(Paris) « Tu es probablement le meilleur joueur du monde en ce moment » : Alexander Zverev n’avait pas de mots plus élogieux pour féliciter Daniil Medvedev, son vainqueur dimanche en finale du Masters 1000 de Shanghai.

En l’absence de Rafael Nadal, 2e à l’ATP, la jeune génération avait pris le pouvoir à Shanghai en se débarrassant dès les quarts de Novak Djokovic, N.1 et tenant du titre, et de Roger Federer (3e). Outre Medvedev (4e à 23 ans) et Zverev (6e à 22 ans), Stefanos Tsitsipas (7e à 21 ans) et Matteo Berrettini (13e à 23 ans) constituaient le dernier carré. Et c’est le Russe qui a confirmé son statut d’homme en forme de la seconde moitié de saison.

Après avoir écarté en demies Tsitsipas contre qui il n’a jamais perdu, Medvedev a facilement dominé en finale (6-4, 6-1 en 1 h 13) Zverev, qu’il n’avait jamais battu auparavant.

« Quelle soirée ! Vous [le public, NDLR] m’avez donné la bonne énergie pour gagner ce tournoi, merci beaucoup ! », s’est exclamé Medvedev qui a atteint les finales des six tournois qu’il a joués depuis sa défaite au 3e tour à Wimbledon, et en a remporté trois.

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Daniil Medvedev et Alexander Zverev

Drôles de stats

Outre Cincinnati, premier Masters 1000 accroché à son palmarès en août, et Shanghai aujourd’hui, il s’est aussi imposé à l’ATP 250 de Saint-Pétersbourg le mois dernier. Il a joué les finales à Washington (ATP 500), Montréal (Masters 1000) et aux Internationaux des États-Unis. Dans ces deux derniers tournois, il a été battu par Nadal, grand absent de la tournée asiatique : sèchement à Montréal, mais au terme d’un match historique de près de cinq heures à Flushing Meadows.

Vainqueur également à Sofia (ATP 250) en début d’année, il est ainsi le joueur à avoir remporté le plus de matchs (59) et à avoir joué le plus de finales (9) cette année. Il a gagné 29 de ses 32 derniers matchs et reste sur une série de neuf parties remportées sans céder le moindre set.

« Tu en es à six finales d’affilée, pourquoi pas neuf… Tu es vraiment le meilleur », a déclaré Zverev qui avait remporté les quatre premières confrontations avec Medvedev. Mais la dernière remontait à la Coupe Rogers en 2018 (Toronto), un an avant la chevauchée fantastique du Russe et de sa percée à l’ATP.

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Alexander Zverev

Après une saison — et particulièrement un été — où il a évolué loin du niveau qui lui avait permis de remporter 3 tournois Masters 1000 (Canada et Rome en 2017, Madrid en 218), se posant alors en leader de cette NextGen supposée succéder aux Djokovic, Nadal et Federer, Zverev était bien plus tranchant à Shanghai.

La course aux Masters

Il a ainsi éliminé Federer en quarts, sa seule victoire sur un top 10 cette saison, puis Berrettini en demies. Mais il a été quasiment inexistant en finale, se montrant bien trop friable face au mur Medvedev.

À l’issue de ce tournoi, le Russe passe troisième — devant Federer — au classement sur l’année qui détermine les huit meilleurs joueurs qualifiés pour les Masters de Londres (10-17 novembre). Sa place y est acquise, mais Zverev, qui avait remporté les Masters l’an dernier, n’y est pas encore.

L’Allemand est 7e à la Race, devant Matteo Berrettini. Les deux joueurs sont qualifiés en l’état actuel, mais avec encore au programme notamment le dernier Masters 1000 de l’année, à Paris (28 octobre-3 novembre), et ils sont menacés par cinq joueurs toujours en course.

Il s’agit de Roberto Bautista (9e), dépassé par Berrettini grâce à sa demie à Shanghai, David Goffin (10e), Fabio Fognini (11e), Kei Nishikori (12e), qui est blessé et n’a plus joué depuis les Internationaux des États-Unis, et Gaël Monfils (13e).

Seuls 355 points séparent Berrettini et Monfils, alors que Paris peut en rapporter jusqu’à 1000 en cas de titre.