(Paris) Comme au bon vieux temps: Roger Federer, de retour sur la terre battue parisienne pour la première fois depuis 2015, et Rafael Nadal offrent à Roland-Garros une demi-finale de rêve entre le joueur le plus décoré en Grand Chelem et le maître des lieux.

Lors de ses trois précédentes éditions, le deuxième Grand Chelem du calendrier avait été privé de sa présence. Pour son retour, il est gâté: après avoir rallié les quarts de finale sans laisser échapper le moindre set, Federer est venu a bout de son compatriote Stanislas Wawrinka, ex-no 3 mondial aujourd’hui 28e, en un peu plus de trois heures et demie (7-6 (7/4), 4-6, 7-6 (7/5), 6-4) mardi.

Quelques minutes plus tôt, Nadal (no 2) n’avait lui fait qu’une bouchée du Japonais Kei Nishikori (no 7) en moins de deux heures (6-1, 6-1, 6-3).

Si bien que les deux légendes se feront face pour une place en finale vendredi.

«Quel plaisir d’avoir choisi de revenir à Roland, s’est réjoui Federer. Si je suis revenu sur terre, c’est aussi peut-être pour jouer "Rafa", j’ai le match, c’est sympa.»

Un mois après son retour sur ocre

Quand Federer a remis les pieds sur terre pour la première fois depuis trois ans début mai à Madrid, il était loin d’être acquis de le retrouver dans le dernier carré de Roland-Garros un mois plus tard.

Mais le champion suisse a fait preuve une fois de plus de sa capacité d’adaptation hors norme et de son envie toujours intacte, même à 37 ans passés.

«Je suis là pour me battre», avait-il affirmé après sa qualification pour les quarts de finale dimanche.

C’est ce qu’il a fait pendant plus de trois heures et demie sur le court Suzanne-Lenglen mardi.  Longtemps, l’ex-no 1 mondial aujourd’hui no 3 n’est pas parvenu à s’emparer du service de Wawrinka malgré les nombreuses occasions qu’il s’est procurées. Mais les deux seules balles de bris - sur 18 obtenues - qu’il a converties ont été précieuses. La première, après 2h10 de jeu, lui a permis de revenir à hauteur dans le troisième set (à 4-4), qu’il a fini par remporter au jeu décisif pour prendre l’avantage deux manches à une. La seconde, à 4-4 dans le quatrième set, après l’interruption d’un peu plus d’une heure due à l’orage à 3-3, lui a permis de servir pour le gain de la rencontre. Avec succès, malgré ses deux seules doubles fautes de la partie.

Plus tôt, Wawrinka lui avait chipé son premier set de la quinzaine.

Se battre, c’est ce que Federer va devoir faire, sans doute encore plus fort, face à Nadal vendredi.

PHOTO THOMAS SAMSON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Rafael Nadal

5-0

Coupé dans son élan à deux jeux de la victoire (6-1, 6-1, 4-2) contre Nishikori, l’Espagnol, qui a fêté ses 33 ans lundi,  n’est revenu sur le Central que l’espace de dix minutes après l’orage.

Le défi qui attend Federer est monumental. Sur terre battue, Nadal mène treize victoires à deux dans leurs confrontations. À Roland-Garros, c’est pire encore: en cinq duels, dont quatre finales (2006-2008, 2011), c’est toujours le Majorquin qui s’est imposé.

Mais les deux joueurs ne se sont plus croisés sur ocre depuis 2013 (finale à Rome). Et Federer ne s’est plus incliné contre son rival espagnol depuis 2014 (demi-finale des Internationaux d’Australie). C’est même lui qui a remporté leurs six derniers face-à-face, tous sur dur ou en salle.

«Nous avons partagé les meilleurs moments de nos carrières sur le court. Ce sera un moment spécial», anticipe «Rafa».

À deux mois de fêter ses 38 ans, Federer devient le demi-finaliste le plus âgé à Roland-Garros depuis plus d’un demi-siècle (51 ans exactement, Gonzales en 1968). Il devient aussi le demi-finaliste le plus âgé en Grand Chelem depuis 28 ans (Connors aux Internationaux des États-Unis 1991).