L'ancien champion de tennis australo-sud-africain Bob Hewitt, 75 ans, a été reconnu coupable lundi en Afrique du Sud de deux viols et d'une agression sexuelle sur des adolescentes dont il était l'entraîneur dans les années 1980 et 1990.

Plusieurs de ses victimes avaient témoigné depuis début février devant un tribunal de Johannesburg. Le juge de ce tribunal, Bert Bam, a conclu que les preuves à l'encontre du vainqueur de 15 titres du Grand Chelem en double messieurs et double mixtes remontant aux années 1960-70 étaient «accablantes».

«Les trois plaignantes ont des droits. Le temps n'efface pas les crimes. Un coupable ne doit pas resté impuni. La balance de la justice penche contre l'accusé», a-t-il ajouté.

L'ancien joueur de renommée mondiale plaidait non coupable et il a été soutenu par son épouse Delaille durant tout le procès. Celle-ci a témoigné en sa faveur, livrant le portrait d'un hédoniste.

Hewitt est né en Australie à Dubbo mais possède la nationalité sud-africaine, pays où il réside et a vécu pour l'essentiel de sa vie.

Il avait eu droit à une plaque depuis 1992 au Hall of Fame du tennis (Temple de la renommée) de Newport (Rhode Island) aux États-Unis qui a été retirée en 2012. De même toutes les mentions de son nom y ont été effacées à cause du scandale.

Selon le Boston Globe, qui avait révélé l'affaire en août 2011 à travers des témoignages de victimes, près d'une douzaine de femmes en Afrique du Sud et aux États-Unis l'ont accusé d'abus sexuels allant des années 1970 aux années 1990.

Le parquet sud-africain a tenté à l'audience de rajouter un témoignage à charge depuis les États-Unis, mais le juge a estimé que ce n'était pas nécessaire.

Les trois femmes ayant témoigné à l'audience avaient 12 ou 13 ans lorsque Hewitt a abusé d'elles. L'une, Theresa Tolken, a raconté que son entraîneur s'était livré à des attouchements avant de la forcer à lui faire une fellation. Elle avait 12 ans.

Une autre a décrit comment il s'était vanté de vouloir lui faire passer un moment agréable. «Lors d'une leçon particulière, il était d'assez bonne humeur... On parlait tactique, et il m'a sorti +le viol, c'est dans tous les cas agréable et si je te viole, tu te couches et tu t'éclates+», a-t-elle raconté.

«J'ai essayé de le repousser, mais il s'énervait. Je sentais qu'il se frottait de haut en bas derrière moi».