(Montréal) Après le golf, c’est au tour du tennis de cogner à la porte du gouvernement du Québec et de souhaiter d’être inclus dans les premières phases des plans de relance liés à la COVID-19, le tout dans le respect de la distanciation sociale et des mesures sanitaires déjà en place.

Dans une lettre commune acheminée vendredi aux bureaux du premier ministre, François Legault, et de la ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charest, Tennis Canada et Tennis Québec demandent de considérer l’ouverture des courts extérieurs.

« Alors que nous parlons de plus en plus d’un déconfinement progressif, nous croyons qu’il sera possible de procéder à un retour au jeu graduel dans certaines villes et régions si ce retour au jeu est bien encadré, incluant au Québec », écrivent Eugène Lapierre, vice-président de Tennis Canada, et Jean-François Manibal, directeur général de Tennis Québec, dans une missive qui doit aussi être envoyée aux municipalités du Québec lundi.

« S’il y a une recommandation provinciale de pouvoir ouvrir certains des sports individuels à l’extérieur, par exemple, on veut être là. C’est sûr qu’on veut être là », a confirmé M. Lapierre en entrevue avec La Presse canadienne samedi.

Sans chercher à imposer une pression indue sur les instances gouvernementales, MM. Lapierre et Manibal insistent sur les bienfaits de la pratique d’une activité, sportive ou culturelle, pour évacuer le stress. De plus, les deux intervenants jugent que leur sport se prête très bien à une pratique sécuritaire.

« Le tennis a tous les attributs et toutes les qualités qui permettraient à la population de recommencer à pratiquer un sport en toute sécurité. Il est de plus en plus évident que les gens ont besoin, physiquement et psychologiquement, de faire de l’activité physique et de reprendre la pratique de leur sport favori. Quoi de mieux que de laisser sortir la pression accumulée en frappant sur une petite balle jaune ? », mentionne M. Manibal, dans un courriel transmis à La Presse canadienne dimanche.

M. Lapierre considère que plusieurs initiatives peuvent être déployées pour assurer la sécurité de tous les intervenants.

« C’est ça qu’il faut garder en tête. On ne veut certainement pas devenir, et on ne pense pas qu’on puisse devenir une cause de prolongation ou de propagation du virus. Il y a des trucs assez simples qu’on peut mettre en place. Il n’est pas question d’ouvrir les vestiaires, même pas les toilettes. »

Si les idées suggérées sont qualifiées de simples, elles sont néanmoins nombreuses et couvrent autant les périodes qui précèdent et suivent les parties, que les parties elles-mêmes.

En plus de toutes les mesures sanitaires déjà en place dans le quotidien, les deux organisations suggèrent de jouer uniquement des matchs en simple, et aux joueurs d’apporter leurs propres balles, avec lesquelles ils effectueraient leurs services, et de les initialiser avec un marqueur permanent. Bien sûr, sauf pour le service, on recommande de ne pas toucher à la balle avec les mains.

Elles proposent aussi, dans la mesure du possible, de laisser un terrain d’espace entre les groupes de joueurs, d’implanter un tampon de dix minutes entre chaque bloc de réservation, de laisser les portes ouvertes pendant les heures d’accès aux terrains, de réserver en ligne ou par téléphone, de payer par carte de crédit ou de débit et de quitter les lieux dès que le temps de jeu est écoulé.

« Nous sommes convaincus qu’en mettant différentes mesures en place pour encadrer un retour progressif vers la pratique du tennis, notre sport peut être pratiqué de manière sécuritaire dans un contexte de distanciation sociale. C’est d’ailleurs ce que préconisent plusieurs pays puisqu’en date du 29 avril, l’Australie, l’Espagne, la Suède, la République tchèque, l’Argentine et la Hongrie ont déjà autorisé la pratique du tennis avec certaines restrictions », écrivent MM. Lapierre et Manibal.

« Nous souhaitons ainsi contribuer à la relance du Québec et aux initiatives de déconfinement graduel en encourageant la reprise d’activités physiques par tous les Québécois en s’adaptant au contexte actuel. […] Nous croyons fermement que le sport doit faire partie des plans de relance pour un Québec en santé, autant sur le plan physique que psychologique », renchérissent-ils.

Selon M. Lapierre, une première réponse est arrivée rapidement vendredi.

« Le chef de cabinet de Mme Charest m’a texté même pas cinq minutes après et m’a dit : "Oui, oui, j’ai bien reçu, on regarde votre démarche, on trouve ça intéressant et on va vous revenir" », a-t-il confié.

Le tennis est un sport qui a été durement touché par la COVID-19 avec l’annulation de la Coupe Rogers, qui devait mettre en présence l’élite du tennis féminin à Montréal au début du mois d’août, et des Internationaux de tennis junior de Repentigny, qui devaient souligner leur 35e anniversaire d’existence en 2020 à la fin du même mois.

Avant même que l’Organisation mondiale de la santé n’annonce, le 11 mars, que le coronavirus était devenu pandémique, les dirigeants de l’Omnium d’Indian Wells, qui devait se tenir du 12 au 22 mars et qu’avait gagné la Canadienne Bianca Andreescu en 2019, avaient annulé le tournoi.

Pour l’instant, le volet torontois de la Coupe Rogers, est encore au calendrier.