Le joueur québécois reprendra la compétition le mois prochain

Après son atterrissage à l’aéroport de Nice, le 11 mai, Félix Auger-Aliassime ne s’est pas rendu à sa résidence de Monaco. Il a plutôt pris la direction de l’académie de tennis Mouratoglou, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest.

À la première journée du déconfinement sportif en France, le joueur de tennis de 19 ans et son entourage ont pu se faire tester pour la COVID-19. Il a ensuite commencé une quarantaine en s’installant dans un appartement sur le site, qui compte 34 terrains. Les partenaires de qualité ne manquent pas, comme le Grec Stéfanos Tsitsipás, 6e joueur mondial.

C’est également à l’académie Mouratoglou qu’Auger-Aliassime reprendra la compétition le mois prochain, dans le cadre de l’Ultimate Tennis Showdown (UTS).

« À partir du 13 juin, le tennis en direct est de retour. Comme jamais auparavant », a annoncé le Québécois sur ses réseaux sociaux, mercredi midi, peu après la conclusion d’une entente avec l’UTS.

Encore mystérieuse, la formule de l’UTS promet d’être inédite. Présentée sur cinq week-ends consécutifs, à partir des 13 et 14 juin, cette ligue professionnelle non sanctionnée opposera 10 joueurs. Pas de tableau traditionnel : ils s’affronteront d’abord dans un tournoi à la ronde disputé à huis clos, à raison de 10 matchs par fin de semaine. Les finales sont programmées les 11 et 12 juillet.

PHOTO HANNAH MCKAY, ARCHIVES REUTERS

Patrick Mouratoglou

Avant Auger-Aliassime, 20e mondial, les organisateurs avaient annoncé la participation du Belge David Goffin (10e), de l’Italien Fabio Fognino (11e), des Français Benoit Paire (22e) et Lucas Pouille (58e) ainsi que de l’Allemand Dustin Brown (239e).

L’Australien Alexei Popyrin (103e), qui s’entraîne à l’académie, sera aussi de la partie, lui dont le père a proposé l’idée de l’UTS à Patrick Mouratoglou. Ce dernier promet « un spectacle un peu différent ».

« Avec un habillage plus moderne, des interactions, des émotions », avait-il indiqué au quotidien L’Équipe le mois dernier.

On a tous aimé le tennis dans les années 80 à cause de McEnroe et de Connors. La passion, ça dérape parfois, mais c’est ça qui est bien. On va donc proposer un code de conduite plus léger qui va permettre aux joueurs de s’exprimer beaucoup plus.

Patrick Mouratoglou

Disant s’inspirer des Américains, Mouratoglou a parlé d’échanges en direct avec les entraîneurs, la famille, les partisans. Mondialement reconnu pour son travail avec Serena Williams, l’entraîneur constate « un intérêt énorme » de la part de grands réseaux de télé pour la diffusion des rencontres.

Non sanctionné par l’ATP ou l’ITF, l’Ultimate Tennis Showdown offrira des règles de jeu très différentes des tournois traditionnels, le site internet mentionnant entre autres des « matchs raccourcis ».

Les participants recevront une large part des bourses, en fonction des résultats (70 % au gagnant, 30 % au perdant) et de leur classement ATP et à l’UTS.

Auger-Aliassime, qui passera par Monaco jeudi, poursuit sa mise en forme avec l’entraîneur Frédéric Fontang et le préparateur physique Nicolas Perrotte. Il a disputé son dernier match le 26 février à Acapulco (ATP 500), une défaite au deuxième tour face au Britannique Kyle Edmund.

Plus tôt, le 20e joueur mondial avait atteint la finale à Marseille et à Rotterdam. Il était à Indian Wells, en Californie, au moment où le sport s’est mis sur pause en raison de la pandémie de COVID-19.

Internationaux des États-Unis

Comme pour les autres joueurs et joueuses, la suite de sa saison est suspendue au sort des Internationaux des États-Unis, déterminé le mois prochain. L’évènement du Grand Chelem est toujours prévu du 31 août au 13 septembre à New York, ville la plus touchée sur la planète.

« Tout va dépendre ensuite de ça », a indiqué Guillaume Marx, l’autre entraîneur d’Auger-Aliassime, la semaine dernière.

« Si le US Open se maintient – parce qu’ils ont l’air extrêmement motivés à maintenir à huis clos –, là hop ! tout de suite, il y a une perspective, un objectif, ça va changer. Si le US Open se désiste et qu’il n’y a pas de tournois américains sur dur, ça va encore reporter [la reprise] d’un mois, à la fin de septembre, à Roland-Garros. »

Marx se réjouissait alors à l’idée que son protégé puisse replonger dans l’action à l’UTS : « C’est mieux que rien. S’entraîner, s’entraîner, c’est bien, les joueurs professionnels veulent pouvoir jouer. »