L'équipe canadienne de Coupe Davis peut causer l'une des plus grosses surprises de l'histoire de la compétition, ce week-end à Vancouver, mais elle devra attendre dimanche pour tenter d'éliminer la puissante formation espagnole.

Daniel Nestor et Vasek Pospisil sont venus bien près de réussir l'exploit, samedi, alors qu'ils affrontaient Marcel Granollers et Marc Lopez dans le troisième match de la rencontre de premier tour du groupe mondial. Deux fois en avance, les Canadiens ont laissé leurs rivaux venir de l'arrière et se sont inclinés 6-4, 4-6, 7-6(4), 3-6 et 2-6 dans un match de près de quatre heures.

Les Canadiens Milos Raonic et Frank Dancevic avaient remporté les deux premiers simples, vendredi, respectivement contre les Espagnols Albert Ramos et Marcel Granollers, plaçant les quintuples champions de la Coupe Davis au bord de l'élimination.

Les Canadiens n'ont toujours besoin que d'une seule victoire, dimanche lors des deux simples, pour remporter leur premier succès en groupe mondial et passer en quart de finale de la Coupe Davis.

«Nous menons encore 2-1 et notre numéro un, Milos (Raonic) va jouer le premier match demain (dimanche)», a rappelé le capitaine Martin Laurendeau en conférence de presse. Milos adore ce genre de situation et semble toujours être en mesure de hausser son niveau de jeu quand l'enjeu est important.

«Et nous avons aussi Frank (Dancevic), qui a été exceptionnel vendredi et qui nous a montré qu'il avait le jeu pour gagner lui aussi. Nous sommes donc encore bien placés pour l'emporter.»

Le capitaine espagnol Alex Corretja s'est félicité d'avoir évité l'élimination, mais il a reconnu que son équipe était encore en difficulté. «Le problème, ce sera de battre Raonic, a-t-il noté. Sur cette surface, ses services sont imparables.»

Une avance n'est toutefois garante de rien en Coupe Davis. En 1992, déjà à Vancouver, l'équipe canadienne avait pris une avance de 2-0 sur la Suède, en 1992 encore à Vancouver, avant de voir leurs rivaux remporter les trois derniers matchs. Martin Laurendeau était l'un des joueurs...

Nestor et Pospisil n'ont pas tenu

Le vétéran Nestor (40 ans) et le jeune Pospisil (22 ans) auraient pu assurer le triomphe canadien dès samedi, mais l'endurance des Espagnols a eu raison d'eux. Nestor, qui a dû voir les médecins canadiens après le match, a ressenti des malaises à partir de la quatrième manche. Pospisil, qui disputait un premier match en trois mois à cause d'une mononucléose, a reconnu qu'il n'avait plus d'énergie en fin de match.

«Ils nous ont offert une performance remarquable, a jugé Laurendeau. Vasek aurait pu déclarer forfait, mais il s'est battu jusqu'au bout de ses forces. Daniel aussi. Il aurait suffi d'une ou deux balles de bris converties pour changer l'allure du match et nous donner la victoire...»

Nestor, qui a été honoré avant la rencontre, a débuté en Coupe Davis il y a 21 ans. Champion olympique, plusieurs fois couronné en Grand Chelem, le joueur de 40 ans n'a encore jamais pu aider le Canada à s'imposer dans le groupe mondial de la Coupe Davis, malgré une fiche étincelante de 44 victoires et 22 défaites (29-7 en double) dans cette compétition en équipe. Une victoire contre l'Espagne aurait assurément été l'une de ses plus belles en carrière, mais il devra maintenant s'en remettre à ses équipiers.

Dimanche, le numéro un canadien Milos Raonic (15e mondial) partira donc favori contre Granollers (34e), d'autant plus que ce dernier aura le handicap d'avoir joué un long match aujourd'hui. Le dernier match opposera Frank Dancevic (166e) à Albert Ramos (51e). L'Ontarien a disputé un match phénoménal vendredi quand il a écrasé Granollers et devra encore se surpasser si le cinquième match devient décisif.

Les Espagnols, finalistes l'an dernier et vainqueurs de trois des cinq dernières éditions de la Coupe Davis, n'ont plus été éliminés au premier tour depuis 2006. Les Canadiens, on l'a dit, n'ont jamais gagné à ce niveau.

Le vainqueur de la rencontre passera en quart de finale du groupe mondial, au début avril, contre le gagnant de la rencontre disputée ce week-end entre l'Italie et la Croatie. Le perdant devra défendre sa place dans le groupe mondial, en match de barrages, en septembre.