Une page de l'histoire du tennis s'est tournée mercredi à Wimbledon avec l'élimination dès le deuxième tour de Roger Federer, battu par l'Ukrainien Sergiy Stakhovsky, 116e joueur mondial, en quatre sets.

La défaite du tenant du titre et septuple vainqueur du tournoi, battu 6-7 (5/7), 7-6 (7/5), 7-5, 7-6 (7/5) sur le Central, constitue à la fois une immense sensation et la fin d'une série extraordinaire.

Depuis Roland-Garros 2004, Federer avait atteint au moins les quarts de finale de chacun des 36 tournois du Grand Chelem qui ont suivi, pour remporter un total de 17 titres majeurs, le dernier sur le même court l'année dernière.

Cette série, un record qu'on voit mal être battu un jour, a été interrompue par un joueur plus connu pour être le porte-parole des «petits» joueurs sur le circuit que pour ses résultats, malgré une percée au 31e rang en 2010.

Jouant un tennis résolument offensif, l'Ukrainien de 27 ans est seulement devenu le deuxième joueur classé en dehors des 100 premiers mondiaux à battre Federer en Grand Chelem, onze ans après Mario Ancic à Wimbledon.

«Je n'arrive pas à y croire, j'ai joué mon meilleur tennis, mais ce n'était presque pas suffisant pour battre Roger. Quand on joue Roger à Wimbledon, c'est jouer deux personnes à la fois: Roger Federer et son double qui a écrit l'histoire ici. C'est magique. Je ne pouvais pas jouer mieux, tout est rentré, c'était fantastique», a commenté l'improbable héros du jour.

Rupture

C'est ainsi dans le théâtre de ses plus grands exploits que Federer a subi son échec le plus retentissant qui va irrémédiablement relancer les thèses du déclin, alors que le Suisse approche de ses 32 ans.

Sa défaite, seulement comparable à un hypothétique revers de Rafael Nadal à Roland-Garros, marque une vraie rupture dans l'histoire du tennis.

Battu au bout d'une journée homérique, marquée par le forfait de Victoria Azarenka, l'abandon de Jo-Wilfried Tsonga et la défaite de Maria Sharapova, le Suisse va déjà sortir du Top 4 mondial pour la première fois depuis dix ans.

Il quitte le tournoi deux jours après son vieux rival Rafael Nadal et laisse un boulevard à Andy Murray dans la deuxième moitié du tableau où le Britannique est désormais débarrassé de tous ses principaux rivaux.

Incapable de prendre le service de son adversaire, hormis une fois pour revenir à hauteur dans le quatrième set, Federer s'est incliné à la régulière.

Après un premier set remporté de justesse, il n'a jamais réussi à trouver une ouverture. Il a sauvé une première balle de match sur le service de son adversaire d'un superbe passing en coup droit. Mais il a ensuite, alors qu'il était sur son engagement, mis un revers banal dans le couloir.

Federer, qui n'avait plus perdu contre un joueur en dehors du Top 100 depuis sa défaite face à Richard Gasquet à Monte-Carlo en 2005, était en lice pour une huitième victoire à Wimbledon, une de plus que Pete Sampras.

Nadal est devenu le premier joueur de l'histoire à réussir le grand huit il y a deux semaines seulement à Roland-Garros.

Arrivé en confiance à Londres après un titre à Halle, Federer n'a pas réussi à imiter l'Espagnol, laissant dubitatif quant à ses chances de gagner un jour encore un tournoi du Grand Chelem.

Murray avance 

Le Britannique Andy Murray, tête de série N.2, s'est qualifié pour le troisième tour en battant mercredi le Taïwanais Lu Yen-Hsun en trois sets 6-3, 6-3, 7-5.

Il rencontrera l'Espagnol Tommy Robredo.

Exploit de Dustin Brown face à Lleyton Hewitt

L'Allemand Dustin Brown, 189e mondial, s'est hissé pour la première fois au troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem mercredi en créant l'exploit face à l'Australien Lleyton Hewitt.

Né en Allemagne d'un père jamaïcain et d'une mère allemande, Brown, qui n'avait encore jamais gagné un match à Wimbledon avant cette semaine, s'est imposé en quatre sets 6-4, 6-4, 6-7 (3/7), 6-2 face à l'ancien N.1 mondial et vainqueur du tournoi en 2002.

Brown, 28 ans, rencontrera le Français Adrian Mannarino au troisième tour.