Roger Federer, dans une forme resplendissante, va repartir à l'assaut du sommet mondial lors des Internationaux d'Australie, qui débutent lundi à Melbourne, où il espère gagner du terrain sur le N.1 Novak Djokovic en décrochant un dix-huitième trophée majeur.

La saison passée, le recordman de titres en Grand Chelem n'était pas passé très loin, à 33 ans, d'un retour à la première place, entretenant le suspense jusqu'au premier tour du Masters, le prestigieux tournoi de fin d'année disputé à Londres.

Mais Djokovic, qui l'avait privé d'un nouveau sacre en finale à Wimbledon, n'a pas tremblé, se révélant une nouvelle fois intouchable lors des épreuves disputées à l'intérieur.

Federer, rattrapé par ses problèmes lombaires, n'avait pu défendre ses chances en finale du Tournoi des maîtres en novembre face au «Djoker». Ses soucis au dos ne l'avaient pas empêché d'offrir, aux côtés de son compère Stan Wawrinka, une première Coupe Davis à son pays, en battant la France chez elle une semaine plus tard.

Depuis, le Bâlois, jamais rassasié ni blasé, n'a pas baissé de régime, surfant sur la vague victorieuse de son succès historique en «Coupe du monde de tennis».

Il a ainsi entamé l'année 2015 sur les chapeaux de roue en glanant un 83e tournoi individuel à Brisbane, signant par la même occasion sa millième victoire sur le circuit. Seuls les Américains Jimmy Connors (1253) et Ivan Lendl (1071) ont fait mieux.

Djokovic a de la marge 

Le «Djoker» a lui débuté la saison par une défaite inattendue en quarts à Doha contre le bombardier croate Ivo Karlovic. Le Serbe bénéficie toutefois d'une belle marge d'avance (1530 points) sur son dauphin Federer et il semble improbable qu'il puisse perdre sa couronne aux antipodes.

Pour arriver à ses fins, le Suisse doit en effet s'imposer et espérer un faux pas de son rival avant les huitièmes de finale.

En Grand Chelem, une telle contre-performance n'est plus arrivée à Novak Djokovic depuis l'édition 2009 de Roland-Garros, époque où il n'avait pas encore atteint le niveau cosmique d'aujourd'hui.

Et puis, il reste le grand favori à Melbourne, le «Majeur» qui lui réussit le mieux. Sept fois titré en Grand Chelem, il s'est imposé à quatre reprises en Australie, dont trois d'affilée avant de subir la loi, en quart de finale, de Stan Wawrinka, le lauréat-surprise de l'édition 2014.

Si Djokovic a peu de chance de perdre son trône, une victoire de Federer, que l'on disait sur le déclin en 2013, n'est, elle, pas à exclure tant le Suisse fait de nouveau peur.

À l'entendre, il n'a «jamais été aussi en forme».  «Je suis plus constant et plus fort au service que je ne l'ai jamais été», assure-t-il. Question revers et concentration, le N.2 mondial se sent aussi «meilleur qu'avant».

Nadal dans le flou 

Cela tombe bien pour lui car le tournoi risque de se corser à partir des quarts où plane l'ombre d'Andy Murray. S'il passe ce cap, il pourrait ensuite croiser sa bête noire Rafael Nadal, à condition que l'Espagnol retrouve rapidement de sa superbe.

Enquiquiné par des problèmes de dos puis une opération de l'appendicite qui ont gâché sa fin de saison dernière, le roi de Roland-Garros a raté sa reprise, chutant dès son entrée en lice à Doha contre l'Allemand Michael Berrer.

«Pour mieux jouer, j'ai besoin de passer des heures sur le court et de gagner des matches», souligne le Majorquin, qui affrontera au premier tour le Russe Mikhail Youzhny.

Pour le tenant du titre Wawrinka, récent vainqueur à Chennai, le tableau est dégagé jusqu'en quarts où il pourrait affronter Kei Nishikori ou David Ferrer.

À ce stade, Novak Djokovic retrouverait potentiellement le grand serveur Milos Raonic, qu'il avait humilié en finale à Bercy.