Quatorze ans après son premier sacre à Montréal, Rafael Nadal a encore écrasé de sa classe la finale de la Coupe Rogers, dimanche au stade IGA, en route vers un cinquième titre. L’Espagnol a aisément disposé du Russe Daniil Medvedev 6-3 et 6-0 en tout juste 70 minutes dans une des finales les plus expéditives de l’histoire du tournoi.

Il s’agissait d’un 35e titre pour Nadal en tournoi Masters 1000 (un record), d’un 83e en carrière. Déjà champion en 2005, 2008, 2013 et 2018, le joueur de 33 ans a montré qu’il était encore en mesure de briller sur surface dure et il sera l’un des favoris aux Internationaux des États-Unis, à la fin du mois.

« Le début du match a été très disputé. Je savais que c’était important de bien démarrer et je me suis vraiment appliqué au premier jeu. Même s’il a eu des chances de bris, je pense avoir bien joué. Après ça, j’ai été très solide. J’ai réussi à changer le rythme des échanges, à le garder en déséquilibre. »

Cela, on n’est jamais sûr de rien quand on joue à ce niveau, en Masters 1000. Même quand je menais 6-3 et 4-0, je sentais que j’avais un avantage, mais je savais aussi qu’il pouvait encore revenir.

Rafael Nadal

Quand on lui a demandé de comparer le Nadal de 2005 à celui d’aujourd’hui, l’Espagnol s’est surtout réjoui d’avoir su conserver à ses côtés une équipe en qui il a toujours eu confiance. « Je lui dirais de ne pas s’inquiéter, qu’il va bien réussir. Le plus important, c’est d’avoir les bonnes personnes avec nous, c’est le meilleur conseil, non ? »

Après plusieurs saisons perturbées par les blessures, Nadal est en santé cette saison. « Je ne veux plus parler des blessures, croyez-moi ! Je suis bien depuis plusieurs mois déjà, je me sens très bien et j’espère rester en santé pour tout le reste de la saison. »

Le champion, qui a touché un peu plus de 1 million pour sa victoire, a répété combien il appréciait le tournoi et la ville de Montréal. « J’ai toujours beaucoup de plaisir à venir ici, il y a un cachet très européen que j’apprécie beaucoup. Et je suis toujours bien accueilli.

« Cela dit, c’est bien que le tournoi soit disputé l’été, a ajouté le joueur originaire de Majorque, une île de la Méditerranée. J’ai le même chauffeur depuis plusieurs années et il m’a parlé de vos hivers. Je ne pense pas que j’aimerais autant Montréal en janvier ! »

Nadal s’est par ailleurs plaint des obligations auxquelles les joueurs sont soumis. Récemment élu au conseil des joueurs de l’ATP, un poste qu’il avait déjà occupé par le passé, l’Espagnol a souligné : « Le problème, ce n’est pas la longueur des saisons, mais bien le nombre de tournois obligatoires, particulièrement ceux qui sont disputés très tard dans la saison, en novembre. La saison pourrait être plus longue, avec plus de tournois ; cela créerait plus d’emplois pour les joueurs, leur permettrait de mieux gagner leur vie. »

Mais pour les meilleurs, qui se rendent souvent en demi-finale ou en finale, il y a trop de tournois obligatoires. Ce n’est pas la même chose de jouer des tournois de démonstration [comme la Coupe Laver] et un tournoi Masters 1000.

Rafael Nadal

« Je joue moins qu’avant, mais je pense qu’on pourrait alléger le calendrier des tournois obligatoires en fin d’année. »

À la suite de sa victoire, Nadal a d'ailleurs annoncé qu'il ne se rendrait pas à Cincinnati cette semaine pour le dernier tournoi avant les Internationaux des États-Unis. 

Une leçon pour Medvedev

Daniil Medvedev était évidemment déçu de sa performance. Il n’avait cédé aucune manche depuis le début du tournoi, et plusieurs pensaient qu’il pourrait inquiéter Nadal.

« C’est toujours difficile d’affronter les joueurs du Big Three. J’avais déjà joué deux fois contre [Roger] Federer, quatre fois contre [Novak] Djokovic et je savais un peu à quoi m’attendre. Les trois sont très différents. Rafa a le tour pour limiter les ouvertures et soumettre son adversaire à beaucoup de pression.

« C’est difficile de dire si c’est lui qui a été incroyable ou moi qui ai été très mauvais. »

Après la première manche, j’ai senti que mon énergie diminuait graduellement et je n’ai jamais pu trouver de façon de revenir dans le match. Ça m’a pris quatre matchs avant de battre Djokovic, j’espère faire mieux la prochaine fois contre Rafa.

Daniil Medvedev

Le Russe grimpera au huitième rang du classement mondial lundi, un sommet en carrière. « On est toujours déçu quand on perd son dernier match, mais je viens de connaître l’une des meilleures semaines de ma carrière, avec des matchs magnifiques et un excellent niveau de jeu », a-t-il rappelé.

« J’avais gagné des tournois moins importants, mais je n’avais jamais été aussi bon en Masters 1000. Je vais garder tout ce qui est positif et tenter d’aller de l’avant lors des prochaines semaines. Et je me promets de revenir à Montréal, car c’est l’un de mes tournois préférés avec un public très chaleureux. »

Un total record de 223 016 spectateurs a assisté au tournoi.