Beaucoup de choses ont changé en un an pour Sylvain Bruneau et sa protégée Bianca Andreescu.

Bruneau, qui a été choisi lauréat du Prix Jack-Donohue décerné à l’entraîneur de l’année au Canada, a raconté qu’Andreescu lui a envoyé une photo il y a quelques jours qui remet leur parcours en perspective.

« Nous étions au Kansas, à un petit tournoi où il n’y avait même pas de balles neuves, a raconté Bruneau, vendredi, lors d’une conférence téléphonique. Elle m’a envoyé une photo il y a quelques jours avec le message : "One year ago" (Il y a un an). »

Devenu l’entraîneur personnel d’Andreescu l’année dernière, Bruneau a contribué à faire d’elle l’une des meilleures joueuses du circuit en 2019.

Le parcours de l’Ontarienne lui a valu le Prix Jack-Donohue, remis par l’Association canadienne des entraîneurs (ACE). Il reconnaît la contribution exceptionnelle d’un(e) entraîneur(e) canadien(ne) qui illustre les qualités remarquables du légendaire Jack-Donohue. Ces qualités comprennent l’honnêteté, l’intégrité, une attitude positive, la compétitivité et l’amour du sport.

« C’est un énorme honneur de recevoir le Prix Jack-Donohue, un entraîneur incroyable qui a marqué le sport au Canada, a dit Bruneau. C’est sûr que ce n’est pas étranger à l’année extraordinaire de Bianca. Elle a marqué les esprits avec ses résultats. Je suis quelqu’un qui vise haut, mais c’était au-delà de mes attentes. »

La jeune athlète de 19 ans a remporté son premier tournoi professionnel en mars à Indian Wells. Après sa victoire à la Coupe Rogers en août, elle a confirmé son énorme potentiel en devenant la première Canadienne de l’histoire à remporter un titre majeur lorsqu’elle a pris la mesure de l’Américaine Serena Williams en finale des Internationaux des États-Unis.

« En établissant une définition précise de ses objectifs, un plan solide autant au niveau technique que tactique, et un état d’esprit positif, Sylvain a aidé Bianca Andreescu à développer la résilience et une confiance en elle qui lui a permis de tenir tête à l’une des meilleures joueuses de tennis de l’histoire… et à la battre », a souligné Lorraine Lafrenière, chef de la direction de l’ACE.

Bruneau a entrepris sa carrière d’entraîneur dès l’âge de 18 ans, alors qu’il était encore étudiant. Cinq ans plus tard, il a fait son premier déplacement sur la scène internationale avec Tennis Canada. Depuis, il a gravi les échelons jusqu’au poste d’entraîneur national en chef du tennis féminin.

En février 2018, le vice-président du développement de l’élite à Tennis Canada, Louis Borfiga, a demandé à Bruneau d’épauler Andreescu à temps plein dans sa transition chez les professionnelles. Le reste fait partie de l’histoire.

« Sur le plan personnel, nous nous entendons super bien, a mentionné Bruneau. Nous avons une très bonne communication, nous rions beaucoup. Nous avons beaucoup de plaisir à l’extérieur du terrain, ce qui est important parce que les déplacements sont nombreux et longs. Il faut être capable de bien connecter hors du terrain. Quand vous mettez tout ça ensemble, il est difficile de demander mieux pour un entraîneur. C’est un beau cadeau que j’ai eu quand Louis Borfiga m’a demandé en 2018 de m’en occuper à temps plein. »

Bruneau devait recevoir son prix, vendredi soir, lors d’un gala organisé pour récompenser les entraîneurs et dirigeants sportifs les plus méritants et influents au Canada.

« Je suis si fière de lui, a confié Andreescu, qui occupe le cinquième rang mondial. Je dois avouer que je ne suis pas du tout surprise qu’il remporte ce prix et c’est très assurément le premier de plusieurs. Je suis très reconnaissante de pouvoir compter sur lui et qu’il fasse partie de mon équipe. »

Rien d’alarmant

Questionné à savoir quels étaient leurs objectifs pour 2020, Bruneau a souligné qu’il espérait voir Andreescu éviter les blessures.

Andreescu s’est retrouvé sur la touche au printemps en raison d’une blessure à une épaule. Elle a dû déclarer forfait aux Finales de la WTA à Pékin la semaine dernière en raison d’une blessure au genou gauche.

À ce sujet, Bruneau a voulu se faire rassurant.

« Elle a passé des examens et elle est présentement en Europe pour rencontrer des spécialistes et obtenir différentes opinions, a-t-il indiqué. Elle va revoir quelqu’un lundi et nous ferons ensuite le bilan.

« Il n’y a pas d’opinions unanimes sur la suite. Ce que nous savons par contre, c’est que ce n’est rien d’ultra sérieux. Mais il y aura des petites décisions à prendre. »