Roger Federer a refusé une invitation pour prendre part à un match amical en Arabie saoudite en décembre, alors que ses principaux rivaux Novak Djokovic et Rafael Nadal ont déjà annoncé leur présence.

L'Arabie saoudite est dans l'eau chaude depuis le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi après qu'il se soit présenté au consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre. Il travaillait pour le quotidien Washington Post et était reconnu pour être particulièrement critique envers le prince saoudien.

Djokovic et Nadal ont exprimé un certain doute quant à leur présence au match amical qui doit être présenté à Jeddah le 22 décembre, mais ils ne se sont pas décommandés. Les deux joueurs ont mentionné qu'ils avaient reçu cette invitation il y a au moins un an.

Interrogé à Paris mardi à savoir s'il avait lui aussi été invité, Federer a répondu: «oui, ils m'ont aussi contacté».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l'enquête doit être complétée rapidement et qu'il souhaite que les 18 suspects saoudiens qui auraient été impliqués dans la mort de Khashoggi soient jugés à Istanbul. Le pays demande également à l'Arabie saoudite d'aider à localiser le corps de Khashoggi, qui n'a toujours pas été retrouvé.

La Turquie allègue qu'un escadron saoudien venant d'Arabie saoudite s'est rendu à Istanbul pour tuer le journaliste, avant de dissimuler la dépouille.

Federer ira à Paris

Le suspense aura duré 48 heures mais Roger Federer a fini par dire oui au Masters 1000 de Paris. Pour la première fois depuis trois ans, le Suisse aux vingt couronnes en Grand Chelem va jouer dans la capitale française.

Depuis son neuvième sacre à Bâle dimanche, c'était la question qui agitait organisateurs, journalistes et spectateurs : Federer allait-il, enfin, faire le déplacement pour le tournoi parisien ou le sauter une fois de plus ? La réponse est tombée vers 16 h, de la bouche du principal intéressé, après deux jours à guetter ses moindres faits et gestes, de son arrivée à Paris à son premier entraînement à Bercy, débuté peu après 14 h 30.

« Je sens que c'est mieux pour moi de jouer des matchs plutôt que de rester à l'entraînement, tant que je n'ai pas le sentiment de prendre des risques au niveau physique en vue de Londres », qui accueille le Masters de fin d'année (11-18 novembre), réunissant les huit meilleurs joueurs de la saison, « ou pour la suite de ma carrière », a expliqué le Suisse en conférence de presse, à la sortie d'une quarantaine de minutes d'entraînement avec le Français Guillaume Rufin.

« J'ai le sentiment d'avoir bien récupéré de la semaine dernière. Aujourd'hui (mardi), je me sens bien », a-t-il ajouté, deux jours après son neuvième titre à Bâle, dans sa ville natale.

Exempté de premier tour, il affrontera mercredi le redoutable serveur canadien Milos Raonic (21e), tombeur au bout d'un match de près de trois heures (6-7 (4/7), 7-6 (7/5), 7-6 (7/5) )du Français Jo-Wilfried Tsonga.

Sa participation entérinée, Federer, 37 ans et une deuxième partie de saison fade par rapports à ses standards, reste cependant très prudent sur ses chances de soulever dimanche un historique centième trophée, lui qui ne s'est imposé qu'une fois dans la salle parisienne, en 2011.

Djokovic lance la chasse au trône« C'est très compliqué de gagner cinq matchs d'affilée, en cinq jours, dans un tournoi de ce calibre-là », d'autant plus « avec le retour de Nadal et Djokovic tellement en forme », a estimé le Suisse, en qualifiant son tirage de « difficile ».

Lors de sa dernière apparition en date à Paris, en 2015, il s'était incliné en huitièmes de finale face à l'Américain John Isner.

Centième de Roger ou pas, après une édition 2017 décimée (forfait de Federer et Djokovic, abandon de Nadal avant son quart de finale), les organisateurs, le directeur de l'épreuve Guy Forget en tête, poussent un soupir de soulagement.

« Regardez qui est arrivé ! », a ainsi tweeté en début d'après-midi le tournoi parisien pour accompagner une photo du Suisse aux vingt couronnes en Grand Chelem aux côtés de Forget.

Interrogé sur la manière dont Federer lui avait confirmé sa venue, « il ne me l'a pas dit », a lâché le patron du tournoi. « Ce n'est qu'à partir du moment où ils sont posés et qu'on les voit arriver dans le stade qu'on se dit, ouf, ça y est, ils sont là », a-t-il généralisé.

Novak Djokovic a lui parfaitement lancé son match à distance avec Nadal pour tenter de détrôner l'Espagnol.

Le Serbe n'a pas laissé s'installer le suspense très longtemps pour son entrée en lice en écartant le Portugais Joao Sousa, avalé en deux sets (7-5, 6-1). S'il a semblé un peu nerveux au premier set, « Nole » a assuré ne pas l'avoir été « plus que d'habitude en tout cas.  

« Quand on joue ce genre de match, il faut amener de l'intensité, un peu de tension, mais rien d'inhabituel », a-t-il confié.

« Nole » peut désormais se tourner vers son huitième de finale face au le Bosniaque Damir Dzumhur, tombeur du Grec Tsitsipas.

Le tour de l'Espagnol, à l'arrêt depuis début septembre (genou), viendra mercredi, contre son compatriote Fernando Verdasco (27e).

L'équation est simple pour « Djoko », en pleine renaissance depuis le début de l'été et victorieux coup sur coup de Wimbledon et de l'US Open : il endossera de nouveau le costume de N.1 lundi prochain s'il franchit un tour de plus que Nadal.

- Avec AFP