Le parcours de Leylah Annie Fernandez s’est arrêté samedi aux Internationaux de France quand elle a été éliminée au troisième tour, 7-5, 6-3, par la Tchèque Petra Kvitová.

Plus jeune compétitrice encore en lice du côté féminin, à 18 ans, Fernandez affrontait l’une de ses idoles, une gauchère comme elle, qui a remporté deux titres en Grand Chelem et est la septième favorite à Roland-Garros.

Sans surprise, la Canadienne a été débordée par la puissance et l’expérience de sa rivale, mais elle n’a pas été une proie facile. Elle avait d’ailleurs pris l’avantage 5-1 en première manche et a eu une balle de manche dans le septième jeu. La nervosité s’est toutefois mise de la partie, Kvitová est revenue de l’arrière et elle a remporté les six jeux suivants.

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Petra Kvitová

La Tchèque a continué sur sa lancée au début de la deuxième manche en réussissant deux bris consécutifs pour mener 3-0. Fernandez a alors réagi et elle a eu deux occasions de revenir à égalité, 4-4, mais Kvitova s’est bien défendue et elle a scellé sa victoire deux jeux plus tard en 1 heure et 54 minutes.

« Je jouais bien au début, mais je me suis mise à commettre plus d’erreurs et [Kvitová] en a profité, a expliqué Fernandez en visioconférence. Elle a joué avec plus de confiance et a réussi beaucoup de coups gagnants. C’est dommage, parce que je n’ai pas appliqué le plan de match que nous avions préparé avec mon entraîneur [Romain Derrider]. »

Fernandez a effectivement commis 24 fautes directes (contre seulement 19 coups gagnants), dont 8 doubles fautes, souvent à de mauvais moments. Et elle n’a pu convertir que 4 des 13 occasions de bris qu’elle a eues.

Kvitová, qui a gagné deux titres à Wimbledon, atteint le quatrième tour à Roland-Garros pour la quatrième fois de sa carrière. Elle avait été demi-finaliste à Paris en 2012. La joueuse de 30 ans n’a pas manqué de complimenter sa jeune rivale après sa victoire : « J’ai commis beaucoup de fautes au début, mais elle a bien joué et j’ai vraiment dû me battre, jusqu’au bout. »

Elle [Kvitová] m’a félicitée et m’a souhaité bonne chance pour la suite de ma carrière, ce qui est gentil de sa part. Affronter une joueuse de son calibre dans un des grands stades de Roland-Garros [le stade Suzanne-Lenglen], à mon âge, était évidemment excitant.

Leylah Annie Fernandez

« Malheureusement, je n’ai pas joué comme je l’aurais voulu, a ajouté Fernandez. La prochaine fois, je serai plus professionnelle. Je ferai moins d’erreurs et je respecterai le plan de match. »

Bond au 87e rang pour Fernandez

Fernandez va toucher une bourse de 126 000 € (près de 200 000 $CAN), la plus importante de sa carrière, pour sa qualification au troisième tour. Elle va aussi grimper au 87e rang du classement mondial « en direct », ce qui va lui ouvrir les portes de tournois plus importants au cours des prochains mois.

Elle a déjà atteint tous ses objectifs de la saison avec une place assurée dans le top 100 et trois participations en Grand Chelem. Battue au premier tour en Australie, après avoir remporté trois matchs en qualification, elle a atteint le deuxième tour aux Internationaux des États-Unis et le troisième à Roland-Garros.

Je me suis améliorée à chaque tournoi, ce qui est bien, mais j’aurais voulu faire encore mieux cette semaine, obtenir au moins une victoire de plus pour vraiment considérer que c’était un tournoi réussi. Ce que je viserai la prochaine fois que je jouerai en Grand Chelem.

Leylah Annie Fernandez

Fernandez espère pouvoir disputer quelques tournois encore cette saison. « C’est notre plan, mais on ne sait pas encore où je pourrai jouer avec mon classement, a-t-elle expliqué. Nous rentrerons ensuite en Floride [où Fernandez vit avec ses parents et ses deux sœurs] pour reprendre l’entraînement afin que je sois encore mieux préparée la saison prochaine. »

Perfectionniste et exigeante envers elle-même, Fernandez ne perd pas le sourire pour autant et elle a charmé les médias étrangers cette semaine à Paris en répondant aux questions dans plusieurs langues. Son esprit de famille en a touché plusieurs quand elle a rappelé les sacrifices que ses parents avaient dû faire afin qu’elle et sa sœur Bianca Jolie puissent s’entraîner dans les meilleures conditions.

« Pour mon père, la priorité est que ses filles aient du succès dans la vie et qu’elles deviennent des femmes indépendantes », a raconté Leylah Annie.

À 18 ans, elle est sur la bonne voie.