L'Allemande Angelique Kerber a privé les soeurs Williams d'une finale en famille à Wimbledon en dominant Venus jeudi, alors que sa cadette Serena a facilement remporté son duel contre la Russe Elena Vesnina plus tôt dans la journée.

Il n'y aura donc pas de finale entre les Américaines, sept ans après celle de 2009 remportée par Serena Williams. Mais l'épilogue féminin de Wimbledon samedi n'en sera pas moins alléchant.

Il aura même une saveur de revanche pour la numéro 1 mondiale qui avait buté en finale des Internationaux d'Australie en début d'année face à Kerber.

À la surprise générale, la gauchère de 28 ans soulevait alors son premier trophée du Grand Chelem et empêchait du même coup Serena de remporter son 22e titre de cette catégorie.

Dans deux jours, la quatrième joueuse mondiale, qui retrouvera la place de numéro 2 lundi, aura encore l'occasion de préserver le record dans l'ère professionnelle de sa compatriote Steffi Graf.

Elle tentera surtout de confirmer son statut de sérieuse rivale de la diva de la WTA. «Je m'épanouis dans le tennis. J'évolue en ce moment à mon meilleur niveau et j'ai la chance d'avoir autour de moi une très bonne équipe», a expliqué Kerber après s'être imposé en deux manches (6-4, 6-4) et moins de 1h15 sur le court central illuminé de soleil.

Serena Williams a quant à elle gagné au pas de course, 6-2, 6-0 en moins de 50 minutes, contre la surprise Elena Vesnina (50e), complètement dépassée par sa puissance, en particulier au service (11 aces).

«Ce n'était pas super facile. C'était au contraire intense pendant tout le match. Il a fallu que je coure et que je travaille dur. Mais j'ai bien servi et je bougeais bien. Le score reflète bien ce que dont je suis capable», a expliqué la numéro 1 mondiale, qui a ainsi enlevé son 303e match en Grand Chelem.

Elle n'est plus qu'à trois longueurs du record féminin, établi par Martina Navratilova (306) et à quatre du record absolu détenu depuis mercredi par Roger Federer, grâce à sa victoire en quart de finale contre le Croate Marin Cilic.

À bientôt 35 ans (le 26 septembre), la reine de la WTA, qui occupe la première place sans interruption depuis le 18 février 2013, jouera surtout sa 28e finale en Grand Chelem, la neuvième à Londres où elle compte six titres (2002, 2003, 2009, 2010, 2012, 2015).

Serena veut éviter un nouvel échec

«Je n'arrive pas à croire que je suis en finale. J'ai perdu les deux autres cette année donc je suis déterminée à remporter celle-ci», a souligné Serena Williams, qui espère enfin débloquer son compteur en Grand Chelem.

Avant de perdre en finale à Roland-Garros, contre l'Espagnole Garbine Muguruza, et donc à Melbourne face à Kerber, elle avait aussi échoué en 2015 aux Internationaux des États-Unis qui devaient représenter l'apothéose de sa carrière.

Elle était alors en lice pour réaliser le Grand Chelem calendaire, c'est à dire remporter les quatre principaux tournois sur une année. Mais le rêve s'était évaporé en demi-finale face à l'Italienne Roberta Vinci.

L'absence de sa soeur Venus en finale ne fera peut-être que doper sa motivation. La doyenne du tournoi a réalisé un beau parcours à 36 ans à Londres où elle s'est invitée dans le dernier carré d'un tournoi majeur pour la première fois depuis 6 ans.

Mais Kerber, solide sur son service et dans les échanges, a su maîtriser la puissance de la quintuple lauréate du tournoi (2000, 2001, 2005, 2007, 2008).

L'essentiel pour Venus est sans doute d'être revenue à un très bon niveau après une longue traversée du désert due au Syndrome de Sjögren, une maladie auto-immune qui provoque de gros coups de fatigue.