Milos Raonic aura bien du mal à se remettre de la défaite de 6-4, 6-7 (4), 7-6 (6), 4-7 et 4-6 que lui a infligée Kei Nishikori dans la nuit new-yorkaise. Le Canadien, sixième joueur mondial, avait fait de ces Internationaux des États-Unis un test de ses progrès, et il l'a malheureusement raté.

Après un départ parfaitement maîtrisé, Raonic s'est lentement éteint, ne gardant à la fin que ses gros services pour faire illusion et prolonger le match jusqu'à cinq manches. La fatigue y a joué un rôle important, certes, mais Nishikori était lui aussi épuisé et il avait à composer avec un pied droit amoché.

Les spécialistes étaient d'ailleurs sévères envers Raonic, hier, dans les coulisses des Internationaux. Brad Gilbert, qui était au bord du court, a noté: «C'est une victoire "signature" pour Nishikori, et une défaite très significative pour Raonic. Kei n'a jamais cessé de contrôler le rythme du jeu, et c'est lui qui a remporté la grande majorité des échanges de plus de trois coups.

«Milos, lui, a semblé cesser de jouer à partir de la quatrième manche. Il s'est accroché avec ses services, mais il a semblé oublier tous les progrès qu'il avait réalisés depuis Wimbledon.»

L'Australien Darren Cahill, lui aussi entraîneur et analyste à la télévision, a insisté: «C'est peut-être déjà le signe que Raonic a plafonné. Tous ses efforts pour varier son jeu auraient dû donner des résultats dans ce match plus que dans tous les autres auparavant, et il n'en a rien été. Bien au contraire.»

Le Canadien était visiblement déçu après le match, mais pas découragé. On reproche souvent au colosse de 6'5 son manque d'émotions sur les courts, et il n'est guère différent en conférence de presse. Cela en amène certains à douter de son intensité, de sa rage de vaincre.

Martin Laurendeau, capitaine de l'équipe canadienne de Coupe Davis, assure que son pilier est au contraire très motivé. «Il l'a souvent démontré en menant le Canada à la victoire dans des matchs très difficiles, a-t-il rappelé. Milos est toujours très concentré sur ce qu'il doit faire sur un court, et c'est aussi une forme d'intensité.»

Raonic sera d'ailleurs le meneur de l'équipe canadienne, du 12 au 14 septembre en Coupe Davis. Et curieusement, même si les Canadiens sont largement favoris contre une équipe colombienne plus habituée à la terre battue, le sixième joueur mondial portera un peu la pression de cette rencontre.

Et ce sera intéressant de voir comment il aura digéré la défaite.