Rafael Nadal a (presque) la voie libre vers un dixième titre à Monte-Carlo. Après l'élimination de Novak Djokovic, l'Espagnol est débarrassé de tous ses rivaux et figure dans le dernier carré avec trois outsiders: Albert Ramos, Lucas Pouille et David Goffin qu'il affrontera samedi.

Après le no 1 mondial Andy Murray et le no 3 Stanislas Wawrinka, battus jeudi, Djokovic (no 2) a chuté à son tour face au Belge Goffin (6-2, 3-6, 7-5), alors que Nadal lui s'en est sorti face au bondissant argentin Diego Schwartzman (6-4, 6-4) en nocturne.

Les précédents duels, ayant duré, le tenant du titre a joué une bonne partie de la rencontre sous les projecteurs, dans des conditions «complètement différentes» de la veille, lorsqu'il avait surclassé le prodige allemand Alexander Zverev (6-1, 6-1) sous un soleil éclatant.

Il y avait «beaucoup de vent», la terre était «lourde» et sa balle giclait moins haut mais le «taureau de Manacor» s'en est sorti en élevant son niveau à la fin du second set alors que Schwartzman avait inversé la tendance (4-2 après avoir été mené 2-0 par Nadal).

«C'était un match difficile, il a vraiment très bien joué», a souligné le Majorquin, «pas surpris» d'affronter lors du prochain tour Goffin - parce que c'est un excellent joueur - qu'il n'a encore jamais rencontré.

Le 13e joueur mondial, qui a signé sa 23e victoire en 2017 (personne n'a fait aussi bien), n'avait pourtant jamais battu l'ancien no 1 lors de leurs cinq précédents duels.

Passé in extremis lors de ses deux matchs précédents, contre le Français Gilles Simon puis l'Espagnol Pablo Carreno, «Djoko» a cette fois-ci calé.

Le blues de «Djoko»

La période de blues, qui avait démarré il y a près d'un an après son premier titre à Roland-Garros, se poursuit. Il n'a plus dépassé les quarts de finale dans un tournoi depuis son titre dans une compétition mineure, à Doha en tout début d'année.

Il y avait pourtant la place contre Goffin qui, après un premier set survolé à la vitesse d'un Rafale, n'a plus plané aux mêmes altitudes. Djokovic a «très bien joué pendant un set et demi», comme il l'a dit lui-même, puis le bras s'est mis à trembler lorsqu'il avait un bris d'avance (4-2) dans la dernière manche.

Au tour précédent, le double lauréat du tournoi (2013, 2015) avait subi aussi le retour de Carreno, mais il avait su tant bien que mal reprendre le dessus. Pas cette fois. Pourquoi le «Djoker», auparavant si redouté, n'arrive plus à tuer les matches? «Il n'y a rien à dire. Juste à se remettre au travail», a répondu, laconique, l'intéressé en conférence de presse, en se plaignant du soleil (ou des projecteurs) qui l'aveuglait.

Goffin lui a savouré: «C'est la meilleure victoire de ma carrière, avec une fin de match excitante et ce long jeu où j'ai eu cinq balles de match... Ça m'ouvre l'appétit, ça me donne évidemment plein de confiance.»

Pouille récidive

Lucas Pouille a lui remporté au forceps son duel contre un autre sud-américain, l'Uruguayen Pablo Cuevas, bourreau de Wawrinka, alors que ce dernier a été à deux points du match (score final: 6-0, 3-6, 7-5).

Il affrontera dans le peau du favori l'Espagnol Albert Ramos, novice à ce niveau. Mais méfiance car le Catalan de 29 ans a atteint les quarts de finale l'an passé à Roland-Garros, avant de remporter son premier titre sur l'ocre de Bastad.

Vendredi, il a ajouté à son tableau de chasse le Croate Marin Cilic, lauréat des Internationaux des États-Unis en 2014, au lendemain de sa «remontada», digne du Barça, son club de foot favori, face à Murray. Et ne savait pas pourquoi il jouait «aussi bien».

Photo Eric Gaillard, Reuters

Novak Djokovic s'est incliné devant David Goffin.