(Berlin) Depuis des mois, Alexander Zverev n’y arrive plus. Incapable d’enrayer une inquiétante série de défaites, miné par des problèmes en dehors des courts, l’Allemand traverse à 22 ans la première crise majeure de sa carrière.  

« Je vais commencer par ne plus toucher une raquette pendant quelques jours, je n’ai plus envie de jouer au tennis », a-t-il déclaré à Sky/Allemagne après sa défaite mardi au Masters 1000 de Rome contre l’Italien Matteo Berrettini (33e mondial) 7-5, 7-5.

Visiblement, le jeune homme tombé depuis le début de l’année de la 3e à la 5e place mondiale, a du mal à gérer son horaire extrasportif, depuis qu’il a voulu en prendre seul la responsabilité.  

« Ces dernières années, j’ai joué au tennis, mais j’ai vécu une vie où on ne me laissait aucune autonomie. Maintenant j’ai repris les choses en main et je fais tout tout seul », a-t-il expliqué, avouant toutefois que les choses ne se passent pas comme il l’espérait.

« Je suis amer et déçu », a-t-il lâché à Rome, sans chercher à dissimuler son exaspération envers sa propre équipe : « Quand on joue un Masters-1000, on doit être professionnel, moi, toute mon équipe et les gens autour de moi. Nous en avons été très loin cette semaine. Je vais devoir parler à certaines personnes, afin que ça ne se reproduise plus ».

Le natif de Hambourg ne détaille pas vraiment, mais constate qu’il laisse beaucoup trop d’énergie en coulisses. Il est en procès avec son ex-coach Patricio Apey et a dû surmonter en outre les remous d’une séparation avec son ex-compagne.

« Dans la tête ? »

À Rome, tout semble s’être accumulé d’un coup. « J’ai eu d’autres choses à faire ici. Régler des questions avec Head (son fournisseur de raquettes NDLR), régler d’autres problèmes personnels, lorsque je suis arrivé sur le court, j’étais déjà fatigué. On ne peut pas jouer un match comme ça », a-t-il déploré.

Et d’ajouter : « Si j’ai joué aussi bien la saison dernière, c’est pour une raison : je n’avais rien d’autre à faire en dehors du tennis ».

Pour les commentateurs allemands, le précoce vainqueur du Masters à Madrid l’an dernier est à un tournant de sa carrière et de sa vie.  

Sur le court, ses récentes tentatives sur terre battue, après un début de saison médiocre, ne l’ont pas aidé à remonter la pente et encore moins à retrouver la confiance. La courte pause qu’il s’accorde doit lui permettre de revenir dans de meilleures dispositions pour Roland-Garros : « Je pense toujours que je peux gagner les Internationaux de France », a-t-il lancé, comme pour se donner un cap à suivre dans la tempête qu’il traverse.

C’est chez lui, à Monaco, qu’il va tenter de se refaire une santé mentale avant d’aborder le tournoi de la porte d’Auteuil. Il y retrouvera son entraîneur Ivan Lendl, qui a passé le printemps en Floride en raison d’une forte allergie au pollen.  

Après son élimination au deuxième tour à Munich début mai, le jeune Allemand avait déclaré : « En ce moment, tout est contre moi, ça ne va juste pas dans mon sens ».  

« Est-ce que c’est dans la tête ? », lui a demandé un journaliste. Zverev a longtemps hésité, avant de lâcher : « Question suivante ».