Avec un duel entre Novak Djokovic et Stanislas Wawrinka et un autre entre Rafael Nadal et Richard Gasquet, les demi-finales des Internationaux des États-Unis mettront aux prises samedi à New York deux poids lourds et deux invités surprise.

Àeux deux, le Français et le Suisse comptaient une seule demi-finale en Grand Chelem avant le tournoi (Gasquet à Wimbledon en 2007). En face, le Serbe (no1) et l'Espagnol (no2) en pèsent maintenant 42 à eux deux (21 chacun).

Les affrontements illustrent le gouffre béant - sur le papier - qui sépare Gasquet et Wawrinka de leur adversaire respectif. Le Français de 27 ans n'a jamais battu son ami espagnol, né quinze jours avant lui, en dix tentatives sur le circuit. Il n'a même plus gagné un set face au Majorquin depuis six matchs.

Le Suisse de 28 ans, doyen du dernier carré, compte lui deux victoires - dont une par abandon - face au Serbe de 26 ans mais sur un total de quatorze rencontres. Et encore, ces deux succès de Wawrinka remontent à 2006. Depuis, le Vaudois a été dominé par le Serbe onze fois consécutivement.

C'est dire que Gasquet (9e mondial) et Wawrinka (10e) ne partiront pas favoris face à un Espagnol qui n'a pas perdu son service du tournoi et un Serbe qui n'a cédé qu'un set.

Mais en éliminant successivement deux joueurs du Top 5 mondial, Tomas Berdych (5e) et Andy Murray (3e), Wawrinka a emmagasiné de la confiance et a montré qu'il fallait le craindre. Arrivé à maturité lors d'une saison 2013 où il a déjà battu sept joueurs du Top 10 (seuls Nadal et Djokovic ont fait mieux), le Suisse est en train d'effectuer sa mue.

Nadal joue la prudence

«Il n'y a pas de clair favori, ce sera un match serré, prétend Djokovic. En battant Andy, Stan a montré qu'il était méritait sa place dans le top 10, je ne l'avais jamais vu jouer aussi bien sur dur. Dans le passé, on savait qu'il avait les qualités pour jouer à ce niveau mais il ne le faisait pas encore de façon consistante. Il a beaucoup travaillé pour s'améliorer. C'est impressionnant de gagner en trois sets contre le tenant du titre (ndlr: contre Murray en quarts de finale). Contre moi, il sera en confiance et n'aura rien à perdre.»

«Mon niveau de tennis est assez élevé en ce moment, je suis en confiance. Je crois plus en moi depuis le début de l'année et ça m'aide à rester concentré durant toute la durée d'un match», explique Wawrinka.

L'enjeu est en tout cas de taille pour Djokovic, qui protègera sa place de no1 mondiale en accédant à la finale. Car s'il n'y parvient pas et que Nadal remporte le titre lundi face à Wawrinka, l'Espagnol redeviendra alors no1 mondial, une belle façon de récompenser sa saison phénoménale (58 victoires, 3 défaites).

Il a déjà remporté la bagatelle de neuf titres en 2013, dont trois Masters 1000 sur ciment, une surface sur laquelle il est invaincu cette saison (20 victoires).

Nadal joue la prudence malgré son statut d'hyper favori. «Si je ne fais pas un super match contre Richard, je regarderai la finale à la télévision, assure le Majorquin. Il a enregistré une belle victoire contre un joueur qui ne lui réussissait pas (en quart de finale contre David Ferrer, ndlr), ça va lui donner beaucoup de confiance.»

Le Français est lui bien conscient de l'ampleur de la tâche: «Pour battre "Rafa", il ne faudra pas que je sois bon, il faudra que je sois monstrueux».