Deux événements historiques sont survenus en Grande-Bretagne cet été. La naissance du bébé royal, bien sûr, mais aussi la victoire d'Andy Murray à Wimbledon, la première d'un Britannique sur le gazon londonien depuis 1936.

Depuis quelques saisons déjà, Murray portait le poids de cette attente de 77 ans, et Wimbledon était devenu pour lui autant un objectif rêvé qu'une épreuve, voire un martyre. Sa victoire, si elle l'a projeté au niveau de la royauté, l'a aussi libéré d'un fardeau. C'est de toute évidence un "nouveau" joueur qu'on découvrira à la Coupe Rogers.

«C'est certain que cette victoire m'a libéré du fantôme de Fred Perry [dernier vainqueur britannique, en 1936], a reconnu Murray, dimanche, en conférence de presse. Elle a aussi couronné une année extraordinaire. Avec les Jeux olympiques de 2012, l'Omnium des États-Unis et Wimbledon, j'ai beaucoup gagné depuis un an. L'année précédente, j'étais souvent venu près de gagner, sans jamais réussir...»

Après des vacances aux Bahamas, quelques jours d'entraînement à Miami, Murray est arrivé tôt à Montréal pour reprendre le boulot sous les yeux de son entraîneur Ivan Lendl. Les deux hommes ont développé une belle complicité depuis qu'ils ont commencé à travailler ensemble, en décembre 2011, et plusieurs attribuent à Lendl le déclic qui a permis à Murray de réaliser son potentiel.

«C'est vrai qu'Ivan m'a surtout aidé sur le plan psychologique, a expliqué le deuxième joueur mondial. Il a gagné huit titres majeurs, mais a aussi perdu plusieurs finales en Grand Chelem, comme moi. Je redoutais cette réputation de celui qui croule sous la pression, et il m'a aidé à comprendre ce que je devais changer pour gagner enfin.

«Sur le plan technique, il n'a rien changé, mais il m'a permis de composer avec les émotions très vives qui viennent avec la compétition en Grand Chelem. Grâce à lui, j'ai compris que je devais arriver à gagner, ou à perdre, selon mes propres conditions, en devenant celui qui dicte le rythme du jeu. Je pense l'avoir fait très bien en finale à Wimbledon.»

Excellent relanceur, Murray se laissait dominer par le génie offensif des meilleurs joueurs, Federer, Nadal ou Djokovic. Lendl lui a fait comprendre qu'il avait les moyens pour faire encore mieux qu'eux. Et maintenant, l'entraîneur l'aide à se définir de nouveaux objectifs.

«Wimbledon était le grand objectif de ma carrière, a reconnu le joueur de 26 ans. Nous nous sommes assis ensemble l'autre jour pour discuter de ce que j'allais faire maintenant. Pour moi, la priorité est de remporter un autre tournoi du Grand Chelem.»

Quelles que soient ses priorités, Murray sait qu'il devra d'abord retrouver ses marques sur le ciment. «La transition du gazon au ciment est l'une des plus dures, parce que le ciment est exigeant sur le plan physique. Il faut donc être prudent et prendre le temps nécessaire.»

Murray s'est entraîné avec Rafael Nadal et d'autres joueurs du circuit depuis son arrivée à Montréal. «Nous n'avons pas souvent la chance de pouvoir frapper des balles face à de bons joueurs à l'extérieur de la compétition, a-t-il souligné. Nous en avons donc profité, Rafa et moi, et je pense que cela nous a été utile aux deux...»

Deux fois vainqueur de la Coupe Rogers - en 2009 et en 2010 -, Murray est encore l'un des favoris cette semaine. Un autre titre le laisserait pourtant encore loin des six victoires de Lendl.

«J'aime bien le ciment - c'est la surface sur laquelle j'ai grandi - et j'aimerais bien faire ici cette semaine, et encore la semaine prochaine à Cincinnati. Mais c'est évident que ma tête est déjà un peu à New York pour l'US Open. J'y ai remporté mon premier titre majeur l'an dernier et je pense avoir encore de bonnes chances de bien faire encore cette année.»

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AU PROGRAMME LUNDI

Court central

12 h

Bernard Tomic (AUS) c. Florian Mayer (ALL)

Pas avant 14 h

Ernests Gulbis (LAT) c. Feliciano Lopez (ESP)

Pas avant 18 h

(16) Janko Tipsarevic (SRB) c. Denis Istomin (UZB)

Pas avant 20 h

(9) Kei Nishikori (JAP) c. Peter Polanski (CAN)

Court Banque Nationale

12 h

Andreas Seppi (ITA) c. Lukas Rosol (TCH)

Suivi de

Martin Klizan (SLO) c. Thomaz Bellucci (BRA)

Benoît Paire (FRA) c. Philipp Kohlschreiber (ALL)

Pas avant 19 h

Jesse Levine (CAN) c. Xavier Malisse (BEL)