La Ligue nationale de football a eu son «Deflategate», la Coupe Rogers a eu son «Stringgate».

Une mini-controverse a éclaté mercredi à la suite de sévères critiques de la Chinoise Zheng Saisai émises quelques heures après son élimination aux mains de la Québécoise Françoise Abanda mardi soir.

Tout en prenant le temps de féliciter sa jeune rivale pour sa victoire sur le court central du stade Uniprix, Zheng, sur son compte Twitter, a accusé l'équipe de cordeurs de la Coupe Rogers d'avoir manqué de professionnalisme.

Selon Zheng, la pression du cordage de ses deux raquettes était inférieure de dix livres (environ cinq kg) à ce qu'elle avait demandé. Dans son gazouillis, la Chinoise ajoute même que les responsables ont admis leur erreur.

«C'est terrible parce que je ne pouvais respecter mon plan de match, a déclaré Zheng en conférence de presse, après son élimination en double. Je suis arrivée ici de Stanford, j'ai bien joué là-bas. J'ai pris part à deux rencontres de qualification et j'ai eu la chance de jouer un match de premier tour à Montréal. J'étais prête à disputer un bon match, mais si j'avais eu une raquette adéquate, j'aurais pu livrer une meilleure performance. C'est choquant.»

La raquette de Zheng a été manipulée par Simon Greene, l'un des trois cordeurs de l'entreprise Tenniszon et l'un des meilleurs au Canada, selon son propriétaire, Pierre-Alain Dubois.

Celui-ci a reconnu que la tension de la raquette de Zheng, lorsque testée par une machine généralement utilisée en magasin, était inférieure de dix livres à ce que la joueuse avait demandé. Un deuxième test a plus tard donné un résultat inférieur de deux livres aux demandes de Zheng.

Mais selon Dubois, la machine en question ne devrait jamais être utilisée lors d'un tournoi professionnel, à cause de son imprécision.

«Simon est celui qui a manipulé toutes les raquettes de Zheng, et il nous assure qu'il a fait son travail de façon méticuleuse. C'est un cordeur d'expérience et des gens viennent de très loin pour faire corder leur raquette. Nous ne pensons pas qu'il y a eu erreur de notre part, et peut-être que Mme Zheng a réagi sous le coup de l'émotion à cause de sa défaite contre une joueuse qualifiée de 'locale'.

«Nous avons discuté avec Mme Zheng et nous lui avons dit que nous étions désolés de la situation et surtout de l'ampleur de cette histoire sur les réseaux sociaux. Et dans le but d'envoyer un message clair aux joueuses, nous avons remplacé la machine par une autre.»