Il fut une époque où les affrontements entre Serena et Venus Williams étaient presque devenus routiniers. Les deux soeurs ont été opposées neuf fois en 2008 et 2009.

Mais une seule petite fois, depuis avril 2013, un match remporté 6-2 et 6-1 par Serena.

Montréal, qui accueille Venus pour la première fois de sa carrière alors que Serena en est à sa seconde visite, aura la chance d'assister aujourd'hui au deuxième duel seulement des soeurs au cours des cinq dernières années. Sera-ce leur dernier?

Les deux soeurs ont cependant eu à se battre âprement vendredi après-midi pour mériter le droit de s'affronter.

Serena, première au monde, a mis 2 h 41 à vaincre Caroline Wozniacki par 4-6, 7-5 et 7-5, tandis que Venus a battu difficilement l'Espagnole Carla Suárez Navarro 4-6, 6-2 et 6-3 en 2 h 12...

« Je n'aime pas beaucoup l'affronter, elle est tellement forte!, a déclaré Venus, 26e au monde, après sa victoire. Je ne sais pas si nous irons souper ensemble en soirée. J'irai probablement casser ses raquettes (rires). Mais en fin de compte, peu importe ce qui arrivera, il y aura une Williams en finale! »

Serena n'est pas très friande, elle non plus, de ces matchs familiaux, même si la rencontre de demain fera certainement le délice des amateurs de tennis de Montréal.

« Je n'aime pas jouer contre elle, c'est sûr! J'ai perdu contre elle plus que contre toute autre joueuse au cours de ma carrière, alors... Ce n'est vraiment pas un match amusant! Sérieusement, elle joue bien. Elle a un très bon service et elle ramène toutes les balles. Elle a un excellent revers et elle fait des points gagnants avec son coup droit. Elle fait tout bien, elle n'est pas une adversaire à souhaiter à qui que ce soit! »

Venus renvoie évidemment les fleurs à sa soeur. « Je devrai bien jouer. Il n'y a pas de secret ou de science infuse. Toutes celles qui l'ont battue ont disputé le match de leur vie. J'aimerais m'imaginer que je n'aurai pas à jouer le match de ma vie. C'est évidemment plus excitant de s'affronter en finale. La demi-finale demeure quand même plus intéressante que la première ou la deuxième ronde, mais la finale demeure un moment magique. »

Des matchs éreintants

Il faudra voir laquelle des deux saura le mieux récupérer de son match de vendredi. La rencontre entre Serena et Caroline Wozniacki aurait très bien pu constituer une finale en soi. Serena Williams et Wozniacki sont deux des quatre joueuses les plus titrées sur le circuit avec Venus Williams et Maria Sharapova; Serena occupe le premier rang mondial tandis que Wozniacki a déjà été première, et les deux ont déjà emporté à la Coupe Rogers.

« Je ne suis pas surprise d'avoir eu une telle opposition, car elle a été numéro 1 mondiale auparavant, a dit Serena en conférence de presse. C'était difficile, car elle joue très bien, elle est très forte dans la tête. Elle fait tout très bien. Elle est très rapide, elle renvoie presque toutes les balles, elle vous oblige à toujours frapper un coup de plus. Aujourd'hui, elle a fait très peu d'erreurs. Pour ma part, je faisais beaucoup de fautes directes d'une manière générale. Je me suis dit simplement que je devais continuer à me battre, rester dans le match. »

Serena a manqué de constance, mais a su réussir les gros coups dans les moments opportuns, notamment au service. Elle a d'ailleurs réussi 15 as.

« Ce sont surtout des petites choses qui ont fait la différence, a déclaré Wozniacki, l'ex-compagne du golfeur Rory McIlroy. Elle a sorti quelques bons services au moment opportun. Je ne sais pas combien d'as elle a réussis, mais il y en a eu quelques-uns! Le match aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre. J'avais un break au deuxième set et je n'ai pas réussi à tenir mon service. Elle gagné à la fin. Mais j'ai tout donné, même si cela n'a pas suffi aujourd'hui. »

Caroline défend son amie Serena

Caroline Wozniacki a sorti ses griffes vendredi lorsqu'une collègue lui a demandé de relater les états d'âme de sa grande amie Serena Williams compte tenu de ses insuccès lors des tournois du Grand Chelem en 2014.

« Vous devriez plutôt lui poser la question à elle. Je n'ai pas à relater des conversations privées. Mais pour être franche, je crois que les médias exagèrent toujours. Elle est la numéro un mondiale après tout. Elle doit sûrement faire quelque chose de bien. Elle n'a pas gagné de grand chelem cette année, mais elle en compte 17 à son actif. Je suis convaincue qu'elle en gagnera un autre. C'est la nature du sport. Chaque athlète vit des hauts et des bas. Et je parle en général, pas seulement de Serena. Il y a des moments où un athlète se sent invincible, et d'autres où il en arrache un peu. C'est difficile de toujours être au sommet. »