On a bien failli voir une autre surprise gigantesque, mercredi à Wimbledon, mais le favori local Andy Murray s'est miraculeusement qualifié pour les demi-finales en prenant la mesure de l'Espagnol Fernando Verdasco, 4-6, 3-6, 6-1, 6-4 et 7-5.

«Fernando a joué de façon extraordinaire en première manche, surtout au service, et j'ai sans doute fait de mauvais choix en deuxième manche, a expliqué Murray. Heureusement, j'ai réussi à renverser la situation... Mais il n'a jamais lâché et cela est resté très serré jusqu'à la fin. Je ne prends pas ce match comme un "avertissement"; plutôt comme un signe que tous les joueurs encore dans le tournoi sont excellents et qu'il faut se surpasser, comme je l'ai fait!»

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C'était la septième fois de sa carrière que Murray comblait un déficit de deux manches. «C'est ce qui fait la difficulté des tournois du Grand Chelem: il faut remporter trois manches. L'atmosphère était incroyable. Je suis évidemment fier d'avoir pu m'accrocher de cette façon, mais je me rappelle avoir aussi vécu la situation inverse.

«Et rien n'est encore joué. Il me reste encore deux matchs à gagner et le prochain sera assurément aussi dur que celui-ci. Jersy [Janowicz, son prochain adversaire] est l'un des meilleurs jeunes joueurs du circuit et il est vraiment bon sur le gazon grâce à son service puissant et à ses qualités athlétiques.»

Janowicz est devenu le premier Polonais à accéder aux demi-finales d'un tournoi majeur en prenant la mesure de son compatriote Lukasz Kubot, 7-5, 6-4, 6-4. Le géant de 6' 8, 22e joueur mondial, a réussi pas moins de 30 as au cours de ce match qu'il a conclu en larmes, tombant dans les bras de son adversaire et ami, avec lequel il a échangé son maillot.

«C'est difficile de maîtriser toutes les émotions que je ressens, a avoué Janowicz. C'est un grand jour pour la Pologne, mais aussi pour moi! C'est comme un rêve qui se réalise. Contre Murray, ce sera difficile, mais j'espère qu'il sera un peu dérangé par la pression.»

Djokovic, sur ses rails

Dans le haut du tableau, le Serbe Novak Djokovic a poursuivi son parcours sans faute, comme une locomotive sur ses rails, avec une autre belle démonstration devant le Tchèque Tomas Berdych. Celui qui avait surpris le numéro un mondial en demi-finale du tournoi de 2010 a cette fois été battu sèchement, 7-6(5), 6-4, 6-3, ne faisant impression qu'en première manche.

«Depuis le début du tournoi, j'ai été bon au service et en retour, je ramène beaucoup de balles et cela me permet de prendre confiance, a résumé Djokovic, qui n'a toujours pas perdu une seule manche. Aujourd'hui, j'ai peut-être été un peu trop défensif au début, mais ensuite, j'ai été un peu plus agressif et c'est ça qui m'a permis de l'emporter.»

Le Serbe devra sans doute hausser son niveau contre l'Argentin Juan Martin Del Potro, lui aussi facile vainqueur mercredi, qui l'avait battu l'an dernier lors du match pour la médaille de bronze des Jeux de Londres.

«Delpo est un grand joueur, j'ai beaucoup de respect pour lui, a assuré Djokovic. Il a eu des problèmes de blessures ces dernières années, mais il est toujours revenu grâce à son talent. Il est très grand et son service est une arme puissante. Et bien sûr son coup droit est son coup favori.»

Le joueur de 6'6, vainqueur de l'Omnium des États-Unis en 2009, a facilement battu l'Espagnol David Ferrer, 6-2, 6-4, 7-6(5). Il n'a connu qu'un moment de doute, en première manche, quand il a fait une chute très spectaculaire et s'est fait mal au genou gauche.

«J'étais près de l'abandon, mais ça, je ne le voulais absolument pas, a expliqué l'Argentin en conférence de presse. J'étais inquiet, car c'était le même mouvement qu'il y a quatre jours quand je m'étais blessé la première fois. Les médecins m'avaient donné des anti-inflammatoires avant le match et j'ai pu jouer à 100%. Ça ira probablement moins bien après la douche...

«Contre Djokovic, il faudra aussi être à 100% et même à 110. Je reviens en demi-finale d'un Grand Chelem après quelques années. Je suis de nouveau dans la lutte avec les meilleurs. Ce sera excitant de jouer contre lui.»

Ce dernier, qui grimpera au troisième rang du classement mondial la semaine prochaine, était visiblement ennuyé par une blessure à une cheville.

«J'ai beaucoup joué cette saison et j'ai maintenant besoin de quelques semaines de repos, a reconnu Ferrer. Je vais tout arrêter pendant deux semaines afin de soigner ma cheville. Je suis très fier d'entrer dans le top 3 et j'espère y demeurer pendant la saison nord-américaine, plus tard cet été.»