Andy Murray et Novak Djokovic devraient en toute logique se retrouver dimanche en finale du tournoi de Wimbledon. Respectivement premier et deuxième favoris, les deux joueurs sont les seuls à avoir résisté à l'hécatombe qui a emporté toutes les autres têtes d'affiche, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Mais il leur reste deux matchs à disputer avant la finale - les quarts de finale aujourd'hui, puis les demi-finales vendredi -, autant d'occasions de tomber à leur tour...

Djokovic doit justement affronter aujourd'hui un gros client, Tomas Berdych, qui l'avait déjà surpris en demi-finales en 2010 après avoir fait le même coup à Roger Federer au tour précédent. Le Tchèque présente toutefois une piètre fiche de 2-13 contre Djokovic, mais il a remporté leur dernier duel, au printemps à Rome, sur la terre battue.

«Tomas est un joueur établi du top 5, du top 10, et il est toujours redoutable sur le gazon, a affirmé Djokovic en conférence de presse. En 2010, je n'étais pas aussi solide mentalement, je venais de connaître une période turbulente de cinq ou six mois... Mais cette demi-finale contre lui, même si je l'ai perdue, a été comme un tremplin pour moi, et mes résultats se sont beaucoup, beaucoup améliorés à partir de là.

«Je me sens très bien présentement et je crois que je joue encore mieux sur le gazon qu'il y a deux ans, quand j'ai gagné ce tournoi, a poursuivi le Serbe. Je suis numéro un au monde et je ne crois pas avoir de raison de m'inquiéter de mon jeu.»

De son côté, Murray retrouvera l'Espagnol Fernando Verdasco, un gaucher, qui a glissé au 54e rang mondial après avoir été du top 10 en 2009. «C'est curieux, je n'ai pas encore affronté un gaucher cette année, six mois après le début de la saison!» a souligné l'Écossais.

«J'ai toutefois grandi en jouant contre mon frère [Jamie], qui est gaucher, et cela est pratiquement plus naturel pour moi que contre un droitier. C'est seulement au retour de service que je dois m'ajuster, et je vais m'assurer de m'entraîner avec un joueur gaucher avant le quart de finale.»

Murray, qui est devenu cette semaine le joueur britannique avec le plus de victoires en Grand Chelem, tente encore de devenir le premier depuis Fred Perry à triompher à Wimbledon. Il avait perdu en finale l'an dernier, contre Roger Federer, avant de battre le Suisse quelques semaines plus tard en finale du tournoi olympique, puis de remporter l'Omnium des États-Unis, en septembre.

«On apprend beaucoup de ses défaites, et celle de l'an dernier m'a aidé à connaître les succès qui ont suivi. Chaque défaite m'a poussé à travailler encore plus fort, à améliorer toujours un peu plus mon jeu et ma préparation. Cela m'a permis de franchir la dernière haie, de remporter à mon tour de gros matchs. Reste à le faire ici...»

Un Polonais en demi-finale

L'autre match dans la portion de tableau de Djokovic verra le quatrième favori David Ferrer affronter Juan Martin del Potro. Ce dernier, qui est seulement le troisième Argentin à atteindre les quarts de finale à Wimbledon, avait enlevé la médaille de bronze des Jeux de Londres, l'été dernier, sur le même gazon.

Ferrer, qui confirme encore son excellente forme, pourrait devenir seulement le deuxième Espagnol après Rafael Nadal à avoir disputé les demi-finales des quatre tournois du Grand Chelem. Lui et son compatriote Verdasco tentent aussi d'atteindre les demi-finales pour la première fois en 11 participations au tournoi - le deuxième total de l'histoire, derrière le Suédois Jonas Bjorkman, demi-finaliste à sa 13e participation.

En plus des deux Espagnols, il y aura deux Polonais en quarts de finale - Jerzy Janowicz et Lukasz Kubot -, et le sort les a placés l'un contre l'autre, en attente du gagnant Verdasco- Murray. On est donc assuré de retrouver un joueur de la Pologne en demi-finales pour la première fois de l'histoire en Grand Chelem.