L'ancienne N.1 mondiale Serena Williams a réussi son retour à Roland-Garros, qu'elle avait manqué l'an passé pour cause de grossesse, en écartant la Tchèque Kristyna Pliskova, 70e mondiale, en deux sets (7-6 [7/4], 6-4) mardi.

L'Américaine aux 23 trophées du Grand Chelem, dont trois à Paris (2002, 2013, 2015) disputait son premier match depuis un peu plus de deux mois et sa défaite d'entrée à Miami.

De retour sur le circuit WTA en mars à Indian Wells, après avoir donné naissance à son premier enfant en septembre, la cadette des soeurs Williams, 36 ans, n'avait joué que quatre rencontres jusqu'ici pour un bilan guère satisfaisant (2 victoires, 2 défaites).

Sous les yeux de son époux, Alexis Ohanian, cofondateur du réseau social Reddit, elle a signé son premier succès en Grand Chelem depuis la finale remportée à Melbourne en 2017. À Paris, il s'agit de sa première victoire depuis la finale perdue en 2016 face à l'Espagnole Garbiñe Muguruza.

«Roland-Garros m'a tellement manqué, la compétition aussi», a dit l'ancienne N.1 mondiale, aujourd'hui 451e, qui bénéficie d'un classement protégé pour participer à Roland-Garros.

«Deux ans sans jouer ici c'est long. Ce n'était pas simple, mais je me suis entraînée dur pour être prête. Je me sens bien et je suis simplement heureuse d'avoir gagné un match ici», a-t-elle ajouté.

Sanglée dans une combinaison noire, avec une ceinture rose, l'Américaine a dû batailler pendant 1h45. Menée 3-0 dans le bris d'égalité, elle a ensuite été brisée dès son premier jeu de service dans la seconde manche (0-2).

Si l'ancienne reine de la WTA n'a pas donné l'impression d'avoir perdu en puissance, elle a semblé rencontrer quelques difficultés dans ses déplacements. Elle a d'ailleurs tout fait pour s'épargner de longs échanges, en tentant de finir les points en deux ou trois coups.

Elle a pu s'appuyer sur son service (13 as pour 7 doubles fautes), même si dans ce registre la Tchèque a fait mieux (15 as, 3 doubles fautes). Pliskova a par ailleurs remporté la bataille des coups gagnants (34 contre 29), mais Serena Williams a commis moins de fautes directes (25 contre 33).

L'essentiel est là pour l'Américaine, qui ne bénéficie pas d'un statut de tête de série, une situation qui a nourri le débat dans la presse outre-Atlantique. Même Ivanka Trump, la fille du président américain, s'en est mêlée.

La marche s'annonce plus haute au deuxième tour face à l'Australienne Ashleigh Barty (17e), qui n'a concédé que quatre jeux à la Russe Natalia Vikhlyantseva (6-3, 6-1).

Sharapova au 2e tour après une grosse frayeur

Maria Sharapova, 30e joueuse mondiale, s'est qualifiée pour le 2e tour de Roland-Garros, non sans une grosse frayeur contre la Néerlandaise Richel Hogenkamp (133e), mardi pour son premier match sur la terre battue parisienne depuis 2015.

La Russe de 31 ans s'est imposée en trois manches 6-1, 4-6, 6-3 en près de deux heures, après avoir été menée 3-0 dans la manche décisive. Au prochain tour, elle affrontera la Croate Dona Vekic (21 ans, 50e mondiale).

Double lauréate du tournoi en 2012 et 2014, Sharapova n'avait plus remis les pieds Porte d'Auteuil depuis 2015: en 2016, elle purgeait sa suspension pour dopage et l'an passé, alors que les organisateurs ne lui avaient pas accordé d'invitation, elle avait renoncé aux qualifications sur blessure.

Mardi, elle a parfaitement débuté son match pour mener 6-1, 3-1, se dirigeant vers un succès facile. Puis la mécanique russe s'est déréglée: moins performante au service, elle a enchaîné les fautes directes (12, pour un total de 29), face à une adversaire qui a bien mieux lu son jeu et l'a poussée à prendre plus de risques.

Hogenkamp s'est alors parfaitement glissée dans la brèche pour remporter la 2e manche et mener 3-0 dans le set décisif. Sharapova, qui a multiplié les «Come on Maria!» entre deux points pour se motiver, a alors retrouvé plus de puissance dans ses coups, et inversé le cours d'un set et d'un match mal embarqués.

«Merci Paris. Je suis incroyablement heureuse d'être de retour sur ces courts et de pouvoir rejouer à Roland-Garros», a commenté une Russe soulagée, interrogée sur le court Suzanne-Lenglen après sa victoire.

Cette année, elle a atteint sur terre battue les quarts de finale à Madrid, éliminée par la Néerlandaise Kiki Bertens, puis les demi-finales à Rome, sortie par la N.1 mondiale, la Roumaine Simona Halep.

Muguruza s'en sort contre Kuznetsova

L'Espagnole Garbine Muguruza, N.3 mondiale, s'est qualifiée pour le 2e tour de Roland-Garros en dominant la Russe Svetlana Kuznetsova (43e) en deux manches 7-6 (7/0), 6-2 mardi, et affrontera la Française Fiona Ferro au prochain tour.

Lauréate du tournoi en 2016, Muguruza a dû batailler près de deux heures, entrecoupées d'une interruption due à la pluie de plus d'une heure, pour venir à bout de Kuznetsova, autre lauréate Porte d'Auteuil, en 2009.

Accrochée dans le premier set et poussée dans un jeu décisif à sens unique remporté sept points à zéro, l'Espagnole de 24 ans a eu moins de difficultés dans la seconde manche, prenant le service de son adversaire à deux reprises et s'imposant sur sa troisième balle de match.

Photo Pascal Rossignol, REUTERS

Garbine Muguruza