Novak Djokovic a toujours su que son tennis était suffisamment solide pour ajouter des titres du Grand Chelem à son palmarès. Le problème était davantage mental.

Et après avoir été incapable de convertir une balle de match contre Roger Federer au quatrième set de la finale de Wimbledon et contraint de jouer un cinquième set avoir perdu cinq jeux d'affilée, Djokovic a quitté le court pour aller aux toilettes. Il en a donc profité pour se donner un mot d'encouragement.

Ce que Djokovic avait alors besoin, a-t-il expliqué lundi, c'était un «signe positif d'encouragement», une façon de faire face à la «déception qui transporte avec elle la peur, le doute et tous ces démons intérieurs.»

Et ça a fonctionné.

«Mes convictions ont réussi à surpasser mes doutes en ce moment», a-t-il dit, «et j'ai réussi à franchir la dernière étape et à remporter le trophée.»

La victoire de Djokovic - 6-7 (7), 6-4, 7-6 (4), 5-7, 6-4 - aux dépens de Federer, dimanche, a permis au Serbe de 27 ans de remporter un deuxième titre à Wimbledon et son septième titre majeur, égalant les palmarès de John McEnroe et Mats Wilander. Elle lui a aussi permis de renouer avec le premier rang mondial après un hiatus de neuf mois.

Ce qu'il a surtout réussi, plus important encore pour l'avenir, c'est de retrouver sa confiance en lui.

Avant dimanche, Djokovic avait perdu trois finales d'affilée dans des tournois majeurs, et cinq de ses six dernières. Cela comprend une défaite contre Andy Murray à Wimbledon il y a un an, et un revers face à Rafael Nadal aux Internationaux de France le mois dernier.

À un âge où il est censé être au sommet de sa carrière, Djokovic a passé un an et demi sans gagner un tournoi du Grand Chelem, le genre de disette qui peut compliquer sa tâche dans sa quête de rejoindre Federer, vainqueur de 17 tournois du Grand Chelem, et Nadal, lauréat de 14 titres.

Mais ce que Djokovic voulait vraiment éviter, c'était de devenir le quatrième homme de l'ère moderne, qui remonte à 1968, à perdre quatre finales du Grand Chelem d'affilée.

Alors que la saison se déplace sur surface dure en vue des Internationaux des États-Unis, qui commencent fin août, Djokovic peut de nouveau affronter ses défis sur le court avec lucidité. Il se dit mentalement mieux préparé que jamais, et il en attribue une partie du mérite à Boris Becker, triple champion à Wimbledon qui s'est joint à son personnel d'entraîneurs au début de cette saison.

Plus que toutes les améliorations tactiques, Becker a été embauché pour aider Djokovic à composer avec l'enjeu des grands matchs.

«C'est de ça que nous avons le plus parlé. Nous avons essayé de me préparer psychologiquement à mieux réagir dans les moments critiques sur le court. Et il y en a eu plusieurs hier. Nous nous sommes poussés à la limite. Nous avons tous les deux joué du grand tennis, a précisé Djokovic. Et avoir Boris dans mon camp a certainement été utile.»

Contre Federer, Djokovic a été moins fébrile que d'habitude et il a révélé que c'était la conséquence d'une décision délibérée de garder ses émotions sous contrôle, en partie pour ne pas laisser son adversaire voir des signes de frustration.

Questionné sur un conseil en particulier que Becker lui a adressé, Djokovic a répliqué: «Il m'a dit qu'il sait que j'ai le jeu pour gagner ce tournoi, et qu'il me suffit de tenir bon, peu importe ce qui se passe sur le court.»

À l'extérieur des courts, tout va pour le mieux pour Djokovic.

Il est sur le point de se marier, sa fiancée est enceinte et ils attendent leur premier enfant plus tard cette année.