(Montréal) Félix Auger-Aliassime et Vasek Pospisil n’arrivaient pas à y croire quand ils ont appris qu’ils allaient s’affronter au premier tour de la Coupe Rogers.

Le sort avait forcé les deux Canadiens à s’affronter au premier tour le mois dernier à Wimbledon. L’ordinateur de l’ATP leur a rejoué le coup au tournoi de Montréal.

« Frank Dancevic m’a annoncé le résultat du tirage et je ne le croyais pas, a raconté Pospisil, samedi. J’ai dû lui répéter pendant cinq minutes : "Sérieusement, contre qui je vais jouer ?" »

PHOTO GLYN KIRK, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Félix Auger-Aliassime a battu Vasek Pospisil à Wimbledon le mois dernier.

De son côté, Auger-Aliassime a mentionné qu’il avait eu un pressentiment plus tôt dans la journée qu’il affronterait un autre Canadien en ouverture de tournoi.

« C’est dommage, parce que j’aurais préféré l’affronter plus tard dans le tournoi, a mentionné Auger-Aliassime. Ça veut dire qu’un Canadien va perdre au premier tour. Ça fait partie du jeu. »

Avant de croiser le fer mardi après-midi, Auger-Aliassime et Pospisil feront équipe en double lundi face aux Français Jérémy Chardy et Fabrice Martin.

« C’est toujours un peu étrange comme situation, mais nous nous entendons très bien Félix et moi, a rappelé Pospisil. Nous nous sommes écrit après le tirage pour blaguer un peu. Nous allons rester amis jusqu’à mardi, et même mardi aussi ! »

Il s’agira pour Auger-Aliassime d’une occasion de chasser la nervosité, alors qu’il disputera un premier match en carrière à Montréal à la Coupe Rogers.

« J’avais l’intention de jouer en double dans les Masters jusqu’à la fin de l’année, et c’était bien de jouer ici avec un Canadien, avec Vasek, a noté Auger-Aliassime. C’est bien aussi de pouvoir briser la glace, de ressentir l’atmosphère, le terrain [avant son match en simple]. »

Il y a deux ans, Auger-Aliassime n’avait pas été en mesure de participer à la Coupe Rogers en raison d’une blessure. Il avait vu son bon ami Denis Shapovalov connaître une semaine de rêve en atteignant les demi-finales. À l’époque, Shapovalov avait logé chez la famille Auger-Aliassime. Pas question de répéter l’expérience cette semaine, alors que Shapovalov sera plutôt à l’hôtel.

« Il est à un autre niveau. Moi aussi, a affirmé Auger-Aliassime en rigolant. Il a sa propre chambre. »

Et le parcours de Shapovalov peut-il l’aider à gérer l’attention et la pression cette semaine ?

« Honnêtement, c’est trop différent, a-t-il répondu. C’était il y a deux ans. Oui, son parcours m’avait inspiré parce que nous sommes proches, nous sommes de bons amis et le voir accomplir ça, ça m’avait permis de réaliser que mon moment allait aussi venir. Ça m’avait motivé.

« Mais j’aborde le tournoi sans penser à ce qui s’est produit il y a deux ans. Nous sommes rendus ailleurs. »

Auger-Aliassime revient chez lui cette fois en tant que 22e raquette mondiale. Il présente une fiche de 29-16 en 2019 et il a atteint la finale de trois tournois cette année, s’inclinant chaque fois.

À sa dernière sortie la semaine dernière à Washington, Auger-Aliassime s’est incliné en deux manches contre le Croate et 17e raquette mondiale Marin Cilic. Le Québécois avait commis 11 doubles fautes.

« Des fois, vous connaissez une mauvaise semaine, puis la suivante se déroule bien, a relativisé le jeune homme qui célébrera son 19e anniversaire de naissance le 8 août. En général, je connais une très belle saison. J’ai confiance en mes moyens et je peux faire de bonnes choses.

« Pour moi, la confiance ne veut pas tout dire, a-t-il ajouté. Je peux arriver et dire que j’ai confiance, puis jouer un mauvais match. Ou encore, dire que je ne suis pas en confiance, puis jouer un bon match. La confiance n’est pas tout, c’est plutôt le niveau de jeu. Si je fais les bonnes choses, j’ai confiance de bien jouer. »

Auger-Aliassime et Pospisil en seront à un troisième duel en carrière. Auger-Aliassime a eu le meilleur chaque fois contre Pospisil, à Indian Wells en 2018 et à Wimbledon le mois dernier.

« Chaque fois que je l’ai affronté, j’ai été capable de dicter les points, de prendre le contrôle des échanges et j’ai bien servi », a mentionné Auger-Aliassime.

De son côté, Pospisil effectuait un retour au jeu à Wimbledon après avoir subi une opération au dos en octobre. Il a aussi participé récemment au Challenger de Granby, mais a été ennuyé par un problème à un poignet au cours des dernières semaines. Il assure toutefois être en meilleure condition physique cette semaine qu’il l’était au moment de son retour à Wimbledon.

Par ailleurs, le Sud-Africain Kevin Anderson a déclaré forfait pour la Coupe Rogers, ce qui a permis à Milos Raonic de grimper dans les têtes de série. Ce remaniement du tableau signifie que si Raonic défait le Français Lucas Pouille au premier tour, alors il croisera ensuite le fer avec le gagnant du duel entre Auger-Aliassime et Pospisil.

« Je ne veux pas regarder trop loin devant, mais c’est fou », a reconnu Auger-Aliassime.

« C’est dommage que quelque chose comme ça puisse se produire à Montréal », a-t-il ajouté.