Deux jours après avoir failli passer à la trappe, Novak Djokovic a réussi son retour à la normale mardi à l'Open d'Australie, avec une onzième demi-finale consécutive en Grand Chelem.

Souverain 6-1, 4-6, 6-1, 6-4 face à Tomas Berdych, hormis un trou d'air au début du deuxième set, le Serbe a remis les pendules à l'heure, se rassurant pleinement après son marathon de cinq heures contre Stanislas Wawrinka.

Il retrouvera jeudi David Ferrer qui a profité de l'implosion spectaculaire de son ami Nicolas Almagro (4-6, 4-6, 7-5, 7-6, 6-2) pour représenter dignement Rafael Nadal, dont le forfait lui a offert la tête de série N.4.

Des bains de glace, une balade dans le parc et une nuit de sommeil prolongée jusqu'à deux heures de l'après-midi ont suffi à le régénérer, a assuré celui qui est désormais assuré de rester N.1 mondial après le tournoi.

«Je fais tout ce qui légalement possible, tout ce qui est naturel, pour être en forme», a souligné Djokovic, bombardé de questions sur le sujet mais qui n'a pas voulu en dire plus sur ses méthodes, qu'il préfère garder secrètes.

«Ce que je peux dire c'est que je fais en sorte de respecter une certaine routine. On a des méthodes qui ont fait leurs preuves et qui continuent à fonctionner», a-t-il seulement dit après avoir mis exactement moitié moins de temps à battre Berdych que Wawrinka (2h31 contre 5h02).

Parfois à l'agonie physiquement au début de sa carrière, Djokovic vole comme un avion depuis deux ans. «Au début, j'ai fait des erreurs. Depuis je suis très sérieux sur tout ce qui est entraînement et récupération au quotidien», a souligné le Serbe, qui suit notamment un régime sans gluten.

Berdych n'était pas surpris. «Novak est le gars le plus en forme sur le circuit», a expliqué le Tchèque, trop irrégulier pour éviter une douzième défaite en treize rencontres face au double tenant du titre.

«Trouillardise»

Va donc pour une 11e demi-finale de suite en Grand Chelem pour Djokovic, une série extraordinaire, seulement réalisée par un autre homme, Roger Federer, qui a porté le record jusqu'au total insolent de 23 apparitions dans le carré VIP.

Djokovic rencontrera David Ferrer. Mais il s'en est fallu de peu pour qu'il tombe sur Nicolas Almagro, qui a mené deux sets à zéro, 5-3 dans le troisième set et a servi trois fois pour le match, tout ça en vain.

«Ce n'est pas un problème mental, sinon je n'aurais pas gagné les deux premiers sets», a assuré le joueur de Murcie, qui a préféré insister sur une douleur à la jambe gauche apparue au milieu du troisième set.

Mais la réputation d'Almagro, déjà pris à plusieurs fois en flagrant délit de «trouillardise», l'a précédée, et David Ferrer la connaissait d'autant mieux qu'il avait aussi gagné leurs douze premières rencontres.

«Je savais qu'il pouvait être nerveux», a rapporté Ferrer, inhabituellement grossier sur le court mais sincèrement désolé pour son pote, contre qui il a remporté sa 500e victoire sur le circuit.

Chez les femmes, la première demi-finale opposera jeudi Maria Sharapova à Li Na pour un duel entre les deux dernières championnes de Roland-Garros, et aussi les deux joueuses les plus riches en contrats publicitaires.

L'histoire s'annonce intéressante, même si Sharapova continue à écraser ses adversaires comme, mardi, sa compatriote Ekaterina Makarova (6-2, 6-2).

Avec neuf jeux perdus en cinq matches, la diva a établi un nouveau record à Melbourne, mieux que les douze abandonnés par Monica Seles en 1991.

Pour Li Na, ce sera la troisième demi-finale à Melbourne et elle l'a bien méritée après avoir battu (7-5, 6-3) la Polonaise Agnieszka Radwanska qui n'avait pas encore perdu un set en treize matches depuis le début de l'année.