Madrid n'aurait pas pu rêver d'une plus belle finale que celle qui opposera dimanche Maria Sharapova à Serena Williams, pour un combat sublimé par un enjeu colossal, la place de N.1 mondiale.

En temps normal déjà, le choc entre les deux grandes lionnes, animées par une soif de vaincre terrible, est un rendez-vous à ne pas rater.

Dimanche, l'enjeu de la finale, dont la vainqueur redeviendra (Sharapova) ou restera (Serena) N.1 mondiale, épice encore un peu plus un duel qui penche pour l'instant nettement en faveur de Serena Williams, invaincue depuis onze rencontres face à sa dauphine au classement WTA.

Cela fait carrément neuf ans, et ses victoires en finale du Masters et de Wimbledon en 2004, que Sharapova n'a plus levé les bras à la balle de match. Mais la Russe peut se dire que tout arrive à sa fin, même le pire.

La preuve : Serena a mis un terme samedi à onze ans d'attente en atteignant sa première finale sur terre rouge depuis son unique titre à Roland-Garros en 2002, avec une victoire solide 7-5, 6-2 sur l'Italienne Sara Errani.

Depuis, elle a certes décroché des nouveaux titres sur terre battue. Mais c'était sur terre verte, à Charleston, ou sur la célèbre terre bleue qui avait été exceptionnellement déroulée l'année dernière dans la capitale espagnole.

«Non pas du tout», a-t-elle réagi lorsqu'on lui a suggéré que c'était une statistique surprenante. Il faut dire qu'elle a beaucoup gagné sur terre battue depuis deux ans: 27 matches sur 28 exactement pour un seul couac, magistral certes, au premier tour du dernier Roland-Garros face à Virginie Razzano.

Le vent en poupe

Sharapova aussi arrive le vent en poupe. Face à la Serbe Ana Ivanovic, la Russe a remporté samedi (6-4, 6-3) la 500e victoire de sa carrière et la 21e de suite sur terre battue, sur laquelle elle n'a plus perdu depuis sa lourde défaite 6-1, 6-3 contre... Serena à Madrid en quarts l'année dernière.

Depuis, la N.2 mondiale a triomphé à Rome et à Roland-Garros en 2012 avant de défendre son bien à Stuttgart il y a deux semaines.

Même si la terre battue pourrait être son alliée, elle sait qu'elle devra se sublimer contre Serena qui mène 12-2 au total dans leurs duels.

«Ça va être dur, c'est une évidence. Ce qui bien déjà c'est que je me suis mis en position de changer tout ça. Être en finale ici est une grande performance. Ça ne m'était encore jamais arrivé ici», a commenté Sharapova dont la semaine madrilène a été très animée avec l'officialisation, via un paparazzi, de sa liaison avec le prodige bulgare Grigor Dimitrov.

«On se voit depuis un moment, mais je préfère ne pas en dire plus. Nos vies sont tellement exposées que c'est bien de garder quelque chose pour soi», a expliqué la Russe après un match plein face à Ivanovic, qui revient bien depuis quelques mois après le trou noir suivant son sacre à Roland-Garros en 2008.