Venus Williams, 34 ans, n'avait jamais visité Montréal en 20 ans de carrière. Sa soeur Serena, 32 ans, en est cette semaine à une première présence en 14 ans.

Que c'est dommage. À les voir jouer ainsi depuis le début de la semaine à la Coupe Rogers, on ose à peine imaginer à quel point elles auraient illuminé le stade Uniprix au fil des ans.

Avec l'élimination de la favorite locale Eugenie Bouchard, les deux Williams volent littéralement le spectacle depuis quelques jours et elles pourraient néanmoins offrir au public montréalais un événement rare: une confrontation familiale en demi-finale!

Les deux ont atteint les quarts de finale de la Coupe Rogers, hier, et sont à une victoire de se retrouver sur le même court pour la deuxième fois seulement depuis 2009.

Serena, première joueuse mondiale, l'a emporté 7-5 et 6-4 contre Lucie Safarova, 17e au monde, demi-finaliste à Wimbledon.

Venus, 26e au monde, a battu la sixième favorite, Angelique Kerber, 6-3, 3-6 et 6-4 dans l'un des meilleurs matchs du tournoi jusqu'ici, sinon le meilleur. La foule a réservé aux deux joueuses une ovation monstre après le match.

L'aînée des Williams, aux prises avec le syndrome de Sjögren qui attaque sa réserve d'énergie, semblait encore essoufflée après son extraordinaire prestation. «J'ai souvent perdu ce type de rencontre serrée ces dernières années. Pour une fois, ce fut mon tour...»

Venus sait évidemment très bien qu'elle s'approche d'un match contre sa soeur. «Je suis passée proche la semaine dernière à Sanford. J'espère que nous pourrons gagner toutes les deux demain (aujourd'hui). Ce n'est pas facile de s'affronter toutes les deux. Le calibre est tellement élevé, il y a tellement de profondeur qu'il faut vraiment jouer au tennis de haut niveau contre toutes nos adversaires.»

Serena a eu un match difficile elle aussi. «Je trouve que j'ai très bien servi, a mentionné Serena après sa victoire. Je devais bien servir aujourd'hui, car elle a fait de superbes retours sur mes services. C'est vraiment bizarre. Quand je pense que je sens bien mon service, j'ai tendance à ne pas bien servir, justement. C'est comme si je sers bien en match quand je ne sers pas bien à l'entraînement. Si je fais des aces en entraînement, alors je n'arrive pas à servir en match. Je ne me l'explique pas, je suis encore en train de chercher à comprendre.»

Sinon, l'Américaine, gagnante du tournoi à Sanford la semaine précédente, semblait plutôt satisfaite de son jeu dans l'ensemble.

«Nous n'avons pas eu d'échanges vraiment longs. Nous faisions toutes les deux beaucoup de points gagnants ou d'aces. C'était donc difficile de trouver un bon rythme. Mais j'ai bien joué aujourd'hui. Hier, j'avais bien joué, mais aujourd'hui, j'ai très bien joué. Je n'étais peut-être dans une forme magnifique, mais j'ai très bien servi et c'est pour cela que j'ai gagné.»

Kerber était sur une belle lancée. Elle a atteint la finale à Sanford la semaine dernière, battue par la soeur de Venus, atteint les quarts à Wimbledon et la finale du tournoi d'Eastbourne.

Avant de rêver à un duel entre les deux soeurs, Serena affrontera Caroline Wozniacki, onzième favorite, et Venus l'Espagnole Carla Suarez Navarro, quatorzième favorite et tombeuse de Maria Sharapova.

Pendant ce temps, à l'autre extrémité du tableau, le champ s'ouvre pour la huitième favorite Victoria Arazenka, qui a vu tomber Petra Kvitova, deuxième favorite, et Jelena Jankovic, semée septième. Jankovic a perdu 7-6, 2-6 et 7-5 contre l'Américaine Coco Vandeweghe, une qualifiée, tandis que Kvitova a subi la défaite contre la Russe Ekaterina Makarova, 19e au monde.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Venus Williams