’un maximum de neuf membres, élus chaque année.

Les membres nommeraient deux coprésidents pour un mandat de deux ans — et ce premier duo de dirigeants serait Djokovic, qui a remporté 17 titres du Grand Chelem, et Pospisil, qui a triomphé en double au tournoi de Wimbledon en 2014.

Pospisil a d’ailleurs annoncé sur son compte Twitter qu’il démissionnait de son poste de représentant de l’ATP pour les joueurs classés entre les 51e et 100e rangs.

« Il devenait clair qu’en tant que membre du conseil d’administration sous la structure actuelle de l’ATP, il était devenu très difficile, voire impossible d’avoir un impact significatif dans les décisions majeures prises par le circuit. Ma seule mission sur le conseil était de bien représenter mes pairs et je suis extrêmement fier de ce que j’ai accompli au meilleur de mes capacités », a-t-il publié.

Selon le courriel, les enjeux que la PTPA examinerait seraient : les règlements de l’ATP et des tournois, le partage des revenus, les mesures disciplinaires, les pensions, les voyages, la nourriture et les équipements sur place, les assurances et les soins médicaux.

Il y aurait une structure de cotisation et les joueurs payeraient un montant en fonction de leur classement. Le maximum serait de 1500 $US pour un joueur du top-50 en simple, de 75 $ pour ceux classés entre les rangs 401 et 500 et un maximum de 1000 $ pour les joueurs du top-30 en double.

Les cotisations engendreraient un total de 317 500 $ par année.

Le courriel demande aux joueurs de signer une lettre d’appui à la PTPA et il mentionne que « si un nombre significatif de joueurs soutiennent cette initiative, nous irons de l’avant pour écrire des réglementations et pour proposer des membres du conseil d’administration ».

Au moins un joueur a assuré qu’il allait signer cette lettre : le Canadien Milos Raonic.

« Les joueurs ont eu beaucoup de temps pour réfléchir et jeter un œil à certaines choses dont ils ne sont pas satisfaits, a déclaré Raonic après avoir atteint la finale de l’Omnium Western & Southern, vendredi. Beaucoup d’entre nous ont été laissés dans l’ignorance par nos dirigeants pendant six mois. Nous avons été déçus par beaucoup de choses.

“J’ai exprimé mon opinion. En tant que joueurs de tennis, nous n’avons pas fait d’argent pendant des mois. Les joueurs classés plus bas ne faisaient pas un dollar, mais nos dirigeants restaient à la maison et ne ressentaient pas le besoin d’accepter des réductions de salaire. »