(Paris) Eugenie Bouchard est tombée contre plus forte qu’elle, vendredi, au troisième tour des Internationaux de France. Elle s’est inclinée 6-3, 6-2 devant la Polonaise Iga Swiatek, en tout juste 1 heure et 14 minutes.

« Je savais que j’affrontais une bonne joueuse et elle m’a soumise à beaucoup de pression dès le début du match, a convenu Bouchard en visioconférence. J’essaie toujours de jouer de façon agressive, mais elle ne m’en laissait pas vraiment la chance.

« J’ai bien tenté d’attaquer, mais j’ai raté plusieurs coups par une petite marge, des coups que je réussissais depuis le début du tournoi. Je n’avais pas mon jeu habituel aujourd’hui, je bougeais moins bien et j’étais souvent mal placée pour frapper mes coups. Ça m’a fait commettre beaucoup d’erreurs, beaucoup trop. »

À 19 ans, Swiatek est l’une des étoiles montantes du circuit. Elle a facilement éliminé la 15e favorite Marketa Vondrousova au premier tour et n’a perdu que 13 jeux en trois matchs. Face à Bouchard, elle a réussi 30 coups gagnants, alors que la Canadienne n’en a réussi que huit. Excellente au retour, Swiatek a pilonné les deuxièmes balles de sa rivale qui n’en a remporté que 14 %.

« J’ai vraiment senti la pression, a reconnu Bouchard. Elle a beaucoup mieux joué que moi, c’est tout. »

C’est donc Swiatek qui aura l’occasion d’affronter la favorite Simona Halep au quatrième tour, dans ce qui sera une reprise de leur match de 2019, au même stade du tournoi. La Polonaise avait alors été balayée, 6-1, 6-0, mais ce serait étonnant que le résultat soit le même cette année.

Incertaine pour la suite

Malgré sa défaite, Eugenie Bouchard a démontré cette semaine qu’elle progressait vraiment de façon positive. Alors qu’elle n’était que 332e au classement mondial quand les compétitions ont repris cet été, elle se retrouve 140e au classement « en direct » de la WTA.

Sa performance à Paris va lui procurer une bourse de 126 000 € (près de 200 000 $ canadiens) et on a vu au cours des derniers jours qu’elle demeurait très populaire auprès des amateurs et sans doute aussi des commanditaires. Elle n’était d’ailleurs pas exagérément déçue après sa défaite et a répondu de bonne grâce à toutes les questions des journalistes.

« J’ai réalisé de bons progrès depuis la reprise du jeu, a souligné celle qui avait atteint la finale du tournoi d’Istanbul deux semaines avant le début de Roland-Garros. Avec mon classement, j’ai dû saisir toutes les opportunités depuis la reprise et je suis fière d’avoir pu en profiter. J’ai travaillé très fort afin d’être prête et les résultats montrent que je suis sur la bonne voie. »

La fin de la saison s’annonce toutefois moins chargée sur le circuit féminin et, avec l’évolution de la pandémie, c’est difficile de prévoir dans quelles conditions les athlètes pourront aller d’un pays ou d’un continent à l’autre.

« Je ne sais pas ce qui s’en vient pour moi, a d’ailleurs souligné Bouchard. Je vais prendre quelques jours pour me reposer, récupérer, puis je vais reprendre l’entraînement et voir où je peux jouer.

« Il y a peu d’opportunités, c’est vrai, mais on ne peut rien y faire avec la covid-19. Nous n’avons aucun contrôle sur cette situation et je ne peux que m’assurer d’être prête quand les occasions se présenteront. »

Une bonne attitude dans les circonstances et on peut penser que la progression de Bouchard ne s’arrêtera pas à ce retour parmi le top 150 mondial. Après tout, elle n’a que 26 ans et elle semble avoir profité de la longue pause pour guérir certaines blessures qui avaient compromis ses dernières saisons.

Quand on lui a demandé si elle croyait encore être en mesure de rivaliser avec les meilleures, comme elle l’avait fait en 2014, elle a répondu sans hésiter : « J’y crois, bien sûr ! »

Fernandez défie Kvitova !

À 18 ans, Leylah Annie Fernandez est le dernier espoir canadien en simple à Roland-Garros, mais elle aura fort à faire samedi alors qu’elle affrontera la septième favorite Petra Kvitova au troisième tour. Le match sera le troisième de la journée sur le court Suzanne-Lenglen, probablement en fin de matinée au Québec.