Billie Jean King croit que les finalistes de Wimbledon, Petra Kvitova et Eugenie Bouchard, témoignent d'une effervescence qui ne s'était pas vue dans le tennis féminin depuis des décennies.

King est bien au fait de la situation. Après tout, elle a contribué à la naissance de la «Women's Tennis Association» (WTA) il y a plus de 40 ans.

Kvitova, qui est âgée de 24 ans, a remporté le titre à Wimbledon en 2011. Elle sera confrontée à Bouchard, qui disputera sa première - et la première du Canada - finale d'un tournoi du Grand Chelem samedi.

Elles sont issues d'une génération de joueuses plus puissantes, et mieux entraînées, qui ont «comblé l'écart au niveau de la puissance et du respect de la hiérarchie» avec celles qui sont plus expérimentées, a dit King lors d'une conférence de presse en marge du tournoi de Wimbledon.

La finale de samedi est la première entre deux joueuses nées dans les années 1990. Kvitova est la seule femme née dans cette décennie à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem - à Londres en 2011 -, tandis que Bouchard est devenue la quatrième issue des années 1990 à atteindre la finale d'un tournoi majeur.  Les autres sont la finaliste des Internationaux de France Simona Halep (qui a perdu contre Bouchard en demi-finales) et l'ex-no 1 mondiale Caroline Wozniacki, finaliste des Internationaux des États-Unis en 2009.

«Elles les ont de toute évidence rattrapées, a commenté King. D'un point de vue général, les femmes ont plus de confiance, Serena (Williams) n'est plus dans une classe à part, elle est un peu plus vulnérable.

«Les hommes ont leur «top-4'. Il y a aujourd'hui de nombreuses jeunes femmes qui frappent à la porte. Elles aiment se retrouver sous les feux de la rampe.»

Bouchard est la seule dame qui a atteint les demi-finales de chacun des trois tournois du Grand Chelem cette saison, et elle a maintenant franchi une autre étape. Elle a reçu l'appui de son pays, des premiers ministres et des maires, ainsi que de l'acteur Jim Parsons, de la célèbre série télé The Big Bang Theory. Elle a terminé l'année 2013 au 32e échelon mondial, et elle devrait se hisser au septième rang - le meilleur classement d'une joueuse canadienne - après avoir atteint la finale.

La Québécoise, âgée de 20 ans, pourrait devenir la plus jeune championne d'un tournoi du Grand Chelem depuis Maria Sharapova, victorieuse à Wimbledon à l'âge de 17 ans en 2004.

Kvitova et Bouchard n'ont croisé le fer qu'une seule fois en carrière. Elles s'étaient affrontées sur la surface dure de Toronto, et la Tchèque l'avait facilement emporté 6-3, 6-2.

«Bouchard joue très bien. Elle se déplace très bien sur le court. Elle se trouve souvent près de la ligne de fond. Je crois qu'elle présente un style de jeu semblable au mien. Je l'ai battue pour la première fois l'an dernier, mais ça fait très longtemps. Ce sera complètement différent. Je devrai vraiment me concentrer sur chacun des aspects de mon jeu, afin de la bousculer.»

La jeune femme originaire de Westmount voue un respect mutuel envers Kvitova, et estime que les points se dérouleront très rapidement samedi.

«Elles possèdent de nombreux coups de qualité qui sont très puissants comparativement à ceux des filles que j'ai affrontées jusqu'ici dans le tournoi. Je crois qu'elle va tenter d'attaquer, mais je vais essayer de faire la même chose. Je crois que nous allons tenter d'appliquer de la pression l'une sur l'autre. Ce sera important de bien entamer les points au service et au retour. Ce seront les premiers coups qui détermineront l'issue de la rencontre.»