C’est ce week-end que Félix Auger-Aliassime revient au jeu et le tennisman de 19 ans, qui n’a plus joué en compétition depuis le 26 février, n’a pas caché son impatience vendredi en entrevue téléphonique.

Le Canadien est l’un des demi-finalistes de l’Ultimate Tennis Showdown 2, compétition de démonstration créée et organisée par l’entraîneur français Patrick Mouratoglou à l’académie qu’il dirige à Biot, dans le sud de la France. Assez loin du tennis traditionnel, les matchs sont disputés en quatre quarts sur un mode accéléré et avec des « cartes à jouer », comme dans un jeu de société, qui peuvent avantager un joueur ou désavantager son adversaire. Ce « spectacle » ne fait pas l’unanimité parmi les amateurs, mais il offre aux joueurs l’occasion de reprendre la compétition.

Auger-Aliassime, qui vit maintenant à Monaco, à moins d’une heure de Biot, devait participer à la première présentation de la compétition, remportée par l’Italien Matteo Berrettini, mais une blessure l’a forcé à déclarer forfait. Cette fois, il se sent prêt et il disputera son premier match samedi contre l’Allemand Alexander Zverev, un joueur qu’il côtoie régulièrement au Country Club de Monte-Carlo.

« J’aurais déjà pu revenir la première fois en cours de compétition, ma blessure à la cheville s’étant vite rétablie, a expliqué Auger-Aliassime au bout du fil. Je pensais ensuite jouer au tournoi de Washington, mais quand cette compétition a été annulée, nous avons contacté les organisateurs de l’UTS et je suis content de pouvoir être de cette deuxième édition.

« J’aime bien essayer de nouvelles choses et je crois que c’est un bon moment pour le faire. Cette formule originale intéressera peut-être un nouveau public au tennis. Le rythme de la compétition est différent, avec de longues séquences de plusieurs points sur le terrain et une heure de jeu au total. Je me suis entraîné en fonction de ça.

« Avec Sacha [Alexander Zverev], nous sommes déjà assurés d’être en demi-finales et le gagnant de notre match de samedi aura le droit de choisir son prochain adversaire. Reste que c’est un excellent joueur avec qui je me suis entraîné quelques fois récemment à Monaco. Il m’a déjà battu deux fois sur le circuit et ce sera un très bon match pour reprendre la compétition. »

Les organisateurs de l’UTS ont affublé les joueurs de surnoms pour les besoins du spectacle. Auger-Aliassime a ainsi été surnommé « The Panther », alors que Zverev est « The Lion ». Ils pourraient affronter dimanche Richard « The Virtuoso » Gasquet ou Feliciano « El Torero » López.

À New York dans 10 jours ?

Pour Auger-Aliassime, le vrai retour à la compétition devrait avoir lieu dans trois semaines à New York. Il est en effet inscrit à l’Omnium Western and Southern, le tournoi Masters 1000 qui est habituellement disputé à Cincinnati, mais qui sera présenté cette année en préambule aux Internationaux des États-Unis au Centre national de tennis Billie Jean King.

La numéro un mondiale Ashleigh Barty a annoncé cette semaine qu’elle n’irait pas à New York et on s’attend à ce que plusieurs autres joueurs fassent aussi l’impasse sur les deux tournois en raison des risques qu’ils estiment trop grands pour eux et leurs équipes. La USTA s’est donné jusqu’à lundi pour prendre une décision définitive.

Auger-Aliassime est de ceux qui croient que les tournois pourront avoir lieu : « On n’est évidemment sûrs de rien, la situation évoluant sans cesse, et on attend encore la confirmation officielle, mais mon intention est d’aller à New York si les tournois se déroulent comme prévu. Je devrais partir le 14 août en principe.

« J’ai bon espoir que les organisateurs vont pouvoir assurer des conditions sécuritaires, un peu comme ça se fait en Formule 1, où les Grands Prix se déroulent normalement depuis quelques semaines déjà. Je pense que le tennis se prête bien à une reprise sécuritaire, en respectant les règles de distanciation et les mesures d’hygiène publique. »

La USTA prévoit créer un environnement protégé pour les joueurs et tout le personnel impliqué dans les tournois. Un hôtel a été prévu pour les athlètes et leurs équipes. « Pour l’instant, je ne sais pas encore si je pourrai être accompagné de mon équipe habituelle puisque nous n’avons que deux chambres d’hôtel. J’ai deux entraîneurs, un physio, un préparateur physique et ils ne pourront tous être là si nous n’avons que deux chambres. On verra si c’est possible d’obtenir une autre chambre. »

Après un mois à New York, Auger-Aliassime espère retourner en Europe pour la suite de la saison sur terre battue, avec les tournois de Madrid, Rome et Roland-Garros. « Ça fait quand même longtemps que nous nous sommes arrêtés et je pense que la plupart des joueurs sont prêts à reprendre la compétition, estime-t-il.

« C’est bien d’avoir des tournois de démonstration en attendant, mais ce sont quand même les compétitions officielles du circuit ATP et du Grand Chelem qui nous intéressent le plus. Mon intention est donc de revenir en Europe pour jouer sur la terre battue. Je ne sais pas encore si ce sera possible de jouer à Madrid tout de suite après New York – cela dépendra sans doute de ses succès aux Internationaux des États-Unis – ou si je reprendrai la compétition au tournoi de Rome, puis à Roland-Garros. »