Après avoir remporté les Internationaux des États-Unis l'an dernier et Wimbledon plus tôt cette saison, Andy Murray sera confronté à une nouvelle réalité lorsque le dernier tournoi majeur de la saison se mettra en branle lundi à Flushing Meadows.

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Il devra notamment découvrir comment on se sent lorsqu'on tente de défendre un titre du Grand Chelem, une situation à laquelle il n'a jamais été exposé auparavant.

Il devra aussi s'interroger à savoir combien de titres majeurs il pourra encore engranger.

Ou, honnêtement, s'il sera en mesure d'en remporter un seul autre.

Certes, pour un homme qui a accompli tellement de choses depuis 13 mois, en redéfinissant au passage sa carrière et sa place dans l'histoire du sport, Murray a encore l'air d'un joueur qui manque de confiance. Son triomphe aux Internationaux des États-Unis en 2012 lui a, après tout, permis de devenir le premier Britannique depuis Fred Perry en 1936 à remporter un titre majeur. Son autre victoire à Wimbledon, comme tout le monde le sait, a également fait de lui le premier Britannique depuis Perry 77 ans auparavant à soulever un trophée en simple au All England Club. Ajoutez à cela sa médaille d'or aux Jeux de Londres, et on peut dire qu'il a connu toute une année.

«Il est devenu un grand joueur. Il a toujours été un bon frappeur, très mobile. Je crois qu'il a pris de la maturité, a récemment confié le gagnant de 14 titres du Grand Chelem en carrière Pete Sampras. Il a maintenant l'impression qu'il fait partie des meilleurs.»

Peut-être. Mais Murray se souvient aussi d'où il vient.

Il se souvient - et, à son grand regret, de l'époque où on lui rappelait constamment - qu'il avait perdu les quatre premières finales des tournois majeurs auxquelles il avait participé.

«Je sais que ç'a pris du temps pour remporter mon premier (titre majeur) et je sais que c'est très difficile d'y parvenir. Je suis conscient que je pourrais ne jamais en remporter un autre, a mentionné l'Écossais de 26 ans, sur un ton et une expression quasi-neutres. Je veux simplement me positionner de façon à pouvoir remporter un autre titre du Grand Chelem, et avec un peu de chance je pourrai y parvenir de nouveau ici.»

Certes, Murray anticipe un début de tournoi un peu chaotique aux Internationaux des États-Unis.

Plutôt que de dire qu'il sautera sur le terrain avec l'aura d'un champion en titre, Murray se questionne à savoir si son jeu sera affecté cette fois-ci par les événements qui se sont produits l'an dernier.

«On verra comment les choses se dérouleront, mais en début du tournoi, je m'attends à être assez nerveux et à peut-être ressentir plus de pression que par les années passées, a-t-il expliqué. Cependant, si je fais bien et que je franchis les premières rondes, alors je gagnerai en confiance. Dès le moment où j'aurai l'impression d'être impliqué dans le tournoi, je pourrai me calmer et commencer à croire en mes chances de l'emporter. Auparavant, ç'aurait été l'inverse. Je me serais peut-être senti O.K. au départ, et lorsque je me serais approché du titre, j'aurais ressenti plus de pression, de tensions et j'aurais été moins en confiance.»

Murray est la troisième tête de série, et selon les observateurs ce sera lui ou l'un des deux hommes devant lui, le Serbe Novak Djokovic et l'Espagnol Rafael Nadal, qui devrait obtenir le trophée à l'issue de la finale, qui sera présentée le 9 septembre. C'est la première fois depuis 1954 que le tournoi doit se conclure un lundi (la finale masculine a été disputée un lundi à quatre reprises au cours des cinq dernières années, à cause des retards engendrés par la pluie).