Il n'y a pas eu de miracle dimanche à Belgrade, alors que les Serbes ont logiquement remporté les deux derniers matchs de la demi-finale de la Coupe Davis qui les opposaient aux coriaces Canadiens.

Obligés de gagner alors que leur équipe tirait de l'arrière 1-2, le numéro un mondial Novak Djokovic et son compatriote Janko Tipsarevic (un ancien du top 10) ont respectivement battu Milos Raonic et Vasek Pospisil. Les jeunes Canadiens n'ont fait illusion qu'en début de match, mais ils peuvent néanmoins être fiers d'avoir poussé leurs rivaux à la limite de cette rencontre.

«Il n'y a pas de mot pour décrire ce que nous avons vécu cette saison», a raconté le capitaine Martin Laurendeau, encore très ému, quelques heures après la conclusion des matchs, en entrevue téléphonique.

«Nous venons de vivre une épopée historique! Au début de l'année, notre objectif était simplement de remporter une rencontre de Groupe mondial, cette saison ou la prochaine... Et voilà que nous en avons gagné deux et que nous avons atteint la demi-finale!

«Nous sommes certes déçus de perdre alors que nous n'étions qu'à un point d'une finale chez nous. Mais je crois que nous avons prouvé encore davantage notre valeur dans la défaite, ce week-end, que lors de nos victoires contre l'Espagne ou l'Italie. Venir chauffer les Serbes comme nous l'avons fait, chez eux, sur une surface qui n'est pas notre meilleure, en dit long sur la valeur du tennis canadien.»

Des joueurs amochés

Les deux joueurs canadiens n'étaient pas au sommet de leur forme dimanche. Raonic jouait en dépit d'une cheville endolorie, conséquence d'une chute lors de son match de vendredi. Contre Novak Djokovic bien concentré sur l'enjeu du match, Raonic, 11e joueur mondial, s'est courageusement accroché jusqu'au bris d'égalité de la première manche avant de s'incliner 6-7 (1), 2-6, 2-6.

«Je ne crois pas que j'aurais pu faire beaucoup mieux, car il [Djokovic] a joué à son meilleur niveau, a estimé Raonic. Malgré la défaite, nous allons tous conserver un souvenir impérissable de ce voyage.»

«L'accueil des Serbes a été extraordinaire, et des dizaines de Canadiens étaient là pour nous soutenir comme ils l'ont fait toute l'année. Nous avons accompli de gros progrès cette saison et l'expérience nous aidera à aller encore plus loin si nous continuons à travailler comme nous l'avons fait.»

Dans le deuxième match, Pospisil, qui était lui aussi blessé à une cheville et à un coude, a tenu le coup jusqu'à 6-6 en première manche, mais il a perdu le bris d'égalité, et Janko Tipsarevic a vite pris l'avantage de deux bris dans la troisième manche, et encore la troisième. Mais le jeune Canadien s'est battu avec l'énergie du désespoir pour revenir encore à 6-6. Mené 5-1 et 6-2 dans le bris d'égalité, il est revenu à 6-6, mais a finalement cédé sur une balle de match extraordinaire quand il a paru se blesser en récupérant un amorti au filet.

Devant son adversaire étendu au sol, Tipsarevic n'a eu qu'à remettre la balle en jeu pour enlever le point décisif et déclencher les célébrations des Serbes et de leurs partisans. «Je n'ai pas de regrets, il était simplement le meilleur joueur aujourd'hui, a souligné Pospisil. J'ai cru jusqu'à la fin que je pouvais faire tourner le vent, mais cela ne s'est pas produit.»

«Je suis tout simplement heureux de faire partie de cette équipe. C'est la première fois que le Canada se rend si loin. Nous avons vécu une année incroyable, et c'est une période extraordinaire pour le tennis canadien.»

Autour de l'équipe canadienne, on espérait que la blessure de Pospisil ne soit pas trop grave. «Il a expliqué avoir senti un claquement dans sa cheville et ce n'est jamais bon signe, a noté Laurendeau. Ce serait dommage de le voir sur le carreau pour plusieurs mois alors qu'il joue si bien.»

Un soutien incroyable

Le vétéran Daniel Nestor, qui avait remporté une victoire héroïque samedi en double avec Pospisil, a aussi insisté sur les progrès de l'équipe et du tennis canadien. «Nous avons été soutenus cette année comme jamais auparavant et nous avons su le rendre aux amateurs. Ma carrière achève, mais cette équipe a le potentiel pour demeurer compétitive encore plusieurs années.»

Laurendeau a renchéri. «Cela fait 25 ans que je suis impliqué dans le programme canadien en Coupe Davis, comme joueur, entraîneur et maintenant comme capitaine. Je ne fais pas cela pour mettre sur mon CV, mais bien par passion, et je n'oublierai jamais les émotions que nous avons vécues cette saison.

«Nos joueurs ont appris cette saison à devenir une vraie équipe. Les victoires ont aidé, bien sûr, mais ce sont les joueurs qui ont décidé de le faire, et c'est cet esprit extraordinaire qui nous a aidés à devenir une formation gagnante. Désormais, personne n'aura envie de venir nous affronter au Canada, et même les meilleurs se méfieront si nous allons jouer chez eux...»

Le Canada est évidemment assuré d'être de retour dans le Groupe mondial la saison prochaine et connaîtra son adversaire du premier tour dès mercredi lors d'un tirage au sort tenu à Londres. Les Serbes, eux, joueront la grande finale, du 15 au 17 novembre, alors qu'ils auront l'avantage d'accueillir les Tchèques, tenants du titre, probablement sur le même court de l'Arena de Belgrade où ils ont triomphé ce week-end.

