Il y avait déjà une belle fébrilité dans l’air, hier au stade IGA, quand Eugène Lapierre a dévoilé la liste des joueurs inscrits à la Coupe Rogers, du 2 au 11 août. Une formalité, puisque le tournoi est « obligatoire », mais quand même une belle occasion de constater à quel point la compétition s’annonce relevée.

De la liste, il faut évidemment prévoir quelques retraits, mais il y a tant de vedettes à suivre, à commencer bien sûr par les trois Canadiens – Milos Raonic, Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov –, que cette 40e présentation du tournoi sera à coup sûr mémorable.

« On aura des ennuis à faire notre horaire chaque jour, a d’ailleurs avoué Lapierre en point de presse. Ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait des plaintes avec tous ces gros joueurs qui vont se retrouver sur les petits terrains. Ce sont les spectateurs qui vont en profiter. »

Les amateurs seront également choyés lors du traditionnel Week-end de la famille, qui précède le tournoi et pendant lequel l’accès au site est libre. « Il suffit de penser que des joueurs du calibre de Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet ou Feliciano Lopez, le récent vainqueur du tournoi de Queens, vont devoir passer par les qualifications ces journées-là », a souligné Lapierre.

Je ne me souviens pas d’une édition aussi prometteuse que celle de cette année. Nous sommes d’ailleurs largement en avance sur nos records au niveau de la vente des billets.

Eugène Lapierre

Même si le championnat ouvert du Canada existe depuis près de 140 ans, on fête cette année la 40e présentation du tournoi sous l’égide de Tennis Canada. L’année « 1980, ça marque la création du tournoi double, avec une alternance femmes-hommes entre Montréal et Toronto, a rappelé Lapierre. Il s’agissait d’une formule inédite qui s’est avérée l’une des raisons de nos succès au cours des années ».

Pour marquer le coup, les organisateurs ont prévu plusieurs initiatives pour rappeler l’histoire du tournoi et discuter de son évolution. Des personnalités viendront raconter leurs meilleurs souvenirs du tournoi et les amateurs seront invités à faire de même.

Eugène Lapierre a d’ailleurs profité de la conférence de presse pour parler du sien : « Je me souviens de la finale de 1995, entre Andre Agassi et Pete Sampras, le dernier match dans le “stade de baseball”. Agassi l’avait emporté et on lui avait demandé de signer le court après sa victoire. Pour nous, ç’a été en même temps la fin d’une époque et le début d’une autre au cours de laquelle le tournoi a vraiment décollé. »

Une première pour Auger-Aliassime !

Il sera question du passé, mais c’est bien davantage le présent et l’avenir du tennis canadien qui seront en évidence cette année à la Coupe Rogers.

Évidemment très attendu, Félix Auger-Aliassime devrait disputer son premier match lors de la séance du mardi après-midi. Le joueur, qui célébrera ses 19 ans pendant le tournoi, le 8 août, avait raté la dernière présentation à Montréal en raison d’une blessure et ce sera sa première Coupe Rogers devant ses partisans.

La popularité de Félix est déjà celle des plus grandes vedettes du circuit et c’est certain qu’il va être très sollicité ici à Montréal.

Eugène Lapierre

« Nous allons tenter de le “protéger” autant que nous le pourrons afin qu’il puisse jouer dans les meilleures conditions possibles », a-t-il assuré.

Denis Shapovalov, le demi-finaliste surprise de l’édition 2017, retrouvera quant à lui avec plaisir le public montréalais qui l’avait rapidement adopté.

« On espère faire jouer Denis le lundi soir, mais ça dépendra à la fois de ce qu’il aura fait à Washington, la semaine précédente, et de son adversaire, a expliqué Eugène Lapierre. Milos Raonic, qui a signé plusieurs belles performances ici, une finale en 2013 notamment, devrait quant à lui être au programme du mardi soir. »

D’autres joueurs canadiens devraient bénéficier de laissez-passer pour le tableau principal ou les qualifications. Leur identité sera dévoilée à l’approche du tournoi.

Toutes les meilleures seront à Toronto

Toronto accueillera cette année le tournoi féminin, et le directeur Karl Hale s’est réjoui hier de constater que l’ensemble des 39 premières du classement se sont inscrites à la Coupe Rogers. Et il espère que Bianca Andreescu sera rétablie de la blessure à l’épaule qui a perturbé sa saison après sa remarquable victoire au tournoi d’Indian Wells. « Nous avons la meilleure liste de l’histoire du tournoi féminin, avec la nouvelle no 1 Ashleigh Barty [finaliste à Montréal l’an dernier], Simona Halep [championne en titre], Serena Williams et, bien sûr, notre Torontoise Andreescu. Chaque année, nous nous efforçons de rehausser l’expérience des amateurs et des joueurs, et nous croyons que ce sera encore le cas avec cette 40e édition », a souligné Hale. Eugenie Bouchard n’a pu entrer directement dans le tableau principal en raison de son modeste 79e rang au classement féminin. Elle devrait toutefois bénéficier d’un laissez-passer, tout comme sans doute la jeune Leylah Fernandez et Rebecca Marino.