L'Écossais Andy Murray s'est qualifié pour la troisième fois pour la finale de Wimbledon en surclassant le Tchèque Tomas Berdych, 9e joueur mondial, en trois manches (6-3, 6-3, 6-3) vendredi. Le N.2 mondial, battu par Roger Federer en 2012 puis lauréat du tournoi l'année suivante, retrouvera dimanche le Canadien Milos Raonic (7e), vainqueur plus tôt dans la journée du Suisse en cinq sets.

Alors que Novak Djokovic était attendu en finale, voire Roger Federer, l'édition 2016 de Wimbledon a accouché vendredi d'un épilogue inédit entre un autre des favoris, Andy Murray, et l'outsider Milos Raonic.

Le Canadien Raonic, 7e au classement mondial, a franchi un palier à 25 ans en faisant flancher Federer en cinq sets (6-3, 6-7 (3/7), 4-6, 7-5, 6-3) pour s'offrir une première finale en Grand Chelem.

Après la défaite de Federer, la première en onze demi-finales à Londres, le Britannique Murray (2e) a surclassé le Tchèque Tomas Berdych (9e), balayé en trois sets (6-3, 6-3, 6-3) et moins de deux heures de jeu.

Ce sera la troisième finale à Londres pour Murray (la 11e en Grand Chelem), qui aura donc une occasion de soulever le trophée une deuxième fois, trois ans après son unique sacre.

Djokovic, qui l'a battu en finale de l'Open d'Australie - pour la quatrième fois - puis en finale de Roland-Garros cette saison, ne sera pas là pour faire échouer ses plans. Federer non plus, lui qui l'a toujours dominé en finale des tournois majeurs (trois fois), notamment à Wimbledon en 2012.

L'an dernier, le Suisse avait donné une leçon de tennis en demi-finale à l'Écossais. En l'absence de ses deux encombrants rivaux, c'est peut-être l'occasion ou jamais pour lui de s'imposer de nouveau devant son public.

Mais il lui faudra encore battre Raonic, qui a fait preuve d'une remarquable force mentale pour renverser la situation contre Federer et a fait pleuvoir les aces (23) et les coups gagnants (75). Le Canadien a aussi effacé huit des neuf balles de break que le N.3 mondial s'est procurées.

Federer inquiet pour son genou

Le Suisse en a notamment manqué trois dans le quatrième set. «Ça fait mal, parce que j'étais tellement près (de gagner)», a estimé Federer, qui s'est aussi fait mal au sens propre du terme, au début du dernier acte, en retombant sur le genou gauche après une glissade.

«J'espère que ce n'est pas grave», a dit le septuple lauréat de Wimbledon, déjà opéré de ce genou en février et tourmenté ensuite par son dos, qui l'a obligé à renoncer à Roland-Garros.

«J'espère que les choses iront bien. Je pense que ça va, mais j'en saurai plus demain (samedi) au réveil», a ajouté le Suisse, que l'on ne reverra peut-être pas avant les Jeux de Rio (6-14 août pour le tennis) à moins qu'il ne s'aligne au Masters 1000 de Toronto (25-31 juillet).

A bientôt 35 ans (en août), «RF» n'aura sans doute plus beaucoup d'occasions de soulever un 18e trophée majeur, lui qui en est privé depuis Wimbledon 2012. Mais il compte bien revenir l'année prochaine.

Malgré la perte de l'un de ses «chouchous», le public du «Centre court», où l'on pouvait apercevoir quelques célébrités vendredi (l'acteur Bradley Cooper, l'ancien entraîneur de football Alex Ferguson, le mannequin Heidi Klum...) aura quand même droit à une affiche alléchante.

Souvenirs du Queen's

Le dernier duel Murray-Raonic, lors de la finale du Queen's huit jours avant le début de Wimbledon, n'avait pas déçu. Il avait tourné à l'avantage de l'Ecossais (6-7 (5/7), 6-4, 6-3), mais le Canadien avait mené 3 jeux à 0 dans la deuxième manche après avoir remporté la première avec panache.

Un autre duel se jouera à distance en tribunes entre deux grands noms du tennis, rivaux dans les années 1970-80: Ivan Lendl et John McEnroe, qui conseillent respectivement Murray et Raonic.

McEnroe a remporté à trois reprises Wimbledon (1981, 1983, 1984) mais Lendl, qui y a perdu deux finales (1986 et 1987), jamais. C'est le seul trophée majeur qui manque à son palmarès en tant que joueur.

Le Tchèque l'a tout de même gagné en tant qu'entraîneur de Murray, il y a trois ans, et espère que son poulain lui fera revivre ce bon moment.