La numéro 1 mondiale Serena Williams, mise en difficulté pour la première fois du tournoi mardi, s'est qualifiée pour les demi-finales de Roland-Garros, où l'attend l'Italienne Sara Errani, qui a confirmé sa régularité sur terre battue.

Intouchable lors de la première semaine, Serena a dû livrer une féroce bataille à la Russe Svetlana Kuznetsova pour passer en trois sets 6-1, 3-6, 6-3.

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Il y a bien longtemps que l'Américaine, qui vise un deuxième titre à Paris après celui acquis en 2002, n'avait été aussi rudement mise à l'épreuve. Mais sa rage de vaincre a fini par la porter à une 29e victoire consécutive, record personnel encore amélioré.

Elle vivra sa 23e demi-finale en Grand Chelem, mais seulement la troisième à Paris. La dernière Américaine à avoir atteint les demi-finales à Roland-Garros était Jennifer Capriati en 2004.

Avant ce quart, la numéro 1 mondiale avait écrasé tous ses adversaires. Sur ses quatre premiers matchs du tournoi, elle n'avait concédé que 10 jeux.

Mais Kuznetsova a ressuscité de manière inattendue. Car la Russe, âgée de 27 ans, n'est pas n'importe qui. Elle avait remporté Roland-Garros en 2009, battant même Serena en quart de finale cette année-là.

Entre-temps, l'ex-numéro 2 mondiale en 2007 a connu une longue éclipse. Après une année 2012 gâchée par les blessures, elle avait fini la saison hors du top 50 pour la première fois en 11 ans. Au début janvier, elle n'était même plus que 85e mondiale.

«Elle a très bien joué. Je suis très, très contente», a déclaré Serena, visiblement très soulagée, devant le public.

Errani se plaît à Paris

L'Américaine a débuté sur les chapeaux de roue, pour survoler le premier set. La Russe est alors sortie quelques minutes du court, peut-être pour mieux se reconcentrer, avant de revenir transfigurée.

Jusque-là très timide, elle s'est mise à frapper dans chaque balle avec beaucoup plus de vigueur, montrant qu'elle est l'une des rares joueuses à pouvoir résister à Serena au niveau de la puissance.

La confiance de l'Américaine s'est soudainement évaporée au deuxième set. Mais elle a retrouvé son instinct de championne dans le troisième.

Finaliste l'an passé, Errani a montré qu'elle se plaisait décidément bien à Paris. Elle a dominé la Polonaise Agnieszka Radwanska (6-4, 7-6 (8/6)), atteignant pour la troisième fois le dernier carré dans un tournoi du Grand Chelem.

Longtemps sous les radars, la petite Italienne (1,64 m) aux jambes de feu a explosé l'année dernière et ne cesse de confirmer depuis.

Même Radwanska, qui l'avait pourtant battue lors de leur cinq dernières rencontres, n'a pu l'arrêter, la quatrième joueuse mondiale butant pour la sixième fois en sept occasions au stade des quarts de finale en Grand Chelem.

Finaliste à Wimbledon en 2012, la Polonaise au jeu subtil et calculé a fait jeu égal au début de chaque manche avant de céder sous la puissance du lift d'Errani et son incroyable vélocité.

L'Italienne aura cependant du mal à faire dérailler le train Williams. Elle n'a pris qu'un set en cinq rencontres à l'Américaine, dont la puissance est un problème insoluble pour elle.

Photo Vincent Kessler, Reuters

L'Italienne Sara Errani a confirmé sa régularité sur terre battue.