Sylvain Bruneau et l'équipe canadienne de Fed Cup sont en Floride cette semaine pour leur camp de préparation à la saison 2015. En l'absence d'Eugenie Bouchard, la formation canadienne joue la carte de la jeunesse: pas moins de quatre des six joueuses invitées ont moins de 20 ans!

«C'est vrai qu'on assiste à l'arrivée d'une nouvelle génération, a souligné Bruneau. Les retraites de Marie-Ève Pelletier et Stéphanie Dubois, la blessure et la (longue) convalescence d'Aleksandra Wozniak ont ouvert la porte aux plus jeunes.

«Cette semaine, en plus de Sharon Fichman (126e, 24 ans) et de Heidi El Tabakh (181e, 28 ans), il y a Françoise Abanda (17 ans), Carol Zhao (19 ans), Katherine Sebov (15 ans) et Charlotte Robillard-Millette (15 ans). Ces deux dernières sont inscrites à l'Orange Bowl (l'un des plus grands tournois juniors du monde) et viendront nous rejoindre par la suite.»

La plus en vue devrait être Abanda, qui a déjà une saison professionnelle derrière elle malgré son jeune âge et qui a accédé au top 200 (195e). «Ça nous pose d'ailleurs un problème, puisque Françoise est encore soumise aux règles de la WTA qui limitent le nombre de tournois auxquels peuvent participer les joueuses juniors, a expliqué Bruneau. En principe, elle ne pourra jouer qu'un autre tournoi, les Internationaux d'Australie, avant ses 18 ans, en février.

«Françoise risque donc de ne pas avoir joué beaucoup de matchs compétitifs avant la Fed Cup, les 7 et 8 février. On espère qu'elle aura bien fait en Australie, qu'elle aura accédé au tableau principal et qu'elle pourra ensuite faire ses débuts à Québec.»

Bruneau et ses joueuses comptent justement profiter des prochains jours pour un maximum de matchs. «Nous sommes à l'Académie de Chris Evert (à Boca Raton) et les Américaines sont aussi là, a souligné le capitaine canadien. C'est rare qu'on puisse regrouper nos filles, encore plus rare d'avoir une telle concentration de joueuses de fort calibre.»

Bouchard encore incertaine

La formation canadienne sera du Groupe mondial I de la Fed Cup pour la première fois de son histoire, mais elle devra affronter au premier tour la République tchèque, tenante du titre et meilleure équipe du monde.

À l'exception de l'avantage du terrain - le court intérieur du PEPS de l'Université Laval -, tout semble désavantager les Canadiennes, surtout si Eugenie Bouchard n'est pas là. La septième joueuse mondiale n'a toujours pas confirmé qu'elle serait à Québec, et elle a visiblement d'autres priorités en ce moment.

«Eugenie n'a pas encore confirmé l'identité de son prochain entraîneur, et je la comprends de prendre tout son temps pour décider, a expliqué Bruneau. C'est un choix important et difficile, car il s'agit d'une relation de travail très exigeante et il faut être convaincu de pouvoir bien s'entendre avec la personne choisie. Et comme il y a peu de joueuses du calibre d'Eugenie, avec un tel potentiel, les candidats intéressés sont nombreux...»

Le capitaine canadien espère pouvoir miser sur sa joueuse numéro un - qui a remporté tous ses matchs (4-0) en Fed Cup l'an dernier -, mais il comprend ses hésitations. «Nous sommes encore à deux mois du premier tour et bien des choses peuvent arriver d'ici là, a rappelé Bruneau. Ça vaut également pour les Tchèques, qui n'ont pas la même équipe sans Kvitova ou Safarova... On a jusqu'à 10 jours avant la compétition pour annoncer nos formations. C'est ce que nous ferons.»