Venus Williams n'affectionne pas les matchs trop longs.

Alors que sa soeur Serena poursuit sa domination parfois outrageuse sur le tennis féminin, Venus joue depuis plusieurs années en dépit du syndrome de Sjögren, qui gruge sa réserve d'énergie.

À sa première visite en carrière à Montréal, l'aînée des Williams, âgée de 34 ans, semblait voguer vers une victoire aisée, hier, au premier tour de la Coupe Rogers, mais la Russe Anastasia Pavlyuchenkova ne lui a pas facilité la tâche.

Elle l'a finalement emporté, 6-1, 3-6 et 6-2, aux dépens de la 24e joueuse mondiale.

L'Américaine était de bonne humeur après sa victoire - nettement plus affable, sympathique et enjouée que sa cadette.

«Avec ma condition, j'aimerais croire que chaque jour sera une journée extraordinaire. Si ce n'est pas le cas, j'espère que ça sera le suivant. J'ai des problèmes [de santé], je vis de meilleures journées que d'autres, mais je dois composer avec ma situation, et je ne pourrais me sentir mieux à l'heure actuelle!»

Venus a annoncé en 2011 qu'elle souffrait du syndrome de Sjögren, une maladie auto-immune incurable qui provoque de brutales baisses d'énergie. Cette maladie touche 4 millions d'Américains, des femmes dans une proportion de 90%.

Après avoir dominé avec sa soeur la scène du tennis mondial entre 1998 et 2002, Venus a amorcé sa lente chute, pour finalement glisser au 103e rang en 2010.

Mais une diète rigoureuse - elle est devenue végétalienne - et de nouvelles habitudes de vie draconiennes lui ont permis de remonter vers les sommets. Elle occupait le 49e rang mondial l'an dernier, et est actuellement en 26e place.

Elle a même remporté le tournoi de Dubaï en février, éliminant au passage Caroline Wozniacki, Ana Ivanovic et Alizé Cornet.

«Ne pas être en mesure de m'entraîner comme avant, la vitesse, l'agilité, a nui à mon jeu, a-t-elle déclaré plus tôt cette année. Et c'est dur de se motiver quand on ne se sent pas bien. J'ai dû m'ajuster et je le vois comme un défi, car dans ma vie, rien ne m'a jamais battue.»

Au prochain tour, Venus affrontera Yulia Putintseva, une joueuse issue des qualifications qui vient de vaincre la 12e favorite, Flavia Pennetta.

«Je ne l'ai jamais affrontée, mais les joueuses qui ont eu à traverser les rondes de qualifications peuvent ainsi se créer un rythme avant les autres, et si elle vient de battre Pennetta, une joueuse puissante, je devrai m'en méfier.»

Dans un monde idéal pour la famille Williams, Venus pourrait affronter sa soeur en demi-finale. «J'adorerais jouer contre elle. C'est passé proche à Sanford, mais j'ai perdu avant.»

Venus entend aussi profiter de Montréal. «Je ne peux pas croire que je ne suis jamais venue ici. Et me voilà enfin, 20 ans après mes débuts chez les professionnels...»