Peu d'athlètes québécois ont démontré une plus grande détermination au cours de leur carrière que Stéphanie Dubois. La Lavalloise, qui a disputé le dernier match de sa carrière il y a quelques jours à Québec, donnait toujours le meilleur d'elle-même sur un court de tennis et toutes ses adversaires, même les vedettes du circuit féminin, peuvent témoigner qu'elle vendait très cher sa peau.

À seulement 27 ans, alors qu'elle venait de revenir au jeu après une blessure à un poignet, Stéphanie a jugé qu'il était temps de passer à autre chose. Elle prépare son mariage, l'été prochain dans les Laurentides, rêve de fonder une famille et explore les avenues pour la suite de sa vie professionnelle.

Nous l'avons rencontrée la semaine dernière, dans les gradins déserts du court central, au stade Uniprix.

«Je me souviens encore de la première fois que j'ai joué à la Coupe Rogers, en 2002, alors que je n'avais que 16 ans, a-t-elle raconté. J'avais affronté Alicia Molik, une géante de 6', alors que moi, je mesurais à peine 5'! Mais je m'étais bien battue.»

Avec 10 titres ITF en carrière, des participations à tous les tournois du Grand Chelem - avec des victoires en Australie, à Wimbledon et aux Internationaux des États-Unis -, la chance de représenter le Canada aux Jeux olympiques et en Fed Cup, Stéphanie a été l'une des meilleures joueuses québécoises de l'histoire.

«Les deux dernières saisons n'ont pas été très amusantes, rappelle-t-elle toutefois. Avec des blessures et des résultats en deçà de mes attentes. J'ai été inactive pendant plusieurs mois au début de l'année et j'ai passé du temps en Angleterre [à Londres, chez son fiancé Oliver Sheath]. Ça m'a fait réfléchir.»

Même avec un caractère aussi trempé que celui de Stéphanie, la vie n'est pas facile sur le circuit féminin. «À moins d'être l'une des filles du top 20, les conditions de vie ne sont pas très glamour, explique-t-elle. On joue des tournois dans des petites villes, on loge dans des hôtels ordinaires... Il n'y a que la passion du tennis pour nous motiver à continuer.

«Et ça m'a nourrie longtemps. C'est quand même excitant de gagner un gros match, grisant de signer des autographes après les rencontres. J'ai eu la chance de vivre des expériences extraordinaires, ici au stade Uniprix, à Québec aussi. Je n'oublierai jamais la réaction du public lors de mon dernier match, la longue ovation qu'ils m'ont accordée.

«L'avenir du tennis québécois est assuré»



«J'avais voulu continuer jusqu'à la fin de l'été en pensant justement que je jouerais à Montréal et à Québec. Je n'aurais pu demander mieux. Je suis une fille émotive et j'ai souvent pleuré après avoir perdu. Mais l'autre soir, après mon dernier match, ce n'était pas la défaite qui me faisait pleurer!»

Dubois, qui était encore 87e mondiale en 2012, croit que le moment est bien choisi pour laisser la place aux jeunes. «Tennis Canada a beaucoup investi dans le développement des jeunes. J'en ai profité à mon époque et ce sont d'autres qui le font aujourd'hui. Avec Eugenie Bouchard, Françoise Abanda et d'autres qui poussent derrière, l'avenir du tennis québécois est assuré.

«Je suis fière de ce que j'ai accompli, fière de l'avoir toujours fait en restant fidèle aux valeurs et aux gens qui croyaient en moi. Aujourd'hui, je suis prête pour la suite de ma vie.»

Quelques victoire marquantes

> Kveta Peschke (26e mondiale, Tchèque), au 1er tour du tournoi de Pittsburgh en 2005

> Kim Clijsters (2e mondiale, Belge), au 2e tour de la Coupe Rogers de 2006

> Maria Kirilenko (20e mondiale, Russe), au 2e tour de la Coupe Rogers de 2008