(Paris) On attendait beaucoup des Canadiens à Roland-Garros et, à l’exception de Bianca Andreescu, aucun n’a franchi le premier tour en simple.

Le malheureux forfait de Félix Auger-Aliassime a compromis les chances de succès avant même le tournoi, mais Denis Shapovalov puis Eugenie Bouchard n’ont pas été à la hauteur des attentes.

Louis Borfiga, grand responsable du développement des joueurs du Canada, voit plutôt dans ces résultats un «passage obligé» dans ce qui s’annonce comme de longues carrières.

«Félix a démontré à Lyon [la semaine dernière] un niveau de jeu exceptionnel, digne d’un joueur du top 20, ce qu’il est presque déjà, a souligné Borfiga, hier à Roland-Garros. Il a battu des joueurs solides, très forts. On aurait aimé le voir jouer ici, comme tout le monde, mais ce n’est pas grave pour le futur.

«Je dis souvent que Nadal avait aussi dû déclarer forfait à Roland-Garros au même âge que Félix, c’est plutôt bon signe…»

«Je pense vraiment qu’il s’agissait de la meilleure décision et nous n’avons aucun regret. On a beaucoup réfléchi, mais la décision a été prise en fonction de son futur. Et aussi parce qu’il aurait dû jouer des matchs en cinq manches ici, ce qui aurait été un risque énorme pour aggraver sa blessure.»

Pourquoi alors revenir dès le tournoi de Stuttgart, dans 12 jours, alors qu’Auger-Aliassime aurait pu patienter encore une semaine?

«La blessure n’est pas si grave que ça, a assuré Borfiga. Il était d’ailleurs déjà dans la salle de gym ce matin [hier]. Ce n’est pas si grave, mais nous avons pensé à la suite de la saison sur le gazon et aussi à tous les gros tournois qui viendront plus tard cet été, à Montréal, à New York. Il pourra donc jouer à Stuttgart, sans prendre de risque évidemment…»

Shapovalov manque de confiance

Borfiga ne doute par ailleurs pas que Denis Shapovalov va bientôt recommencer à obtenir des succès. «Ç’a été difficile pour lui parce qu’il est souvent tombé contre de très bons joueurs. L’Allemand Struff [son vainqueur lundi au premier tour], il a une grosse saison et il excelle sur la terre.

«Denis, présentement, il lui manque un peu de confiance. Il va lui falloir quelques victoires pour qu’il retrouve cette confiance qu’il avait au début de la saison. Mais nous ne sommes pas inquiets, il est bourré de talent et va sûrement profiter de la transition sur le gazon pour hausser son niveau.»