Le passé de l'Australien Nick Kyrgios continue de le suivre même s'il lui arrive, comme ce fut le cas lundi sur le court central du Stade Uniprix, de jouer un match de tennis sans faire de vagues.

Après sa victoire sans équivoque, 6-1, 6-2 en 51 minutes contre le Serbe Viktor Troicki en lever de rideau du volet masculin de la Coupe Rogers, un journaliste a demandé à Kyrgios de décrire sa relation avec les médias de son pays et de parler de Bernard Tomic, l'autre méchant garnement du tennis australien.

«Qu'est-ce que j'ai fait au cours des deux derniers mois? Qu'est-ce que j'ai fait?», a lancé Kyrgios, qui avait provoqué une controverse mondiale en 2015 après des propos désobligeants à l'endroit de Stanislas Wawrinka, à Montréal.

Kyrgios a fini par se porter à la défense de Tomic, qui a écopé une amende de 20 000 $ à la suite d'une entrevue après sa défaite aux récents Internationaux de Wimbledon où il avait donné l'impression d'être totalement blasé par son sport.

«Je ne sais pas quoi vous dire, a lancé Kyrgios. J'imagine que nous faisons tous des erreurs. Bernard vit des moments difficiles en ce moment. Il ne sait pas vraiment ce qu'il veut faire. Je respecte ça. Il mérite le droit d'être heureux et de trouver ce qui le rend heureux. Si ce n'est pas le tennis, c'est ainsi.

«Ce n'est pas une mauvaise personne, a-t-il enchaîné. Et au bout du compte, pour être honnête, Bernard et moi avons été les deux meilleurs joueurs de tennis en Australie lors des cinq dernières années. Ce sont les faits. Nous avons fait partie du top-20 et nous avons battu quelques-uns des meilleurs joueurs.»

Contre Troicki, Kyrgios a livré une performance de qualité. Son puissant service lui a permis de réussir huit as et de ne faire face à aucune balle de bris. Il a également gagné 21 points sur 24 après avoir mis sa première balle en jeu et n'a concédé que neuf points sur son service.

Kyrgios a été si dominant qu'il a connu une séquence de 18 points consécutifs, soit les deux derniers de la manche initiale et les 16 premiers du deuxième set.

Pourtant, Kyrgios pensait qu'il aurait pu faire mieux, même s'il est ralenti par des blessures à une épaule et à une hanche. Aussi, il croit qu'il affrontait un rival mal en point.

«Je n'ai pas l'impression d'avoir bien frappé la balle aujourd'hui. Mes services étaient moyens. Et il est loin d'avoir joué son meilleur tennis. Il connaît des moments difficiles, physiquement. Nous sommes tous dans le même bateau. Je lui souhaite tout ce qu'il y a de mieux. C'est un très bon gars et nous sommes de bons amis.»

Duels USA-France

Le programme de l'après-midi a été le théâtre de trois affrontements France-États-Unis et la nation française est sortie victorieuse de deux d'entre eux.

Sur le court central, Gaël Monfils s'est relevé d'un mauvais début de rencontre pour éliminer l'Américain Steve Johnson en trois manches de 2-6, 7-6 (1), 6-1.

«Je pense que le match a changé vers 4-3 au 2e set. J'ai commencé à mettre la balle en terrain, j'ai commencé à mieux bouger, à mieux le gêner. C'est là que j'ai réussi à avoir mes premières occasions et à le faire douter un peu plus. Avant ça, je n'avais pas de confiance et j'avais beaucoup de mal à bouger. Je suis arrivé avec de petites douleurs», a expliqué le Français de 30 ans, qui a bénéficié d'un appui évident du public montréalais.

Monfils s'en est d'ailleurs montré reconnaissant.

«Ça fait du bien parce que je jouais très, très mal au début. Ça m'a permis de me relâcher. Quand c'est comme ça, le public donne une énergie incroyable, et c'était vraiment super.»

Son compatriote Benoit Paire a également eu besoin de trois manches pour éliminer Donald Young, 6-3, 5-7, 6-4, mais Jared Donaldson a empêché le tour du chapeau français en surprenant l'espoir Lucas Pouille, 13e tête de série, 7-6 (5), 7-6 (8).

Ce match s'est joué au service, alors que Donaldson a réussi dix as pendant que Pouille commettait neuf doubles fautes.

Ryan Harrison, un autre Américain, a lui aussi franchi le premier tour, tout comme le vétéran espagnol David Ferrer, le Néerlandais Robin Haase, l'Allemand Mischa Zverev et l'Argentin Diego Schwartzman.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Gaël Monfils