Ce n'est pas encore cette année que Maria Sharapova va ajouter la Coupe Rogers à son palmarès. Comme Eugenie Bouchard, la grande Maria n'avait pas joué un match depuis son élimination au quatrième tour à Wimbledon. Et même si elle a été l'une des plus acharnées cette semaine à l'entraînement, la Russe n'a pas été en mesure de vaincre la coriace Espagnole Carla Suárez Navarro, hier après-midi entre les averses.

Battue 2-6, 6-4, 2-6, Sharapova a expliqué: «Elle a très bien amorcé le match et, tirant de l'arrière, je n'ai jamais été en mesure de trouver mon rythme. Elle aime jouer très loin au fond du terrain, plusieurs mètres derrière la ligne, et peut couvrir beaucoup de terrain. Aujourd'hui, je n'ai pas été en mesure de placer mon jeu et elle a pu retourner beaucoup de balles.»

La quatrième favorite, championne à Roland Garros cet été - son cinquième titre majeur -, a éprouvé beaucoup de difficultés au service, cédant neuf bris au cours du match. «Mon jeu n'est visiblement pas encore à point; mon service, bien sûr, mais aussi d'autres coups.

«Nous amorçons la partie de la saison sur surface dure et l'objectif est d'être au sommet de sa forme à l'Omnium des États-Unis, dans quelques semaines. Si j'avais abordé ce match en pensant que j'avais bien fait, que j'avais offert mon meilleur jeu et que j'aurais perdu, ce serait plus décevant.

«Mais je sais que j'ai encore beaucoup de travail à faire et que j'ai encore du temps devant moi avant d'arriver à New York...»

Sharapova n'a pas connu beaucoup de succès à Montréal, avec plusieurs blessures et forfaits, mais elle a assuré qu'elle espérait revenir dans la métropole. «J'aimerais beaucoup [être là en 2016]. Je n'ai eu que de courtes présences ici et j'aimerais me donner une autre chance de bien faire.

«C'est impressionnant de voir un public aussi nombreux en début de semaine. Ailleurs, les billets sont vendus pour les finales et les demi-finales, mais quand on voit un public nombreux et enthousiaste au début de la semaine, c'est que ce sont de vrais amateurs de tennis. Pour nous, les joueuses, c'est très significatif.»

De son côté, Suárez Navarro se réjouissait évidemment de sa victoire, sa troisième de la saison contre une joueuse du top 10. Celle qui est actuellement la joueuse la mieux classée avec un revers à une main a souligné sa concentration.

«Dans ces conditions, avec un match souvent interrompu contre une joueuse de son calibre, c'est important de rester bien forte mentalement. Ça s'est un peu gâché pour moi en deuxième manche, mais ma concentration est revenue en troisième et j'ai pu m'imposer.»

Ce sera la première présence de Suárez Navarro en quart de finale pour sa quatrième participation à la Coupe Rogers. La joueuse de 25 ans préfère la terre battue, comme la plupart des Espagnoles, mais elle a aussi atteint les quarts de finale de l'Omnium des États-Unis en 2013.

Ses prochaines rivales devront se méfier d'elle.

Wozniacki n'a pas lésiné!

Un seul match a pu se dérouler sans interruption en début de journée, la Danoise Caroline Wozniacki réglant le cas de Shelby Rogers - la tombeuse d'Eugenie Bouchard - en deux manches rapides de 6-1, 6-0.

«Je me sentais vraiment bien sur le court, très confiante, a expliqué la gagnante. J'ai vraiment très bien servi, bien retourné aussi. Elle [Rogers] est une adversaire difficile, avec des coups puissants qui peuvent surprendre, mais j'ai réussi à les neutraliser et à imposer mon plan de match.»

Wozniacki est visiblement à l'aise au stade Uniprix. Elle a gagné le tournoi en 2010, avant de tomber en demi-finale en 2012 contre l'éventuelle championne Petra Kvitova. Par contre, elle n'a jamais remporté un match en quatre présences à Toronto...

«Je ne sais pas trop pourquoi, a-t-elle souligné. J'aime bien la surface ici, j'ai d'ailleurs connu du succès dans les autres tournois de la série du US Open, qui sont disputés sur des surfaces semblables. Je m'y sens comme chez moi.

«Et j'ai beaucoup travaillé récemment sur mon service, sur mes retours. Vraiment beaucoup! Et à force de répéter les mouvements, ils deviennent automatiques, comme si on était dans une zone. Depuis le début de la semaine, je joue avec beaucoup de confiance et j'ai l'impression que je peux laisser partir mes coups chaque fois que j'en ai besoin.»

La joueuse de 23 ans affrontera en quart de finale sa bonne amie Serena Williams. «Je ne suis pas surprise par son retour en forme, a-t-elle souligné. Serena, c'est Serena! Elle est une joueuse incroyable avec tant de titres majeurs. Elle est encore la reine des courts.

«Elle a beaucoup d'expérience, un gros service et frappe la balle très tôt, de sorte qu'on n'a pas beaucoup de temps pour se préparer. Je devrai tenter de la faire bouger, essayer d'ouvrir le court aussi. Et je devrai très bien servir moi aussi, car ses retours sont redoutables.»

L'électricité revient... la pluie aussi!

Tout était finalement rentré dans l'ordre, hier, au stade Uniprix, des employés d'Hydro-Québec ayant terminé dans la nuit la transition du service d'urgence (trois méga-génératrices) au service régulier d'électricité. C'est toutefois la pluie qui a fait des siennes, trois petites averses retardant le programme de l'après-midi de deux bonnes heures, ce qui a entraîné une gestion délicate des spectateurs du court central entre les deux séances de la journée.