L'ascension de Milos Raonic au Masters de Paris s'est arrêtée en finale, dimanche, au Palais Paris-Bercy. Le joueur canadien s'est incliné, 6-2 et 6-3, devant la première raquette mondiale, le Serbe Novak Djokovic.

Inégal, Raonic a commis plusieurs fautes directes entre deux coups spectaculaires. Son adversaire était également au sommet de sa forme. «Il a joué du bon tennis. Il a neutralisé mon service avec des retours agressifs et profonds, a commenté Milos Raonic après le match. Il m'a rendu la vie difficile.»

L'Ontarien n'était pas nerveux avant de monter sur le terrain, a-t-il assuré. Il a évité une déconfiture semblable à celle que lui a servie Rafael Nadal en 2013, lors de la finale de la Coupe Rogers, à Montréal. «Sinon, j'aurais été embarrassé de me présenter à cette conférence de presse», a-t-il dit.

«J'ai joué mon meilleur match cette semaine», a dit de son côté Novak Djokovic.

Le défenseur David Luiz, du club de soccer Paris Saint-Germain, a remis au joueur serbe son 47e titre en carrière, mais son premier depuis qu'il est devenu père.

Djokovic profitera de ses journées de congé avant la Finale de l'ATP à Londres pour récupérer et passer du temps avec sa famille.

En dents de scie

Quoi qu'il en dise, Milos Raonic semblait nerveux en début de match. La 10e raquette mondiale a été battue à zéro sur le premier point. Un as de 223  km/h l'a ressaisi, mais Djokovic s'est servi de son principal atout, le retour de service, pour le briser d'entrée de jeu.

Raonic a créé de belles occasions lors des parties, mais il a commis des erreurs quand venait le temps de conclure le point avec un coup gagnant. Après huit minutes de jeu, Djokovic menait 3-0.

Aperçu dans les gradins, un drapeau du Canada. L'arbitre a dû calmer les ardeurs de la foule à plusieurs reprises.

Raonic s'est inscrit au tableau, puis un autre homme s'élançait sur le court central. Il a ensuite obtenu deux chances de briser son adversaire. Djokovic a fini par remporter le point, puis Raonic a gagné le suivant après avoir sauvé trois balles de bris.

Du tennis de finale inégal et enlevant, surtout que le Canadien a eu trois chances de briser son adversaire par la suite et que le Serbe a remonté jusqu'au point à son tour.

Djokovic a demandé l'aide d'un soigneur, et son entraîneur Boris Becker - qui se rongeait les ongles de nervosité - s'est levé de son siège pour surveiller la situation de loin. Le problème semblait venir d'un mollet. Tout est rentré dans l'ordre par la suite, et il a même brisé Raonic.

Le score de 6-2 ne reflète pas le niveau de rivalité qui a opposé les deux joueurs pendant le premier set. Pareil au deuxième set, où Raonic a sauvé deux balles de match sur son service avant que Djokovic l'emporte 6-3, sans trop d'efforts. Au final, Raonic a réussi 9 as, contre des matchs de 21 et 23 en début de semaine. Il a moins bien servi, concède-t-il. Mais étant donné la force des retours de Djokovic, il devait viser les lignes.

Interrogé par un journaliste sur son puissant service - qui lui permet parfois d'empocher pratiquement un set avec ses nombreux as - , il ne craint pas d'être hué par la foule comme l'a été Goran Ivanisevic. «Ç'a m'est égal. Si mon service va bien, je suis heureux. (...) Si je suis capable de faire des as, je vais sourire toute la journée.»

En route pour Londres

Milos Raonic peut se consoler: il est le premier Canadien à se qualifier pour la Finale de l'ATP, à Londres, du 9 au 16 novembre.

Le tournoi, duquel Rafael Nadal sera absent, réunit les huit meilleurs joueurs du circuit. «Ce sera difficile de ne pas avoir de rondes initiales pour me préparer, a-t-il expliqué. Il faut jouer son meilleur tennis dès le premier match. (...) Ce sera nouveau pour moi, mais je suis prêt.»

De son côté, Djokovic veut terminer l'année au premier rang du classement de l'ATP, devant Roger Federer. Le Suisse connaît une fin d'année exceptionnelle après une période difficile. Dans l'esprit de Djokovic, son collègue de 33 ans n'a jamais quitté le sommet des joueurs. «Son âge ne change rien, dit-il. Mais je ne peux pas changer son jeu, donc je vais me concentrer sur le mien.»