Leylah Annie Fernandez a atteint son principal objectif pour la présente saison en remportant le titre junior des Internationaux de tennis de France le week-end dernier. La Québécoise doit maintenant s’attaquer à une tâche bien plus ambitieuse, c’est-à-dire réussir sa transition chez les professionnelles.

Afin d’y parvenir, Fernandez, qui n’est âgée que de 16 ans, aimerait bien s’inspirer d’une de ses idoles: Justine Henin.

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Justine Henin

Cette dernière a remporté le titre junior à Roland-Garros en 1997, avant de triompher sur la terre battue parisienne chez les dames en 2003, puis de nouveau en 2005, 2006 et 2007. La Belge, aujourd’hui âgée de 37 ans, a conclu son illustre carrière avec sept titres du Grand Chelem. Un parcours qui fait rêver l’adolescente.

«Un entraîneur a dit à Roland-Garros que mon jeu ressemblait beaucoup au sien, a confié la Lavalloise. Je suis très contente d’entendre ça, car je veux gagner des tournois du Grand Chelem, je veux avoir son attitude. Elle était rapide, elle était forte et elle était très intelligente sur le court.»

De toute évidence, elle est bien partie.

Fernandez est devenue la première joueuse canadienne à décrocher le titre junior à Roland-Garros. De plus, c’était seulement la deuxième fois qu’une représentante de l’unifolié accomplissait un tel exploit, après qu’Eugenie Bouchard eut été sacrée championne junior à Wimbledon en 2012.

Cependant, avant de pouvoir être comparée à Henin, Fernandez est consciente qu’elle a des croûtes à manger. Et elle sait très bien que d’importants changements devront être apportés dans son entourage afin qu’elle puisse exceller sur la plus grande scène du tennis.

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Leylah Annie Fernandez

La jeune femme est présentement entraînée en Floride par son père, Jorge Fernandez, et elle ne fait pas partie du programme de développement national — ce qui la prive de l’encadrement de Tennis Canada. M. Fernandez et Sylvain Bruneau, l’entraîneur responsable du programme féminin chez Tennis Canada, sont cependant en discussions depuis plusieurs semaines afin de «l’amener à l’autre niveau».

«Leylah fait partie des jeunes joueurs de l’élite au Canada — on pense à Denis (Shapovalov), Félix (Auger-Aliassime) et Bianca (Andreescu) —, a d’abord admis Bruneau. Oui, elle s’entraîne en Floride, mais Tennis Canada est impliqué. D’ailleurs, (l’entraîneur de Tennis Canada) Hugo Di Feo était à Roland-Garros pour donner un coup de main, et nous sommes en pourparlers pour augmenter notre implication.»

En ce sens, Bruneau a indiqué qu’il avait dressé, en compagnie de M. Fernandez, une liste des entraîneurs qui pourraient aider la jeune joueuse à poursuivre son ascension.

«Il faut qu’on avance avec l’embauche d’un entraîneur, parce qu’elle est rendue là. Les discussions ont commencé plusieurs semaines avant Roland-Garros, et la liste s’est rapidement écourtée. J’ai discuté avec certains entraîneurs, et lui avec d’autres. Elle disputera de nombreux tournois cet été au Canada, et lorsqu’elle se présentera ici (au stade IGA) elle aura déjà son entraîneur à temps plein.

«Mais avant ça, nous aimerions qu’elle puisse faire un essai à l’entraînement, en Floride, avec un entraîneur de la région là-bas, a-t-il ajouté. Ce serait plus facile avec quelqu’un qui est installé là-bas, et qui l’accompagnera pendant les tournois au Canada cet été.»

Ainsi, à défaut de se rendre dans le sud des États-Unis pendant leurs vacances pour la regarder jouer, les amateurs de tennis québécois pourront vraisemblablement le faire à Toronto, dans le cadre du volet féminin de la Coupe Rogers, qui se déroulera du 3 au 11 août.

«Nous disposons de trois laissez-passer pour le tableau principal, a évoqué Bruneau. Évidemment, elle fait partie des joueuses qui pourraient en recevoir un puisqu’elle a remporté le titre junior aux Internationaux de France. En ce moment, seule Bianca (Andreescu) aurait une place dans le tableau principal. On regarde aussi avec les autres filles — Eugenie (Bouchard), Rebecca (Marino) et Françoise (Abanda) —, mais Leylah risque d’avoir un laissez-passer.»

D’ici là, l’adolescente s’est d’ailleurs fixé deux objectifs bien simples d’ici la fin de la campagne.

«Je veux terminer la saison en santé, et j’aimerais faire partie du top 200 de la WTA», a mentionné la principale intéressée, qui occupe présentement le 373e échelon mondial.

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Bianca Andreescu

Une absence prolongée pour Andreescu

Bruneau a également profité du point de presse de mardi pour faire le point sur l’état de santé d’Andreescu. Cette dernière n’a pas joué depuis qu’elle a déclaré forfait avant son match de deuxième tour à Roland-Garros.

«Elle a consulté plusieurs médecins pour obtenir quelques diagnostics, a-t-il dit. Nous espérons avoir un plan d’ici la fin de la semaine, puis commencer la rééducation. Cependant, nous n’avons pas d’échéancier quant à son retour à la compétition, bien qu’il y ait de bonnes chances que ce soit après Wimbledon.

«Ceci étant dit, j’espère qu’elle sera établie à temps pour la Coupe Rogers», a-t-il précisé.