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Andy Murray assure le retour de la Grande-Bretagne dans le groupe mondial

Le N.3 mondial Andy Murray a assuré le retour de la Grande-Bretagne dans le groupe Mondial de la Coupe Davis en battant le Croate Ivan Dodig (6-4, 6-2, 6-4) lors de l'avant-dernier simple du match de barrages, dimanche à Umag.

La Grande-Bretagne s'est finalement imposée sur le score de 4 victoires à 1 grâce au succès dans le dernier simple de Daniel Evans qui a battu en deux manches Mate Pavic 6-4, 7-6 (7/4).

La Grande-Bretagne retrouvera donc en 2014 l'élite de la Coupe Davis pour la première fois depuis 2008 alors que la Croatie, lauréate de l'épreuve en 2005, quitte le groupe Mondial pour la première fois depuis 2007.

Les Croates avaient alors été éliminés dans le barrage une première fois par les Britanniques dont la dernière victoire dans une Coupe Davis remonte à 1936.

Dépourvus de leur meilleur joueur, Marin Cilic, les locaux avaient peu d'espoir d'une revanche de cette défaite (4-1).

Vainqueur de Wimbledon, Murray avait battu vendredi dans le premier simple (6-3, 6-0, 6-3) le jeune Borna Coric, 16 ans.

Dodig avait ensuite égalisé pour la Croatie en s'imposant sans beaucoup souffrir face à Daniel Evans 6-3, 6-2, 6-3.

Associé à Colin Fleming, spécialiste du double, Murray a apporté un deuxième point à son pays en battant samedi Dodig et Mate Pavic 6-3, 6-2, 6-7 (6/8), 6-1.

Fatigué, Dodig, 35e mondial, n'a à aucun moment mis en péril l'Écossais, qui a eu besoin de 2 h 21 pour le battre en trois manches.

«Je ne lui ai pas donné beaucoup d'occasions sur mon service», a déclaré Murray.

«C'était nerveux aujourd'hui. Un grand match qui nous fait revenir dans le Groupe mondial», a-t-il ajouté.

Pour le Croate, le match a été «particulièrement difficile».

«J'ai essayé tout ce que j'ai pu, mais c'est Murray que j'avais en face, un adversaire exceptionnel. Le battre, ça serait jouer au-dessus de mes possibilités», a déclaré Dodig.

Déjà qualifiée, la République tchèque bat l'Argentine 3-2

La République tchèque, déjà qualifiée pour la finale de la Coupe Davis de tennis à l'issue du double de samedi, a finalement battu l'Argentine 3-2, en demi-finale de cette compétition disputée sur la surface en dur à Prague.

L'Argentine a remporté dimanche les deux derniers simples, sans enjeu et disputés sur deux sets gagnants: Horacio Zeballos a d'abord battu Lukas Rosol 4-6, 7-6 (8/6), 6-4, et Leonardo Mayer l'a ensuite emporté face à Jiri Vesely 6-4, 6-4.

Lopez et Verdasco concrétisent un balayage espagnol à Madrid

Marc Lopez et Fernando Verdasco ont gagné en simple et l'Espagne a balayé l'Ukraine 5-0 en éliminatoires du groupe mondial de la Coupe Davis, dimanche.

Lopez a battu Denys Molchanov 6-3 et 6-3, puis Verdasco a défait Vladyslav Manafov 6-2 et 6-1.

Samedi, Lopez et Rafael Nadal ont donné les devants 3-0 à leur nation en battant Molchanov et Sergiy Stakhovsky en double.

Tomic permet à l'Australie de dominer la Pologne

L'Australie a assuré son maintien dans le groupe mondial face à la Pologne en barrages de la Coupe Davis de tennis, le 3e point décisif étant apporté dimanche à Varsovie par Bernard Tomic contre Lukasz Kubot.

Lors de l'avant-dernier simple du match de barrages, le Polonais Kubot, 70e mondial, a été battu en trois sets par le N.51, l'Australien Bernard Tomic, (6-4, 7-6 (7-5), 6-3) dont la victoire permet à son pays de mener 3-1 et donc de remporter la confrontation.

Samedi, la Pologne avait réduit l'écart à deux victoires à une en faveur de l'Australie après le succès dans le double de sa paire composée de Mariusz Fyrstenberg et Marcin Matkowski face à Chris Guccione et Nick Kyrgios 5-7, 6-4, 6-2, 6-7 (5/7), 6-4.

Lors du premier match vendredi, l'ancien N.1 mondial Lleyton Hewitt s'était imposé face à Kubot, en trois sets (6-1, 6-3, 6-2) et Tomic avait confirmé en battant Michal Przysiezny également en trois sets (7-5, 7-6 (7/1), 6-4).

La Suisse mène 4-0 face à l'Équateur

La Suisse, déjà qualifiée depuis samedi, mène 4 à 0 face à l'Équateur en barrages de la Coupe Davis de tennis après la victoire de Michael Lammer face à Roberto Quiroz 6-3, 2-6, 6-2, dimanche à Neuchâtel.

Le dernier simple opposera le Suisse Marco Chiudinelli à l'Équatorien Gonzalo Escobar.

L'Allemagne se maintient aux dépens du Brésil

L'Allemagne a assuré son maintien dans le groupe mondial en barrages de la Coupe Davis de tennis en dominant le Brésil 3-1, le point décisif étant apporté par Daniel Brands vainqueur de Thomaz Bellucci, dimanche à Neu-Ulm (sud).

Brands, 60e mondial, s'est imposé en trois sets face à Bellucci, 116e à l'ATP, 6-4, 6-2, 6-3.

Avec l'Agence France-Presse