Pour la quinzième fois de suite, Maria Sharapova n'a pas trouvé la solution pour battre Serena Williams, jeudi en demi-finale du tournoi WTA de Miami.

Qu'elle est loin, l'insouciance de ses 17 ans qui avait permis à Sharapova de battre Serena Williams coup sur coup en finale de Wimbledon puis du Masters.

C'était en 2004 et Sharapova menait alors deux victoires à une au bilan de leurs confrontations.

Presque dix ans plus tard, Williams a enregistré jeudi sa 16e victoire contre la Russe, la 15e consécutive, la 10e en deux sets, sur le score de 6-4, 6-3 et en 1 h 37 minutes.

Pourtant par deux fois, la Russe a pris le service de l'Américaine pour mener 4-1 dans le premier set, puis 2-0 dans la seconde manche.

«J'ai très bien débuté et elle a réussi à revenir grâce à son service. Pareil dans le deuxième set, je menais 2-0, 40-15, j'aurais dû remporter ce jeu important. Après, je n'étais plus dans le match», a reconnu Sharapova.

Par deux fois en effet, l'ancienne N.1 mondiale a perdu aussitôt son avantage et s'est fait déborder par sa rivale.

Dans la première manche, Williams, 32 ans, a été menée 4-1 avant de remporter cinq jeux de suite pour empocher le set en 48 minutes.

Sharapova 'apprend' 

À la différence de Williams, Sharapova ne peut s'appuyer sur un puissant service (aucun ace contre 9 à l'Américaine).

Cela lui a cruellement fait défaut dans le second set où elle a cédé à la fébrilité au plus mauvais moment, comme sur cette double faute qui a permis à Williams de la débreaker.

Symbole de son impuissance, alors qu'elle était au service, elle a perdu le dernier jeu sur trois fautes directes consécutives qui portaient son total à 24.

C'est bien trop élevé pour inquiéter une Williams qui monte en puissance depuis le début du tournoi, qu'elle a déjà remporté à six reprises.

«Malgré mon bilan contre elle, j'ai hâte de l'affronter à nouveau, car on apprend beaucoup de choses (...) C'est une championne incroyable, son tennis et son palmarès parlent d'eux-mêmes, mais je n'ai rien à perdre contre elle, je n'ai pas plus de pression», a insisté Sharapova, balayant tout complexe d'infériorité.

Williams a récusé toute idée d'avantage psychologique: «Quand j'entre sur le court, je joue pour gagner, mais si je devais perdre contre elle, cela ne serait pas la fin du monde».

Neuf jeux perdus par Nadal 

Les deux joueuses, qui s'étaient chamaillées l'été dernier sur fond de déclarations sur leurs conjoints respectifs, affirmaient s'être rabibochées: difficile à croire, à voir comment elles se sont saluées sans chaleur à l'issue du match.

Samedi, pour sa neuvième finale sur l'île de Key Biscayne, Williams sera opposée soit à la Chinoise Li Na, tête de série N.2, soit à la Slovaque Dominika Cibulkova, 11e mondiale, opposées jeudi en début de soirée.

«Honnêtement, je ne pensais pas me retrouver en finale après mes premiers matches ici, je me sens mieux mais il y a encore une grosse marge d'amélioration», a-t-elle prévenu.

Dans le tournoi masculin, après l'élimination surprise de Roger Federer par Kei Nishikori mercredi soir, deux autres ambitieux vont passer au révélateur de joueurs bien plus établis.

L'Ukrainien Alexandr Dolgopolov, qui a déjà battu trois joueurs du top 10 en 2014, affronte le Tchèque Tomas Berdych, tête de série N.7.

Le Canadien Milos Raonic a une tâche encore plus ardue face au N.1 mondial Rafael Nadal. L'Espagnol, qui ne s'est jamais imposé à Miami, s'est hissé en quart de finale en n'ayant perdu que neuf jeux en trois matches!